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Projet Montréal accusé de racisme systémique par un ex-candidat

Balarama Holness assure qu'il lancera des procédures légales.
Balarama Holness, à la gauche de Valérie Plante
Facebook/Balarama Holness
Balarama Holness, à la gauche de Valérie Plante

L'ex-candidat à la mairie de Montréal-Nord, Balarama Holness, estime avoir été victime de racisme systémique de la part du parti de la mairesse Valérie Plante, dont il portait les couleurs lors de la récente campagne électorale.

M. Holness songe à traîner son parti, la Ville de Montréal et le principal parti d'opposition devant le Tribunal des droits de la personne et la Cour supérieure.

«Au cours des prochaines semaines, je lancerai des motions ainsi que des procédures légales contre les deux principaux partis ainsi que la Ville de Montréal pour discrimination systémique à l'égard des communautés ethnoculturelles. Je m'attaquerai au processus légal pour obtenir une consultation publique sur le racisme systémique à l'hôtel de ville [...] et finalement, j'introduirai une motion pour retirer le langage discriminatoire de la Charte montréalaise des droits et responsabilités», écrit l'ex-candidat sur sa page Facebook.

Dans un reportage de Radio-Canada, M. Holness réserve des mots très durs pour sa formation politique.

«Ils utilisent des candidats de couleur à leur avantage et ils nous délaissent quand ça ne leur convient pas. [...] Les Blancs referment la porte derrière eux quand il s'agit de distribuer les positions de pouvoir», dit-il.

M. Holness, un ex-joueur des Alouettes d'origines québécoise et jamaïcaine, accuse les deux principaux partis de placer leurs candidats issus des minorités visibles dans des districts imprenables.

L'ex-footballeur se présentait à Montréal-Nord, le fief du maire sortant Denis Coderre. Dans un document diffusé en début de campagne, Projet Montréal ciblait l'arrondissement comme étant prenable. Équipe Denis Coderre a toutefois aisément remporté l'ensemble des sièges.

Dans une entrevue accordée à CBC, le principal intéressé souligne toutefois qu'il avait reçu des offres pour se présenter ailleurs, mais qu'il avait choisi l'arrondissement de Montréal-Nord.

L'absence de minorités visibles au sein des élus de Projet Montréal et du nouveau comité exécutif de Valérie Plante a été décriée à plusieurs reprises depuis les élections du 5 novembre. Sur les 103 postes électifs, un seul conseiller d'arrondissement n'est issu de ces minorités.

La présidente du parti, Marie Depelteau-Paquette, répond que 40% des candidats du parti étaient des «personnes issues des minorités visibles, de l'immigration, de la diversité sexuelle et des personnes en situation de handicap».

«Projet Montréal a offert un appui logistique et matériel important à l'ensemble de ses 103 candidats, peu importe si les cibles locales de financement étaient atteintes. Malheureusement, malgré notre nouvelle majorité à l'hôtel de ville, nous ne sommes pas parvenus à faire élire un conseil municipal à l'image de la diversité montréalaise», poursuit-elle dans une déclaration transmise au HuffPost Québec.

Le chef intérimaire d'Équipe Denis Coderre, Lionel Perez, estime que M. Holness ne devrait pas entacher les autres formations politiques à cause de sa mauvaise expérience au sein de Projet Montréal.

«Nous rejetons catégoriquement les allégations de racisme systémique à l'endroit de notre formation politique. Celle-ci regroupe des individus qui représentent la diversité montréalaise, avec des élus issus des communautés asiatique, autochtone, camerounaise, grecque, haïtienne, italienne, juive, libanaise, marocaine et pakistanaise, incluant sept personnes issues des minorités visibles. Certes, Il y a encore du travail à faire et nous en sommes conscients. De notre côté, nous allons continuer à faire avancer les choses, tout en demeurant un exemple à suivre pour les autres formations politiques», affirme M. Perez dans un communiqué.

La mairesse Valérie Plante, en mission à Chicago, n'a pas réagi à la sortie de Balarama Holness.

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