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«Tower of Song»: touchant hommage à Leonard Cohen

Les mélodies dépouillées et les textes humanistes du chanteur-poète ont résonné à nouveau.

Un an après le décès de la légende de la chanson Leonard Cohen, chanteurs, musiciens et acteurs venant de tout horizon ont participé au concert commémoratif intitulé Tower of Song, offert au Centre Bell, lundi soir.

Les mélodies dépouillées et les textes humanistes du chanteur-poète ont résonné à nouveau dans l'amphithéâtre. Organisé par la famillglase Cohen, le spectacle réunissait plusieurs artistes respectés, qu'ils soient francophones ou anglophones, québécois ou américains, féminins ou masculins.

Sting, Elvis Costello, Lana Del Rey, Feist, k.d. lang, Damien Rice, Ron Sexsmith, Wesley Schultz etJeremiah Fraites du groupe The Lumineers,Courtney Love, Børns, Coeur de pirate, Bettye Lavette etPatrick Watsonétaiententre autres de la célébration. Mentionnons aussi la présence de l'acteurSeth Rogen. Même le premier ministre canadien, Justin Trudeau, est monté sur scène avec son épouse Sophie Grégoire afin de prendre la parole pour quelques minutes...

On ne peut oublier la présence du fils de Leonard Cohen, l'auteur-compositeur-interprète Adam Cohen, qui étaità la fois impliqué en tant que chanteur-musicien et coproducteur de l'événement.

Adam Cohen

Tower of Song: hommage à Leonard Cohen

Le concert soulignait bien entendule premier anniversaire de la disparitiondu bien-aiméLeonard Cohen. Il lançait par la même occasionune semaine de célébrations lui rendant hommage à Montréal, sa ville natale.

Tous ces artistes étaient accompagnés d'un orchestre de nombreux musiciens (percussions, pianos, claviers, batterie, cuivres, violons, guitares) et de choristes. Certains d'entre eux ont accompagné Cohen sur scène au cours de sa carrière.

Entre les interprétations des artistes, des images inédites de la vie et de la carrière de Leonard Cohen ont été diffusées sur écrans géants.

Dance Me

La soirée a commencé avec l'élégant chanteur britannique Sting, qui a interprétéDance Me to the End of Love (album Various Positions, 1984). Guitares hispanisantes et délicats arrangements de cordes furent à l'honneur. Belle entrée en matière.

Par la suite, la chanteuse Feista interprété avec délicatesse Hey, That's No Way to Say Goodbye(Songs of Leonard Cohen, 1967), guitare acoustique au cou. Le Montréalais Patrick Watson a quant a lui choisiWho By Fire (New Skin for the Old Ceremony, 1974). Livrée avec douceur, la pièce s'est terminée dans un crescendo de guitare électrique.

Une ancienne complice de Leonard Cohen, Sharon Robinson - elle a coécrit des pièces et travaillé avec lui à titre de choriste en spectacle -,a proposéI'mYour Man (1988), dans une formule passablement différente de l'originale: plus up tempo, le morceau avait des accents de jazz et de R'n'B.

Wesley Schultz et Jeremiah Fraites, du groupe The Lumineers, ont opté de leur côté pour la chanson Democracy, (The Future, 1992), dans une formule folk-country.Des drapeaux américains étaient projetés sur les deux immenses rideaux dressés derrière les musiciens. On n'a guère compris leur signification dans l'œuvre de Cohen...

C'est ici que le couple formé de Sophie Grégoire et de Justin Trudeau est venusur scène pour livrer un sympathique discours sur l'homme, le poète et l'auteur-compositeur-interprète que fut Leonard Cohen. Dans les deux langues officielles, bien entendu...

Entre les deux rideaux rouges, dans la pénombre de l'arrière-scène, toujours cette image promotionnelle de l'albumYou Want It Darker, sur laquelle Cohen, la main qui sort du cadre blanc, regarde l'infini. Comme un témoin bienveillant et songeur.

Juste après, une vidéo a présenté Leonard Cohen interprétant de sa voix grave le texteA ThousandKissesDeep.

Suzanne

Le génial et parfois sous-estimé auteur-compositeur-interprète torontoisRon Sexsmith a ensuite ensorcelél'audience avec la tendre Suzanne. La guitare acoustique, tout comme la voixun peu trainante, était magnifique.

