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D'accord ou non?
Facebook/SNL Québec

Une Magalie Lépine-Blondeau souriante, mais nerveuse, des blagues scatologiques, des sketchs qui tombaient à plat et un résultat au final décevant: SNL a brillé moins qu'on l'espérait lors de son grand retour à Radio-Canada, samedi soir.

Il faudra penser à solidifier la formule, en commençant par les textes, si on songe à la faire revivre à long terme. Rien à redire toutefois sur le jeu des comédiens, dont les interprétations ont sauvé l'émission spéciale du dérapage complet.

On pense ici à l'imitation parfaite de Mariana Mazza par Virginie Fortin – du ton aux mimiques, tout y était – et au timing comique toujours impeccable de Pier-Luc Funk, dont les stepettes physiques sont, chaque fois, très rigolotes. On l'a même vu se dandiner et planer en justaucorps dans une judicieuse complainte des non-abonnés à Netflix, peut-être le moment le plus réussi de cette soirée en dents de scie. Magalie Lépine-Blondeau, elle, s'est particulièrement bien tiré d'affaire dans un duel de négociations sans queue ni tête avec Phil Roy, dans un face-à-face d'achat de voiture.

Mais on peut dire que les numéros musicaux de Daniel Bélanger furent très appréciés, question d'aérer ces longuettes 90 minutes d'humour tout au plus moyen. Bélanger a d'ailleurs été bon joueur, s'invitant comme comédien dans le segment sur Netflix.

Dès la saynète d'ouverture, ça s'étirait un brin, avec cet échange entre de faux Claude Julien (Pier-Luc Funk) et Marc Bergevin (Mathieu Quesnel). Alors que le premier s'attendait à être congédié après les récents déboires du Canadien, le second n'avait la tête qu'à jaser de la température froide. Une référence à la victoire de jeudi dernier contre Tampa Bay avait été insérée à la discussion.

Salvail, Rozon et «Mâréal»

Magalie Lépine-Blondeau paraissait stressée, mais contente d'être là, dans son monologue d'ouverture entrecoupé de ricanements. Dans son mot de bienvenue, l'animatrice d'un soir y est allée de quelques clins d'œil au temps des Fêtes qui se termine et à l'actualité mouvementée de l'automne.

«Mesdames, ç'a fait du bien d'avoir la paix au party de bureau, cette année?», a questionné Magalie.

Aux sceptiques qui se demandent pourquoi il fallait ramener SNL, la comédienne leur a servi un argument senti: « Écoutez, y'ont ramené Passe-Partout...», a-t-elle plaidé.

Aux incrédules qui ne croyaient pas qu'elle pouvait jouer la comédie après ses prestations dans 19-2, Plan B et District 31, elle a voulu montrer de quel bois elle se chauffe. «Je suis toujours enceinte, je perds toujours mon bébé, j'ai toujours des accidents de char! C'est bien connu, je suis un feu roulant de rigolade», s'est-elle emportée, avant d'ajouter : «Dans le milieu, on m'appelle la p'tite Poune!»

Si elle est parvenue à se hisser au rang de tête d'affiche de SNL, c'est peut-être grâce au «facteur Éric Salvail», qui «travaillait pour 10», a imagé la défunte Nadine Legrand de District 31, à laquelle on n'a étrangement fait aucune référence, samedi.

«Tout à l'heure j'étais seule en coulisses et je me disais que je ne pourrais pas être plus nerveuse. Sauf si j'avais été seule en coulisses de Juste pour rire...», en a-t-elle remis.

Que nous souhaite Magalie Lépine-Blondeau en ce début de nouvelle année?

«Une année moins de violence, moins de scandales, et moins de Valérie Plante qui appelle Montréal, Mâréal...», a-t-elle argué.

Puéril et grotesque

C'était jusque-là très bien comme entrée en matière, mais ça s'est laborieusement gâché par la suite. Pier-Luc Funk a incarné un jeune homme gêné d'aller aux toilettes chez ses beaux-parents, et Virginie Fortin et Magalie Lépine-Blondeau nous ont vanté les mérites d'un papier de toilette révolutionnaire pour rajeunir son «anu», Anuvo.

Il vaudra mieux oublier rapidement ces boutades en bas de la ceinture, plus puériles et grotesques que grivoises, et pas tellement drôles. Plus tard, le pauvre Pier-Luc Funk s'est fait cracher de la nourriture dans la bouche par Mathieu Quesnel et Léane Labrèche-Dor, dans une virée au supermarché qui n'avait pas grand-chose de désopilant.

Le génie dans la grotte de Phil Roy fut pour sa part bien ordinaire, et le garçon n'a rien arraché non plus dans la peau du micro-brasseur Pit Gros Loup, aux Nouvelles SNL, où on a eu droit à une trop brève apparition de notre Paidge Beaulieu adorée (Katherine Levac). On craint que son aspirante remplaçante, Stacey Comeau, alias Magalie Lépine-Blondeau, aussi anglophone que mélangée, ne soit pas à la hauteur...

Parmi les bonnes lignes dégainées par les «chefs d'antenne», Mickaël Gouin et Guillaume Girard – dont les discrets fous rires ont été remarqués par plusieurs sur les réseaux sociaux - cette flèche à la séparation d'Adamo et Alexandra, d'Occupation double. «Cette nouvelle s'ajoute à la longue liste des nouvelles récentes dont je me câlisse!», a martelé Guillaume Girard.

La vignette caricaturant Sophie Prégent (Léane Labrèche-Dor) s'empêtrant dans ses contradictions d'actrice et de présidente de l'Union des artistes, et Mariana Mazza, a été divertissante, sans plus. Ce pastiche d'entrevue de promotion du film Bon cop en flic..., a été le théâtre d'un nécessaire rappel féministe, dans la foulée du mouvement #MoiAussi. Moins naturelle que ses comparses dans ce contexte burlesque, sous une perruque grisâtre, Magalie Lépine-Blondeau y a personnifié Blanche Lassonde, une actrice vieillissante évoquant des souvenirs de tournage peu flatteurs pour les femmes. «Moi on m'a toujours traitée comme Alys Robi (... ) On m'électrocutait et on me faisait chanter en espagnol», a-t-elle notamment dit.

Les habitués de Saturday Night Live ont reconnu le classique Sue Loves Surprises dans le personnage de la survoltée Mélan de Magalie Lépine-Blondeau.

Deux publicités imaginaires – correctes -, celle du iMasque pour accros aux cellulaires et celle de la «S.A. COCU» («Ne faites pas deux choses en même temps»), ont complété ce SNL qu'on aurait espéré beaucoup plus mordant ou frappant. L'équipe aura-t-elle d'autres occasions de faire ses preuves? Radio-Canada nous le dira...

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