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«Tout le monde en parle» : quelques moments croustillants

Les souvenirs de Patrice Michaud et Klô Pelgag, le cri du cœur de Michel Tremblay, l’humour noir de François Pérusse.
Radio-Canada

Les souvenirs de Patrice Michaud et Klô Pelgag, le cri du cœur de Michel Tremblay, l'humour noir de François Pérusse... Voici quelques moments croustillants qui ont attiré notre attention à Tout le monde en parle, cette semaine.

L'élève et le maître

Saviez-vous que Patrice Michaud a été le professeur de musique de Klô Pelgag à l'école secondaire, alors que tous deux habitaient toujours la Gaspésie? C'est ce qu'on appris dimanche, alors que les deux auteurs-compositeurs étaient à Tout le monde en parle pour jaser de leurs récentes victoires au Gala de l'ADISQ, la semaine dernière.

Michaud a d'ailleurs précisé que, déjà, le talent de Klô Pelgag (Chloé Pelletier-Gagnon de son vrai nom) était palpable lorsque celle-ci était encore écolière. Il a notamment rappelé que la jeune fille d'alors, en secondaire cinq, avait offert un exposé oral sur Gentle Giant, ce qui l'avait grandement impressionné. «La graine était vraiment déjà là. C'était original...», a-t-il dit à propos de sa cadette. « Moi je t'aimais beaucoup. On était vraiment en pénurie de profs de musique», a renchéri la principale intéressée.

Quelques minutes plus tôt, Guy A.Lepage s'était intéressé au fait que Klô Pelgag a été la première femme en 24 ans à remporter le trophée de l'Auteur ou Compositeur de l'année à l'ADISQ. Avant elle, Francine Raymond avait été la dernière à revendiquer ce titre, en 1993. Louise Forestier et Diane Tell l'avaient aussi jadis reçu, respectivement, en 1987 et 1981. Pelgag dit ne pas beaucoup «s'attacher» à ce type de récompense, mais elle a avoué que celle-ci lui faisait particulièrement plaisir.

«Pour moi, pour c'est l'un des prix les plus prestigieux, c'est l'un des prix qui me fait le plus plaisir de remporter, parce qu'auteur-compositeur c'est la base de la musique, la base de la chanson. Ça exclut tout ce qui est autour, tout ce qui peut être plus vedettariat, l'image, et tout ça. C'est hyper précieux pour moi», a souligné la jeune artiste, qui remet toutes les statuettes qu'elle remporte à sa mère. Elle a déjà gagné une vingtaine de prix dans sa jeune carrière.

«Parce que ma mère, ça lui fait tellement plaisir, ça la fait gagner, quand je gagne un prix! (rires) Je trouve ça beau. C'est quelque chose qui la rend fière. Elle, elle les regarde, et elle n'en revient pas! Elle aurait aimé que sa mère soit là pour voir ça. C'est grand, ça».

«Tout le monde en parle», les invités du 5 novembre 2017

Klô Pelgag, dont on a évoqué le rayonnement international dimanche, elle qui se produit notamment beaucoup en Europe et même au Japon, a glissé un mot sur ses looks, que d'aucuns trouvent trop excentriques. À ses yeux, cet aspect fait partie de son processus créatif.

«Il y aura toujours des insatisfaits. Cette image-là de quelqu'un qui s'assume pour ce qu'il est, peut-être que ça renvoie les gens à un inconfort qu'ils ont avec eux-mêmes. (...) Il y a tellement de raisons d'être fâché dans la vie. (...) Moi, si je n'aime pas la tarte aux pommes, je ne vais pas lui enlever le droit d'exister, à la tarte aux pommes. Je m'en fous, il y a plein d'autres desserts!», a imagé Klô Pelgag.

Patrice Michaud, de son côté, a raconté qu'il lui a fallu contacter la maison d'édition Gallimard, à Paris, pour obtenir les droits d'utilisation de la phrase «L'amour ce n'est pas quelque chose, c'est quelque part», d'abord immortalisée par Réjean Ducharme dans son roman Le nez qui voque, pour le texte de sa chanson Kamikaze. Réjean Ducharme lui-même a dû donner son accord avant son décès ; Michaud ignore si celui-ci a écouté la maquette de la chanson ou s'il a lu la lettre qu'il lui avait écrite pour formuler humblement sa requête, mais toujours est-il qu'un jour, un «oui» a finalement ricoché jusqu'à lui à partir de Gallimard Paris.

