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L’anxiété, le mal du siècle chez l’enfant et l’adolescent

25 % des jeunes Québécois souffrent de troubles de l'anxiété.
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L'anxiété est une émotion qui se retrouve chez tout le monde. Mais il est plus fréquent chez les enfants et les adolescents. 25 % des jeunes Québécois souffrent de troubles de l'anxiété. Caroline Berthiaume, psychologue et cofondatrice de la Clinique des troubles anxieux de l'Hôpital Rivières-des-Prairies du CIUSS du Nord-de-Montréal. Elle vient de publier un livre « 10 questions sur l'anxiété chez l'enfant et l'adolescent » dans les éditions Midi Trente.

Courtoisie

On peut diagnostiquer des troubles de l'anxiété chez un enfant à partir de ses 3 ans. L'anxiété n'est pas un sentiment mauvais s'il est gérable. Il peut au contraire être un moteur si ce sentiment est compris et intériorisé. Par contre, il devient nocif s'il devient handicapant dans la vie de tous les jours. Caroline Berthiaume, répond à 5 questions phares sur les troubles de l'anxiété.

La première question que l'on peut se poser est : comment des enfants et adolescents âgés de 6 à 17 ans peuvent-ils développer des troubles anxieux? Ils n'ont pourtant pas le poids des responsabilités comme les adultes.

En effet, il n'a pas les mêmes responsabilités que les adultes, mais il existe plusieurs terrains fertiles à l'anxiété. La génétique, le tempérament de l'enfant, l'environnement familial, si les parents sont de cette nature, l'enfant peut le développer plus facilement. Une situation de crise émotionnelle due à la séparation des parents ou l'adaptation à une nouveauté comme le changement de cycle scolaire peuvent également être des facteurs.

N'est-ce pas plutôt de la peur ?

La peur et l'anxiété sont deux sentiments similaires. La peur se déclenche lorsque la menace est imminente.

L'anxiété est un état d'anticipation de ce qui pourrait ou pas arriver. L'anxiété est dangereuse si l'enfant reste focus sur un potentiel danger. Il lui faut alors trouver des moyens de lutter contre son imaginaire et trouver une solution positive d'action pour faire diminuer l'anxiété.

Ex : dans une semaine j'ai des examens, j'angoisse et j'ai la crainte d'échouer. Je deviens anxieux. Ici il y a deux solutions.

Soit, je transforme mon anxiété en moteur. Je contextualise ma crainte de l'échec. Je trouve une pour ne pas échouer, comme réviser mes cours, avoir une méthode d'apprentissage, etc... et je suis dans l'action en mettant en pratique ma solution. Mon anxiété devient un moteur.

Soit, je reste focus sur la crainte de l'échec. Alors cette peur me paralyse. Je ne cherche pas de solution, je ne travaille pas mes cours et le jour de l'examen j'échoue.

Est-ce que le milieu social peut jouer un rôle prépondérant à ce trouble ?

Bien évidemment. La majorité des enfants que j'ai en tant que patients viennent des écoles privées. Le système scolaire, les parents leur transmettent de très hautes exigences. Ils en attendent et en demandent beaucoup à l'enfant. C'est l'anxiété de l'exigence.

Est-ce un phénomène contemporain à notre société ? Les enfants de la génération des années 70/80 n'ont pas l'air d'avoir subi ce genre de pression...

Oui c'est vrai, nous ne parlions pas de ce genre de performances à cette époque. Ces troubles sont apparus chez l'enfant dans les années 2000. Pourtant, les parents sont de plus en plus à l'écoute des enfants et les emmènent à verbaliser leurs émotions.

Ce qui est paradoxal... Que faut-il faire alors en cas de crise ?

Il faut savoir qu'un enfant n'a pas toutes les capacités cognitives. Il attend donc que l'adulte le guide. Le parent doit être un exemple.

Dès les premiers symptômes, s'il n'y a pas de danger, il faut d'abord, nous adulte, se calmer. Il faut avoir une présence rassurante et chaleureuse tout en étant dans le non-langage et attendre que la vague passe. Il ne faut surtout pas dramatiser et gérer la situation. Si l'adulte réagit de cette façon l'enfant le fera également par mimétisme.

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