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Les courses de Noël lui rappellent la douleur du deuil, Twitter se mobilise pour la réconforter

« C'est brutal d'être sans ceux que l'on aime, et c'est brutal quand vous vous retrouvez seul »

Les courses de Noël peuvent parfois réveiller de douloureux souvenirs. Alors qu'elle faisait ses achats en famille, ce samedi 11 novembre, Rachel Prior a été submergée par une vague d'émotions.

"J'étais touchée par le fait que tout soit aussi confortable et festif", témoigne-t-elle auprès du HuffPost britannique. Elle passait par hasard dans la section hommes d'un Marks & Spencer lorsqu'elle a "repéré un pull de laine rouge sur une table de présentation, et quelque chose de puissant (l'a) bouleversée."

"C'était exactement le genre de pull que j'aurais acheté pour mon père, et il l'aurait adoré."

Son père, Lynthon Shackleton Prior, est mort d'un cancer à l'âge de 73 ans. Il lui a manqué brusquement. En voyant le vêtement, elle l'a imaginé, "son visage s'illuminer, lui qui l'enfile immédiatement et posant dans le salon comme un mannequin pour nous amuser", témoigne-t-elle. "Cela ma rappelé à quel point cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ça, et que je ne le ressentirai plus jamais."

La Londonienne s'est réfugiée dans sa voiture, la gorge nouée, et, pendant que le reste de sa famille allait chercher des glaces, elle a partagé ce moment d'émotion sur Twitter.

"Nulle part ni à aucun moment mon père ne me manque si cruellement que dans la section hommes de Marks & Spencer pendant la période de Noël"

"Si je vois un un autre sweater angora d'un rouge profond avec un ruban noué à un prix raisonnable, je vais m'effondrer."

Sur le réseau social, ce moment d'émotion fort a été "aimé" plus de 13.000 fois, et retweeté plus de 1300 fois. Mais surtout, il a déclenché une vague de solidarité et de partages de témoignages similaires -plus de 2100 messages en tout, y compris de l'auteure JK Rowling ou de la chanteuse Alison Moyet.

A chaque fois, ces personnes évoquent ces petits objets, ces petits souvenirs auxquelles elles se raccrochent.

"J'ai pleuré à Wilkinson l'autre jour parce que mon père adorait tous leurs trucs de Noël, plus c'était kitsch, brillant, bruyant, étincelant, mieux c'était", écrit l'une.

"Cela peut sembler bête", explique un autre, mais quand mon père est décédé (il y a quatre ans), j'ai récupéré son après-rasage (Old Spice). Il est depuis longtemps fini mais je ne le jetterai pas."

"Ma kryptonite, c'est littéralement le moindre objet inutile en étain sur lequel on peut graver nos initiales en supplément", poursuit un autre. Une description qui rappelle, à Rachel Prior comme à plusieurs d'autres, les choppes de leur père, dans lesquelles chacun met ses crayons.

"Je n'imaginais pas que tant de personnes pourraient s'identifier à cette émotion précise dans cette boutique précise, ou sentiraient qu'un espace chaleureux et sécurisé s'était ouvert pour partager des histoires similaires", témoigne-t-elle auprès du HuffPost britannique.

Surtout, ces nombreux partages lui ont permis d'échanger avec d'anciens élèves de son père. Alors qu'une femme lui demande s'il était bien professeur de son vivant, elles se rendent compte que le père décédé était bien le professeur de cette femme.

"J'ai eu des moments fantastiques en primaire, tout était comme devrait l'être une école primaire, témoigne-t-elle sur Twitter. Votre père en était largement responsable, et ses réunions étaient également légendaires."

"J'ai parlé de vous à ma mère", explique sur le réseau social l'ancienne élève. "Elle m'a raconté une histoire de quand ma sœur était à [l'école de] Richmond. Il y avait une fille qui était un peu enveloppée, et sa famille venait de Chypre (ou d'un lieu similaire) donc elle était un peu différente. Mr Prior a appris ce qu'il se passait, donc il a organisé une réunion pour célébrer la différence. Il n'a jamais mentionné le nom de cette fille, mais plus personne ne l'a jamais embêtée."

Par message privé, l'ancienne élève prend même la peine d'envoyer des copies de ses bulletins scolaires, pour que Rachel Prior puisse retrouver l'écriture de son père.

"Sur un plan personnel, ça a été la chose la plus merveilleuse parmi ces réponses", témoigne la Londonienne dans le HuffPost britannique, qui considère ces histoires comme un "cadeau de Noël". D'origine ouvrière, son père a toujours voulu rendre à la société ce qu'il lui devait, insiste-t-elle.

Pour la famille, le moment des fêtes est d'autant plus dur que Lynthon Shackleton Prior fêtait son anniversaire la veille de Noël.

Chaque 24 décembre, sa famille prépare donc son repas favori, et boit à sa santé, pour conserver sa mémoire. "Nous devons supposément aimer Noël, et j'adore cette saison", indique Rachel Prior. "Mais c'est brutal d'être sans ceux que l'on aime, et c'est brutal quand vous vous retrouvez seul."

Pour cette année, malgré tout, la magie des réseaux sociaux se sera rajoutée à la magie des fêtes de fin d'année pour lui apporter un peu de réconfort.

Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

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