«Je ne le croyais pas, s'est enflammé Patrice Michaud. (...) C'est la dernière chanson sur laquelle Réjean Ducharme va avoir collaboré...»

L'importance de la culture

Invité à revenir sur les propos qu'il avait tenus dans nos pages l'été dernier quant à l'augmentation de budget de 4 millions accordée au Conseil des arts et des lettres du Québec (alors que le gouvernement annonçait un surplus budgétaire record de 4,49 milliards dans ses coffres), Michel Tremblay a réitéré sa position avec aplomb et décrié le manque de vision du ministre de la Culture d'alors, Luc Fortin, responsable de la décision.

«J'ai eu l'impression qu'il lançait des peanuts dans une cage de singes, en disant : partagez-vous ça, et faites-nous rire après. 4 millions sur 4 milliards, c'est inimaginable», a martelé Tremblay, avant d'y aller d'une autre tirade.

«Jamais un gouvernement du Québec, jamais, n'a avoué que placer une piastre dans la culture, ça en rapporte quatre ou ça en rapporte cinq. Même dans le public, quand j'entends les gens dire (que) les artistes sont des paresseux qui se font vivre par la société, je n'ai jamais vu du monde travailler autant. Ce n'est pas vrai que les artistes sont paresseux. Même ceux qui crèvent de faim, c'est parce qu'ils n'ont pas de travail. Mais de perpétuer l'idée que les artistes se font vivre par la société, c'est dégueulasse!»

«Tu as réussi à me faire faire une montée de lait... », a ensuite gentiment reproché Michel Tremblay à Guy A.Lepage, avec le sourire.

Le Salon du livre de Montréal octroiera le titre de Ténor à Michel Tremblay lors de sa prochaine édition, sa 40, qui s'ouvrira le 15 novembre, pour célébrer la puissance de son œuvre, dont fait évidemment partie le classique Les Belles-Sœurs, qui soufflera ses 50 bougies en 2018. Que ressent l'écrivain devant l'immortalité de ses joueuses de bingo?

«Un perpétuel étonnement, a-t-il laissé tomber. Le fait qu'il y ait encore des productions à l'étranger, que ça marche encore... Il y a eu, je pense, 680 productions des Belles-Sœurs à travers le monde. Si on multiplie par 15 actrices, c'a rendu bien des actrices heureuses!»

Débrancher... quoi?

En plus de se prononcer sur le scandale touchant Gilbert Rozon, François Pérusse a soulevé l'enthousiasme de tous les convives, dimanche, qui lui ont tous témoigné leur admiration devant son travail et ses mille et un sketchs sonores passés à l'histoire. Or, c'est lorsqu'il a parlé de l'humour noir de son papa que Pérusse a été le plus amusant.

«J'ai beaucoup ri de ses jokes sur la mort, a-t-il avoué en parlant de son paternel. On allait dans le cimetière et il faisait des jokes sur les morts, sur les noms sur les pierres tombales, il disait qu'on gaspillait de l'argent avec les pierres tombales, qu'on devrait enterrer les gens jusqu'à la taille et les vernir... Il faisait toujours des jokes sur la mort, mais il la craignait, la mort (...) Il faisait tellement de jokes là-dessus que ça m'est resté.»

C'est d'ailleurs en revenant d'une visite à l'entrepreneur de pompes funèbres après le décès de son père que François Pérusse a pondu une saynète du «gars qui magasine» ayant pour thème les arrangements funéraires. Il a aussi dédié son nouvel album, Best Ove!, au disparu.

François Pérusse a enchaîné en racontant une anecdote de son père qui voulait «être débranché». «Ti gars, débranche-moi tout ça, je m'en vas», aurait dit Monsieur Pérusse. «Et j'ai dit : p'pa, t'es même pas branché!», a relaté le fils à Tout le monde en parle, sous les rires de Maripier Morin, Klô Pelgag et les autres invités.

«Il n'avait aucun fil, rien... Encore faut-il que tu sois branché!», a terminé Pérusse, taquin.

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