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Les chauffeurs de taxi inquiets des compensations à venir

«Moi, ça fait 30 ans que je fais du taxi. Je ne me vois pas faire autre chose.»

QUÉBEC – Les chauffeurs de taxi de Québec sont sceptiques quant aux compensations financières promises par le gouvernement Couillard pour la perte de valeur de leur permis.

Quelques dizaines d'entre eux ont manifesté, jeudi, alors que s'amorçaient les négociations entre les représentants des taxis et la partie gouvernementale, pour faire valoir les revendications de leur industrie mise à mal depuis l'arrivée de nouvelles technologies, comme Uber et bientôt Lyft.

« J'ai investi 210 000$ [pour mon permis de taxi]. Si le 210 000$ s'évapore, c'est l'argent de mes enfants qui est parti. Moi, ma vie est faite. Mais mes enfants, c'est leur argent à eux », a dénoncé Abdel Mouini, un chimiste de formation devenu chauffeur.

« Je veux juste de la transparence. [Le premier ministre Philippe Couillard], il a un plan caché. Il change de ministre des Transports comme il change de chemise. Dès que le ministre commence à comprendre le dossier, il le change! »

«Moi, ça fait 30 ans que je fais du taxi. Je ne me vois pas faire autre chose». Mohamed Dardari

« Les dés sont pipés depuis le début, rage Carl Berger, chauffeur de taxi depuis environ 20 ans. Uber, ils se font graisser! Je ne dirai pas ce que je pense d'eux autres, mais... ce n'est pas tellement beau. »

Me Marc-Antoine Cloutier, le négociateur en chef de l'industrie du taxi, s'est dit optimiste à la sortie de la première rencontre. Les deux parties doivent se rencontrer chaque semaine pour discuter de différents scénarios.

« On va travailler ensemble des cas de figure hypothétiques et, en fonction des cas de figure hypothétiques, on va établir des montants d'argent. Forcément, certains scénarios sont très coûteux », concède-t-il.

Catherine Levesque

Me Cloutier souhaite en arriver à une entente d'ici la fin du mois de février, soit avant le dépôt du budget provincial. Le montant d'un milliard de dollars avait déjà été évoqué par l'industrie, mais le porte-parole n'a pas voulu s'avancer sur un chiffre pour le moment.

Chose certaine, les chauffeurs de taxi n'ont pas l'intention de baisser les bras. Certains sont prêts à garder leur métier, pour le meilleur ou pour le pire. « Moi, ça fait 30 ans que je fais du taxi. Je ne me vois pas faire autre chose », lance Mohamed Dardari, un autre chauffeur croisé lors de la manifestation.

« Les taxis ne disparaîtront pas, prédit son collègue Carl Berger. On va se battre le plus longtemps possible, en espérant que le gouvernement soit un peu plus humain qu'ils ne le sont là. »

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