Par ailleurs, l'arrivée du chanteur britannique d'origine irlandaise, Elvis Costello, fut certainement un moment fort de la soirée. Avec sa guitare électrique, il a livré avec aplomb la chanson The Future.

«Give me back the Berlin wall

Give me Stalin and St Paul

Give me Christ

Or give me Hiroshima

Destroy another fetus now

We don't like children anyhow

I've seen the future, baby:

it is murder

Things are going to slide ...

When they said REPENT REPENT ...»

À Damien Rice, tout s'est calmé pour la Famous Blue Raincoat(Songs of Love and Hate, 1971), l'une des plus belles chansons du répertoire de Leonard Cohen : pureté indescriptible dans le chant des choristeset prenante performance du chanteurpour cette pièce lyrique nappée de violons et de guitare. Et quelle finale dramatique. Magnifique.

So Long, Marianne

Nul autre que le fils, Adam, pour chanter par la suite le classique So Long, Marianne. La pomme n'est pas tombée loin de l'arbre. Le timbre vocal était quasi identique, tout comme la sensibilité dans l'interprétation. Il n'a pas dérogé beaucoup de la pièce originale créée par son père. Sur les rideaux noirs à l'arrière du chanteur,on pouvait lire en blanc la projection «Goodbyeoldfriend».

Hallelujah

k.d. Lang aussi a tout donné ce qu'elle avait dans le ventre afin de rendre justice au monument de la chanson Hallelujah. Sa voix puissante et juste a honoré l'une des pièces les plus marquantes de l'œuvre de Cohen. Elle a d'ailleurs eu droit à une ovation de la part du public.

Tower of Song

Au retour de l'intermission, une chorale a offert avec beaucoup de nuances le morceau Tower of Song. En même temps, on pouvait visionner de courts passages (images en noir et blanc) dans lesquels chantaient quelques artistes :le chanteur de Coldplay, Chris Martin, Willie Nelson ou encore Céline Dion.

Sting est alors revenu sur scène pour interpréter Sisters of Mercy(Songs of Leonard Cohen, 1967), avec une facture qui rappelait la traditionmusicale irlandaise.

Chelsea Hotel #2

Lana Del Reyet Adam Cohen ont ensuite livré en duo Chelsea Hotel #2, sur des arrangements très sobres.

Après l'interprétation soul de la chanteuse américaine Bettye Lavette (la pièceIn My Secret Life), Courtney Love a donné du muscle à un autre géant du répertoire de Cohen, le morceau EverybodyKnows.Batterie plus pesante et guitares électriques grinçantes ont accompagné l'Australienne pour cette audacieuse version blues-rock que ne pourrions qualifier de totalement réussie.

«À titre de Juif canadien, il n'y a pas plus honorable que de livrer un poème en l'honneur de Leonard Cohen dans la Mecque du hockey», a lancé plus tard avec humour l'acteur Seth Rogen. Durant quelques minutes, il a récité le poème Field Commander Cohen.

The Partisan

À la suite de la pièce If It Be Your Will(Various Positions, 1984), offerte par l'Américain Børns, Cœur de pirate, Adam Cohen et Damien Rice ont jumelé leurs voix pour le morceauThe Partisan(Songsfrom a Room, 1969). Mentionnons la belle introduction arabisante à la guitare. Superbe.

Après une seconde apparition d'Elvis Costello (la chanson Bird on the Wire), Sting est revenu pour proposer Anthem(The Future, 1992).

Vers la fin du concert, on a entendu la voix échantillonnée et grave de Leonard Cohen chanter «I'mreadymy Lord», un passage tiré du morceau You Want It Darker (paru en 2016). Des chanteurs du ShaarHashomayim Choir – qui ont participé à l'enregistrement du morceau - étaient sur les planches pour accompagner la voix du poète.

Adam Cohen, aux côtés de BasiaBulat, a partagé en conclusion la première composition qu'il a apprise de son père, Coming Back to You. À la guitare, la chanteuse folk a clos la soirée avec Closing Time.

Conseils des arts

Tous les profits engendrés grâce à ce concert seront versés au Conseil des arts du Canada, au Conseil des arts et des lettres du Québec et au Conseil des arts de Montréal. Ces organismes ont soutenu Leonard Cohen au début de sa carrière.

Ce spectacle, auquel ont assisté 15 672 personnes, sera diffusé mardi 7 novembre à 20h sur les ondes radio d'ICI Musique.

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