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Québec interpelle Ottawa pour sauver les emplois de la Davie

La direction pourrait procéder à 800 mises à pied et ce, avant Noël.

QUÉBEC – Le futur du Chantier Davie, à Lévis, alimente une fois de plus les tensions entre Québec et Ottawa.

L'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité une motion du député caquiste François Paradis pour demander au gouvernement fédéral d'ajuster sa stratégie nationale de construction navale afin d'octroyer au Québec « sa juste part des contrats fédéraux ».

La Davie, qui livrera le navire ravitailleur Astérix le 1 décembre, demande un contrat pour construire un deuxième pétrolier de classe Resolve afin de relancer ses activités. Le cas échéant, la direction pourrait procéder à 800 mises à pied tout juste avant Noël.

Le ministre délégué aux Affaires maritimes, Jean D'Amour, a réitéré mardi qu'il avait rencontré les ministres fédéraux Marc Garneau aux Transports, Dominic LeBlanc à Pêches et Océans ainsi que Jean-Yves Duclos, ministre de la Famille et député de Québec, à ce sujet.

Malgré la pression de Québec, les élus fédéraux ont rejeté une motion du Bloc québécois qui reprenait sensiblement le libellé de celle adoptée par l'Assemblée nationale. Les partis d'opposition à Ottawa ne s'expliquent pas ce rejet.

« La Marine royale canadienne a désespérément besoin d'un deuxième navire de soutien pour le ravitaillement pour les deux côtés du pays et le Chantier naval Davie a déjà fait ses preuves pour livrer la marchandise dans les temps et sans dépassements de coûts », a fait valoir Alain Rayes, le lieutenant politique des conservateurs au Québec.

« C'est démontré qu'il y a un besoin urgent, donc il n'y a aucune raison d'attendre à part les embûches administratives. Il n'y a rien qui empêche le gouvernement de pouvoir envoyer un signal fort [en faveur du projet] », a ajouté M. Rayes en entrevue.

« Nous reviendrons à la charge »

Le porte-parole bloquiste en matière de défense, Michel Boudrias, a déclaré qu'il était « franchement regrettable » que des élus québécois refusent d'appuyer une motion qui a reçu l'aval de l'Assemblée nationale.

« Nous reviendrons à la charge contre l'indifférence du fédéral alors même que 800 emplois sont en péril au Québec. Ce ne sera pas la première fois que je porterai ce dossier à la Chambre des communes. Cependant, c'est désormais avec le soutien unanime de l'Assemblée nationale du Québec que le Bloc québécois entend monter au front. »

Ottawa entend investir près de 100 milliards de dollars au cours des prochaines 20 à 30 années pour renouveler sa flotte, soutient Alex Vicefield, président de Chantier Davie. Pour l'instant, la majorité des contrats ont été attribués à Irving Shipbuilding, à Halifax, et à Seaspan, à Vancouver.

« Aujourd'hui, le Québec est à risque de perdre des emplois importants de la classe moyenne à cause de l'intransigeance bureaucratique et des obstacles s'interposant à un système d'approvisionnement déficient - malgré le fait évident que le Canada doit renouveler de toute urgence l'ensemble de sa flotte », déplore M. Vicefield.

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