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Trudeau confronte les groupes anti-avortement au sujet du financement des emplois d'été

Un étudiant a voulu savoir s'il valorisait la liberté d'expression.
THE CANADIAN PRESS

Le premier ministre Justin Trudeau affirme que les nouvelles règles du programme Expérience emplois d'été Canada qui limitent le financement du gouvernement pour les groupes anti-avortement reflètent les positions de son gouvernement sur la liberté d'expression.

Mercredi, Trudeau a été interrogé dans une rencontre à l'Université McMaster à Hamilton par un étudiant de première année afin de savoir s'il considérait que la liberté de parole était importante. L'étudiant avançait que les « gauchistes » qualifient souvent les gens qui ne sont pas d'accord avec eux de racistes.

Le premier ministre a répondu qu'il a « démontré maintes et maintes fois que la défense des droits et libertés est au cœur de ce que je suis et, franchement, au cœur même de ce que le Canada est ».

Toutefois, Trudeau a mentionné qu'il y a une différence entre avoir des croyances personnelles et agir en conséquence.

« Une organisation qui a pour but explicite de restreindre les droits des femmes en supprimant les droits à l'avortement, le droit des femmes de contrôler leur propre corps, n'est pas conforme à ce que nous sommes en tant que gouvernement et, franchement, en tant que société. »Justin Trudeau

Il a souligné les changements apportés aux subventions d'emplois d'été Canada qui ont indigné les conservateurs.

Les petites entreprises et les groupes sans but lucratif peuvent demander au gouvernement des subventions salariales afin de créer des emplois d'été pour les étudiants du secondaire et du postsecondaire.

Selon les nouvelles règles présentées l'année dernière, les employeurs doivent signer une attestation afin de démontrer que leur organisation respecte les droits de la personne et les valeurs de la Charte. Une révision du programme a été lancée après qu'IPolitics a révélé qu'un groupe anti-avortement, le Centre canadien pour la réforme bioéthique, avait reçu 56 000 $ de fonds fédéraux.

Le changement a amené des députés conservateurs, comme Brad Trost, ancien candidat à la chefferie du Parti conservateur, à accuser le gouvernement de punir des groupes qui ne correspondent pas aux opinions du gouvernement libéral, en particulier sur l'avortement. Les groupes religieux ont également exprimé des inquiétudes quant au fait qu'ils ne recevront pas de financement pour embaucher des étudiants pour des emplois d'été.

« Des opinions différentes de celles des libéraux de Justin Trudeau? En tant qu'employeur, vous ne pourrez pas présenter de demande pour le Programme Emplois d'été Canada, donc pas de financement. »

Trudeau a déclaré lors de la conférence de mercredi que les changements n'empêchent pas les groupes religieux de demander un financement et a fait l'éloge des organisations religieuses pour avoir fait un travail incroyable à travers le pays.

«Cela signifie cependant - et c'est là que nous arrivons au cœur du problème - qu'une organisation qui a pour but explicite de restreindre les droits des femmes en supprimant les droits à l'avortement, le droit des femmes de contrôler leur propre corps, n'est pas conforme à ce que nous sommes en tant que gouvernement et, franchement, en tant que société », a déclaré Trudeau.

Les femmes se sont battues pendant des générations pour contrôler leur propre corps et choisir quand et avec qui elles ont des enfants, a-t-il ajouté.

« Il y a des organisations qui se protègent avec la liberté d'expression, la liberté de conscience, ce qui bien sûr vous permet d'avoir toutes les croyances que vous désirez... Mais quand ces croyances mènent à des actions déterminées à restreindre la vie d'une femme, c'est là où je pense que nous tracerons la ligne en tant que pays », a-t-il dit, sous les applaudissements.

Ce texte initialement publié sur le HuffPost Canada a été traduit de l'anglais.

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