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Voici un vin québécois fier de son identité presque 100% bio

Le domaine Beauchemin se situe en Mauricie, du côté de Trois rivières.
Courtoisie

Coup de projecteur sur un vignoble québécois familial qui vaut le détour.

Le domaine Beauchemin se situe en Mauricie, du côté de Trois rivières. Ce vignoble est le fruit d'une histoire familiale entre un fils, David - sommelier de formation- qui vient épauler son père Luc (formé à la vigne par des français) et son oncle pour tenter de créer un vin québécois, fier de son identité avec une plus value importante : presque 100% bio. Rencontre.

Le rendez-vous a été pris dans un café et il est presque étonnant de voir David Beauchemin boire autre chose qu'un verre de vin. Mais il y a des limites à la passion : il est dix heures du matin.

Une histoire de famille

« Le vignoble fait partie de mon histoire. Mon père fait du vin depuis 1989, l'année de ma naissance. J'ai grandi et travaillé la plupart de mes étés avec lui, dans les vignes. »

C'est en 2010 que le domaine Beauchemin naît et David vient de terminer ses études en théologie. Mais les voies du seigneur sont impénétrables et l'idée du sacerdoce est abandonnée. Son chemin, c'est le vin. En 2013, il quitte l'ingénierie pour la sommellerie, à l'ITHQ où il acquiert les rudiments du métier. « J'aimais travailler dans les vignes, mais je ne savais pas si j'allais être bon en dégustation. » Alors, il décide de participer au concours Divin défi des jeunes sommeliers du Québec. Une trentaine de participants dans une ambiance magnifique et stressante, et voilà David qui remporte le concours, puis s'envole pour Paris.

Les classes à Paris

Au Bristol, tous les grands crus croisent son regard ou passent entre ses mains : Montrachet ou La Tâche du domaine de la Romanée Conti, Château Yquem 1949, ces nectars l'aguerrissent à l'excellence. Cornaqué par Marco Pelletier, Québécois implanté en France depuis 20 ans et chef sommelier du Bristol, il se bâtit une culture de l'achèvement. « Il n'y avait pas de place pour l'erreur. Et puis Marco m'annonce qu'il veut ouvrir son restaurant. » Chez Vantre, un bistro où les plus grands sommeliers de la planète viennent faire honneur à une somptueuse carte des vins, David sert, goûte, écoute et apprend. Et puis un jour, il décide de revenir au domaine.

Courtoisie

Le retour aux sources

« C'était un bon temps pour le vignoble, j'avais moins le goût de la salle, je préférais être dans la vigne. » Des semaines de 60 heures, un défi gigantesque à relever, mais le regard bleu cobalt ne perd pas de sa fièvre ! « Je n'ai jamais aussi bien dormi et travailler comme une brute au rythme de la nature est finalement plus tranquille. » La sérénité, il en faut pour faire du vin et trouver sa patte. « Ce n'est pas forcément la perfection technique qui me bouge. Ceux que je préfère sont les vins d'émotion : leur côté racé, pas cliché, qui représentent une région, un vigneron et sa façon de travailler. » David recherche le style, la précision en même temps que la complexité.

Mais comment mettre tout cela dans ses bouteilles ?

« Mon père est un autodidacte qui travaillait de façon naturelle, en bio, et j'ai toujours aimé sa vision. Nous vivons une période de renouveau au Québec. De jeunes vignerons s'installent pour faire quelque chose qui leur ressemble. Moi je veux faire un vin de Yamachiche, qui montre mon terroir. Je ne veux pas télégraphier un vin, je veux l'accompagner pour qu'il donne le meilleur. Aujourd'hui, notre vin a une signature, je veux la garder. » Ce vin de soif, de climat frais, léger et tendu est encore à explorer et travailler. Emmené par David, et dans la lignée de son père, le domaine Beauchemin ne fera jamais du vin à n'importe quel prix, sauf celui de l'excellence.

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