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«L’Amant double»: Jérémie Rénier, mi-ange mi-démon

Le nouveau film de François Ozon prend l'affiche aujourd'hui.
MK2 | Mile End

Avec L'Amant double, François Ozon signe une œuvre érotique et sulfureuse. Afin de mieux brouiller les pistes, le réalisateur français tire les ficelles d'un récit en cul-de-sac dans lequel l'acteur Jérémie Rénier joue une partition à deux visages. Entrevue.

Pour comprendre ce mal de ventre aux origines psychosomatiques qui ne cesse de la hanter de douleur, Chloé (Marine Vacth) décide de consulter un psychothérapeute prénommé Paul (Jérémie Rénier) et dont elle tombe follement amoureuse. Mais au fil des événements, Chloé découvre que son discret compagnon ne lui a pas tout révélé sur son existence.

«Le film se déroule à travers les yeux de Chloé, raconte Jérémie Rénier en entrevue. Le spectateur est invité à découvrir comment elle voit son homme, comment elle le désire et comment elle en désire un autre. La réalité et le fantasme s'amalgament. On ne sait plus vraiment ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas. C'est un peu un chaos métaphysique tout cela.»

Adapté d'un roman de l'Américaine Joyce Carol Oates, le 17e film de François Ozon est une mise en abîme où la gémellité devient le leitmotiv à toutes les dérives sexuelles. «Cette fiction est une provocation de la part d'un réalisateur qui aime jouer avec les nerfs du public. J'adore la filmographie de François, car, à chacune de ses propositions, on ne sait jamais où l'on s'en va. En ce qui concerne L'Amant double, il voulait cette fois tourner un film en s'inspirant des codes du thriller.»

«L’Amant double»

Personnage à double visage

L'auteur de Potiche est un cinéaste très exigeant, rappelle Jérémie Rénier. «En même temps, le tournage était comme un terrain de jeu. Tout en ayant une rigueur et une tenue, François voulait essayer des choses. On s'est amusé, on a déconné, avec lui, rien n'est gravé dans le marbre, ce qui est assez plaisant en tant que comédien parce qu'on n'est pas seulement des marionnettes.»

Il y a Paul, archétype du mâle bienveillant, et il y a son double, outrancier, pervers et arrogant. «Le long métrage peut aussi se comprendre telle une réflexion sur les multiples facettes d'un seul individu. L'homme possède en lui des identités multiples et c'est ce qui est franchement fascinant dans ce film. On peut faire le parallèle avec le métier d'acteur qui permet une certaine forme de thérapie à travers l'identification de plusieurs personnages. Et puis, il faut quand même dire que c'est assez jouissif d'être un autre, n'est-ce pas?»

Ainsi, il explique avoir été très vite intrigué par son personnage à double visage. «Ça m'émoustillait un peu de jouer dans ce thriller érotique que je savais sulfureux dès la lecture du scénario. En terme de jeu, c'est excitant. Comme j'aime assez bien me transformer devant la caméra, je me suis dit que j'allais avoir beaucoup de plaisir.»

Or, Jérémie Rénier précise qu'il existe toujours des craintes à interpréter un rôle aussi risqué. «Ce qui compte, c'est de donner l'impression que tout est vrai sans se répéter. Mais c'est aussi ce qui fait le plaisir d'être un acteur. Je ne veux pas faire des choses déjà faites au cours de ma carrière. L'Amant double est pour moi une expérience inédite. Tout cela fait partie d'enjeux très importants pour ne pas m'endormir sur mes acquis.»

L'Amant double – François Ozon – Thriller – MK2 | Mile End – 107 minutes – Sortie en salle le 24 novembre 2017 – France.

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