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TVA s'excuse et la Meute suspend sa manifestation devant une mosquée

La chaîne a diffusé un communiqué s'excusant auprès des intervenants et des téléspectateurs.
Olivier Robichaud

TVA a offert des excuses deux jours après avoir diffusé un reportage concernant des femmes retirées d'un chantier près de deux mosquées.

Jeudi, des informations mettaient en doute la véracité des faits. TVA avait rapporté qu'une des deux mosquées aurait fait pression pour que des femmes ne soient pas visibles sur un chantier situé à proximité. Or, une vérification de la Commission de la construction du Québec conclut qu'aucune demande n'a été formulée par les mosquées.

Lors de son bulletin télévisé de 22h, jeudi, TVA a tenté de corriger le tir en affirmant que la situation provenait d'un «imbroglio entre les divers intervenants». Vendredi, la chaîne a diffusé un communiqué s'excusant auprès des intervenants et des téléspectateurs.

«Le reportage était fondé sur les témoignages rapportés à la caméra par deux entrepreneurs», lit-on dans le communiqué.

Or, les versions que nous avions recueillies auprès de ces intervenants ont changé depuis [jeudi]. TVA regrette cette situation et tient à s'excuser auprès des différents intervenants et des téléspectateurs qui ont été affectés par cette nouvelle.

Le groupe d'extrême droite La Meute a suspendu la manifestation qui était prévue vendredi après-midi devant la mosquée Ahl-Ill Bait, l'une des deux mosquées mentionnées dans le reportage de TVA.

Sylvain Maikan, porte-parole de La Meute, continue de croire que des musulmans ont fait pression sur les entrepreneurs présents sur le chantier. Il a toutefois annoncé que le groupe ne manifestera pas, faute de preuves.

«Même si nous avons l'intime conviction que c'est vrai, nous ne pouvons pas risquer la réputation de La Meute sur des rumeurs. Nous avons besoin de preuves et nous irons à la recherche de ces preuves», écrit-il sur la page Facebook du groupe.

Du côté de Storm Alliance, le groupe demande seulement à ses membres de ne pas porter de vêtements officiels.

«Ce rassemblement est devenu un piège pour justifier une certaine commission sur la discrimination et le racisme systémique. Après réflexion, Storm Alliance demande à ses membres qui vont y participer de ne pas porter leurs vêtements officiels de SA. L'heure est plutôt à l'analyse et à l'accumulation des preuves pour répliquer en force», écrit le président de la section québécoise, Dave Teg.

Sur Facebook, la direction de la mosquée Ahl-Ill Bait s'est réjouie de la tournure des événements et de la «solidarité des Québécoises et Québécois de toute origine ou croyance».

Selon l'avocat de la mosquée, Me William Korbatly, aucune discussion n'a eu lieu à savoir si les excuses de TVA seraient acceptées. Une poursuite judiciaire contre TVA est toujours envisagée.

À la mosquée Baitul Mukarram, le président Aktar Ahmed songe à se joindre aux actions d'Ahl-Ill Bait. Les excuses de TVA pourraient toutefois être acceptées.

«Je n'ai pas vu les excuses. Nous voulons des excuses sans réserve. Si TVA atteint ce niveau, nous les accepterons», affirme-t-il.

Vendredi, la mosquée voisine Baitul Mukarram affichait une banderole où on pouvait lire «nous supportons les principes d'équité et d'inclusion des femmes dans tous les milieux de travail».

Une vingtaine de manifestants de droite et autant de contre-manifestants antifascistes se sont tout de même présentés devant les mosquées en après-midi. Selon la police, il n'y a pas eu d'affrontements physiques.

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