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Cette photo bouleversante témoigne de la dure réalité de l'endométriose

Environ une femme sur dix est touchée par l'endométriose.
Instagram @georgiewileman
Cette photo bouleversante témoigne de la dure réalité de l'endométriose
Instagram @georgiewileman

Environ une femme sur dix est touchée par l'endométriose. Pour faire connaître cette maladie encore trop largement ignorée et mal diagnostiquée, la photographe Wileman a décidé de documenter sa propre expérience, à travers un projet photographique.

Exposée depuis le 15 novembre à la National Portait Gallery de Londres, l'une de ses photos chronique son combat face à la maladie. Intitulée "2014-2017", cette "carte" recense les cicatrices chirurgicales laissées par les cinq opérations différentes qu'elle a dû subir en trois ans. Partagé sur Instagram par le site Lenny, ce cliché a été aimé plus de 5000 fois.

"Georgie Wileman partage son expérience de vie avec l'endométriose à travers la photographie. A partir d'aujourd'hui [le 15 novembre], son portrait '2014-2017' -une carte de ses cicatrices chirurgicales sur son estomac de ses opérations différentes- sera visible à la National Portrait Gallery à Londres, intégrée au prix du portrait Taylor Wessing. Vous pourrez découvrir le reste de la série "Endometriosis" de Georgie sur Lenny en 2018."

"Je voulais montrer en images à quoi peut ressembler la réalité de cette maladie", décrit-elle sur son blog. "Pour beaucoup, ce sont des crampes paralysantes ou semblables à celles de la grossesse quand elles ont leurs règles, chaque mois, pour d'autres, c'est une douleur quasi constante qu'elles doivent affronter chaque jour."

L'endométriose est provoquée lorsqu'un tissu semblable à celui qui recouvre l'utérus se développe dans d'autres parties du corps. Il cause alors des lésions, des adhérences ou des kystes dans les régions du corps concernées, entraînant de vives douleurs avec comme possible conséquence la stérilité, comme le décrit le site de l'association française de lutte contre l'endométriose, association reconnue d'utilité publique.

Sur son blog, Georgie Wileman décrit ses séjours à l'hôpital, la morphine injectée dans ses veines, avec d'autres médicaments aux noms imprononçables, et le temps qui passe comme dans un mauvais rêve.

Elle parle également de la difficulté de diagnostiquer une maladie invisible et invisibilisée. "La première fois que je suis tombée gravement malade, à 13 ans, on m'a renvoyé devant un psychothérapeute avec un diagnostic erroné de dépression." Elle a du attendre 12 ans supplémentaires avant d'être correctement diagnostiquée. En France, la maladie est diagnostiquée avec un retard de cinq ans, d'après l'association française de lutte contre l'endométriose.

La photographe n'a elle-même pas pu inaugurer l'exposition de la National Portrait Gallery. "Je n'ai pas pu assister à la visite privée à cause d'une douleur continue et d'une prochaine opération", écrivait-elle sur Instagram le 17 novembre dernier. Ses amis et sa famille s'y sont rendus à sa place. "Voir les photos qu'ils m'ont envoyé et entendre les nombreuses conversations déclenchées par cette photographie était profondément bouleversant".

"La façon selon laquelle l'endométriose et la douleur des femmes sont traitées doit être revue, trop de femmes ont souffert pendant trop longtemps", poursuit-elle en commentaire de l'image. "Nous devons avoir cette discussion, nous avons besoin de changement."

La photo restera exposée à la National Portrait Gallery jusqu'à la fin de l'exposition, le 8 février 2018. Sur son site, la photographe a publié les différents clichés de sa série dédiée à l'endométriose, de lits défaits aux murs d'hôpitaux, de ses traits marqués aux pansements et bracelets posés sur son corps.

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