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La «journée sans achat» réplique à la frénésie du «vendredi fou»

La «journée sans achat» existe depuis 1992.
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Le «vendredi fou», qui a lieu ce vendredi 24 novembre, ne fait pas que des heureux. Le Réseau québécois pour la simplicité volontaire (RQSV) et la Coalitions des associations des consommateurs du Québec (CACQ) prennent position contre l'événement, considéré comme étant la «manifestation exacerbée du mode de vie moderne basé sur la surconsommation». Ils proposent de substituer la «journée sans achat» au «vendredi fou».

La «journée sans achat», comme son nom l'indique, vise à ne pas consommer le 24 novembre, alors que prendra place la plus importante journée de magasinage de l'année. Cette initiative existe depuis 1992.

Le RQSV propose quelques activités en cette journée, allant de la distribution de semences à mettre en terre, à une soirée d'échange sur le thème des cadeaux de Noël et à une conférence sur le «zéro déchet».

Un impact environnemental considérable

La surconsommation inhérente au «vendredi fou» a des répercussions dévastatrices sur l'environnement, le RQSV soulevant que plus de 15 000 scientifiques du monde entier ont relevé la semaine dernière les risques de déstabilisation de la planète. Parmi ceux-ci, on retrouve la raréfaction de l'eau douce, la déforestation et le réchauffement climatique.

Le réseau indique que les répercussions de ces transformations sont démontrées par l'augmentation des catastrophes naturelles ainsi que la naissance de conflits dont l'enjeu est la diminution des ressources naturelles.

«On le constate sur les ressources qui diminuent, ce mode de consommation ne peut plus continuer à ce niveau, déclare le coordonnateur du RQSV, Jean-François Boisvert. En ce moment, cet événement est poussé à l'excès.»

Une période des fêtes sous le signe du stress

Un sondage Léger récent indiquait que 49% des Québécois âgés de 18 à 24 ans éprouvaient du stress pendant la période des fêtes. Chez les Québécoises âgées de 25 à 34 ans, cette proportion atteint 42%. La crainte de dépasser son budget, la recherche du cadeau idéal, le manque de temps et l'impression d'être débordé(e) sont les facteurs principaux de cet état d'esprit.

Selon la CACQ, beaucoup de Québécois angoisseraient à l'idée de ne pas avoir suffisamment d'argent pour affronter le temps des fêtes et les dépenses qui s'y rattachent.

Malheureusement, l'on associe trop souvent la consommation comme la seule façon de vivre un temps des fêtes heureux.Rébecca Bleau

«Certains consommateurs sont enclins à compenser le manque d'argent par l'utilisation du crédit qui mène à un endettement problématique et des réveils pénibles en début d'année!» souligne la coordonnatrice de la CACQ, Rébecca Bleau.

Transformer la façon de consommer

M. Boisvert précise que le RSVQ n'est pas à proprement dit contre les commerçants, mais plutôt contre la surconsommation qu'ils encouragent. Le message du groupe réside plutôt dans la sensibilisation à moins consommer.

On peut sortir du modèle dominant qui implique que donner des cadeaux équivaut à prouver son amour.Jean-François Boisvert

«Au lieu d'acheter beaucoup de cadeaux, il est possible de donner de son temps, par exemple. On a vu dans le passé des grands-parents proposer de garder leurs petits-enfants le temps d'une fin de semaine ou aider quelqu'un qui a besoin d'aide. On peut sortir du modèle dominant qui implique que donner des cadeaux équivaut à prouver son amour», explique le coordonnateur.

Rébecca Bleau abonde en ce sens et conseille de privilégier la créativité et l'imagination à l'utilisation abusive de la carte de crédit. Offrir du temps de qualité, organiser des sorties et cuisiner des petits plats à offrir en cadeau figurent parmi les alternatives proposées par la coordonnatrice de la CACQ.

Mme Bleau suggère également de moins se fier au crédit et de définir les moyens dont on dispose pour la période des fêtes. Établir un budget détaillé pour la multitude de dépenses reliées à cette saison (cadeaux, réceptions, nourriture, boisson, déplacements, etc.) représente un moyen d'atteindre cet objectif. La «journée sans achat» se veut également être un bon moyen d'alléger les dépenses.

Si le consommateur choisit quand même le camp du «magasinage», on suggère de planifier et d'être plus futé que le crédit.Rébecca Bleau

Le «vendredi fou» est inspiré du «Black Friday» américain et est la période d'achat la plus intensive de l'année, alors que plusieurs commerçants y participent. Si l'événement ne durait qu'une journée dans le passé, il s'étire dorénavant sur plusieurs jours. Chez BestBuy, par exemple, les soldes du «vendredi fou» durent du 24 au 30 novembre. Le magasin Brick, pour sa part, étale ses rabais du 17 au 23 novembre.

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