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Avec «French Kiss», Joe Rocca embrasse un nouveau style musical

Le membre de Dead Obies signe un album de «chansons d'amour modernes».

L'album «French Kiss» du rappeur Joe Rocca, sorti le 1er décembre, promettait un mélange balancé de rap et de r'n'b avec un premier single, «Commando», mis en ligne au mois de décembre 2016. Après avoir travaillé près d'un an et demi sur son premier projet solo, l'artiste confirme avoir tenté de «surfer sur la mince ligne séparant les deux genres musicaux».

«C'est un album très moderne, très contemporain. Je voulais être en phase avec ce qui se faisait dans le monde en ce moment. Je fais des chansons d'amour des temps modernes», souligne Joe Rocca.

Je fais des chansons d'amour des temps modernes.

Le rappeur ayant fait ses classes au sein du groupe Dead Obies parle en effet beaucoup d'amour au fil de «French Kiss», mais sans pour autant faire des ballades conventionnelles.

«Je me considère comme quelqu'un de complexe et nuancé. Je pense qu'on l'est tous un peu. Je voulais être explicite et émotionnel, je voulais pouvoir dire des choses crues, comme elles sont. C'est ancré dans la réalité», explique-t-il.

Concernant le style de l'album, hétéroclite et peu répandu au Québec, Joe Rocca indique qu'il a laissé place à l'expérimentation:«J'essaie des trucs. Je ne reste pas dans une case, je touche à différents styles de chansons. Je pense que c'est important pour soi-même, pour la culture, de ne pas juste répéter ce qui se fait.»

Un album moderne qui laisse place à des précurseurs

Bien que «French Kiss» soit ancré dans la mouvance du temps et que des artistes comme Ty Dolla Sign, Frank Ocean ou PartNextDoor figurent parmi les principales influences de Joe Rocca, le rappeur Imposs, qui a évolué au sein du trio Muzion au cours des années 1990 et 2000, figure parmi les invités.

Muzion, perçu par plusieurs comme étant un précurseur du mouvement rap québécois, avait connu un certain succès, raflant notamment le prix d'album «hip-hop francophone de l'année» au gala de l'ADISQ en 2000 et en 2003.

Sur «Réel», il y a une réunion entre trois générations de rappeurs.

«J'ai rencontré Imposs parce que c'est un bon ami de DJ Manifest, qui produit quelques chansons sur l'album. Moi, je suis un fan depuis que j'ai genre 12 ans. Je lui ai proposé et c'était vraiment cool, c'était une bonne réunion. Sur cette chanson [«Réel», dans laquelle le jeune rappeur Mike Shabb participe également], il y a une réunion avec trois générations de rappeurs.», déclare Joe Rocca à propos de sa collaboration avec le vétéran rappeur.

Outre Imposs et Mike Shabb, Cape Tula, Brown, Flawless Gretzky, TyLeen et VNCE CARTER, le producteur de Dead Obies, qui signe un refrain en plus de quelques chansons sur l'album, participent également à «French Kiss».

Un rappeur à la mode, à la mode

La mode occupe une place importante dans l'univers de Joe Rocca, des références à Louis Vutton, Versace et au style de Céline Dion fusant notamment dans l'album. Le rappeur porte un intérêt marqué pour le milieu: «La mode, c'est définitivement un truc auquel je m'intéresse. Les vêtements te permettent de te différencier, de développer ta personne, de la montrer.»

Jules Tomi

L'artiste n'exclut pas de se lancer dans le secteur, alors qu'il prépare déjà de la marchandise pour son projet solo et pour Dead Obies. Il considérerait également s'essayer au mannequinat.

«French Kiss», Adidas, «Bonjour-Hi»

Bien que son album, dans lequel il navigue entre l'usage du français et de l'anglais, soit paru en même temps que des controverses entourant l'équilibre des deux langues secouent le Québec, l'artiste ne se sent pas interpellé par la question.

«Moi, je fais de la musique, le reste, je n'ai pas vraiment envie de me prononcer là-dessus. Je m'exprime comme ça sort, selon l'inspiration. Sur l'album, il y a beaucoup d'anglais, mais ça dépendait plus de mon inspiration. [La dualité entre les deux langues], ce n'est pas vraiment mon combat», illustre-t-il.

J'ai l'impression que Montréal va tranquillement prendre sa place sur la map.

Questionné à savoir s'il compte attaquer le marché américain et le marché canadien anglophone, Joe Rocca déclare que cela dépend de l'équipe qui l'entoure. «C'est sûr que j'aimerais ça. Les États-Unis, c'est vraiment un gros marché, mais en même temps, j'ai l'impression que Montréal va tranquillement prendre sa place sur la map.», avance-t-il.

Ce qu'il faut s'attendre de la part de Joe Rocca dans le futur

Concernant ses projets futurs, Joe Rocca prévoit principalement capitaliser sur son projet solo pour le moment. Il se laisse une fenêtre de deux ans pour développer cet univers avant de décider s'il veut pousser l'aventure plus loin.

Jules Tomi

Le rappeur ne compte pas pour autant délaisser Dead Obies et considère qu'il peut entretenir ses deux projets en même temps. Il ne prévoit pas non plus enchaîner une tournée de promotion pour son album et préfère se concentrer sur des spectacles plus conceptuels et plus intimes.

Au sujet de ses performances sur scène, l'artiste se réfère à une phrase du Roi Heenok, rappeur popularisé au cours du milieu des années 2000: «Ce que dit le Roi Heenok, c'est que "si tu te prends pas pour le meilleur, rappe pas." Je peux juste être d'accord avec ça. Pour moi, c'est ce que le rap exprime. Alors oui, quand je rappe, je me prends pour le meilleur. Quand je suis sur la scène, je suis le meilleur.»

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