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Les «drogues du viol» sont plus nombreuses qu'on pourrait le croire

Et elles passent facilement sous le radar de leurs victimes.
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L'histoire des deux étudiantes de l'Université Concordia présumément piégées et agressées rappelle que les «drogues du viol» sont toujours aussi présentes au Québec. Voici une liste des drogues les plus fréquemment utilisées par les agresseurs mise sur pied par la Table de concertation sur les agressions à caractère sexuel de Montréal.

L'alcool (bière, vin, fort, liqueur)

Il s'agit de la drogue la plus utilisée par les violeurs pour arriver à leurs fins. D'ailleurs, la Table de concertation juge l'expression «drogue du viol» réductrice, puisqu'elle donne un faux sentiment de sécurité vis-à-vis l'alcool. Une technique fréquemment employée est d'encourager les victimes à boire toujours davantage, spécifiquement si elle n'a pas mangé. Un ventre vide diminue la résistance à l'alcool. Plusieurs victimes ont mentionné à des intervenantes de CALACS ne pas avoir bu beaucoup, mais avoir eu le ventre vide, perdant rapidement le contrôle sur la situation.

GHB (GH, jus, ecstasy liquide, X liquide, gamma-OH)

Ou acide gamma-hydroxybutyrate. C'est un dépresseur du système nerveux qui engourdit le cerveau et ralentit le fonctionnement du corps. Le GHB a parfois un goût légèrement salé et savonneux, mais celui-ci disparaît lorsque mélangé à une boisson, ce qui le rend très difficile à détecter. Les effets de la drogue varient selon la dose consommée, mais on note une disparition de la gêne, une sensation de détente et de calme, une relaxation musculaire, une euphorie, un ralentissement des gestes, la bouche pâteuse, la somnolence et la désorientation, entre autres. En grande quantité, le GHB peut provoquer la perte de mémoire, des nausées et des vomissements. Connu principalement sous forme liquide, il peut être ingéré en comprimés ou en poudre.

Kétamine (Spécial K, Vitamine K, Ket, Ketty, Ké, Kétalar)

Il s'agit d'une drogue de synthèse utilisée en médecine comme anesthésiant. La kétamine peut provoquer des hallucinations visuelles, une impression de flottement, la désorientation et une insensibilité à la douleur. Elle peut également entraîner des troubles digestifs, des nausées, des étourdissements et des symptômes de surdose. Certains peuvent vivre le «k-hole», soit une paralysie plus ou moins importante, sans perte de conscience. C'est sans compter des effets psychologiques indésirables comme une perte de mémoire temporaire, de l'agressivité et de la paranoïa ainsi que de l'anxiété.

Rohypnol (la rocha, roche, ropes, roofies, roples, ruffles)

Un tranquilisant, dont le véritable nom est flunitrazépam, qui est environ 10 fois plus puissant que le Valium. En médecine, le Rohypnol permet de traiter l'insomnie de courte durée et de relaxer des patients avant une opération. Comme le GHB, il s'agit d'un dépresseur du système nerveux qui ralentit l'activité cérébrale. Les effets de la drogue peuvent durer jusqu'à huit heures, laissant l'individu vulnérable et sans défense sur une très longue période.

Témazépam (jellies)

Un autre dépresseur, classé comme un somnifère. À des fins récréatives, il est rendu disponible par des personnes qui se le procurent en falsifiant des ordonnances. Il est bien souvent associé à d'autres drogues, comme l'alcool et l'héroïne. Il est plus souvent présenté en comprimé.

La Table de concertation sur les agressions à caractère sexuel de Montréal que peu importe si l'intoxication est volontaire ou non, le consentement au contact sexuel ne peut en aucun temps être accordé si la personne est intoxiquée. L'organisme ajoute qu'une personne peut accepté un type d'activité sexuelle et en refuser une autre à tout moment.

Si vous avez besoin d'aide ou souhaitez discuter en toute confidentialité, vous pouvez rejoindre la ligne-ressource provinciale dédiée à cet effet au 1-888-933-9007 ou 514-933-9007.

Sources:

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