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François Bellefeuille, le plus fort au monde

«Je suis obligé de le dire, je trippe sur mon show, je l'aime vraiment beaucoup...»

Parce que le regard de son fiston de deux ans lui renvoie une image de lui-même qui s'apparente à celle d'un super-héros, François Bellefeuille bombe fièrement le torse et s'autoproclame Le plus fort au monde dans le titre de son deuxième one man show, dont la tournée débutera officiellement le 24 janvier 2018. D'ici là, plusieurs représentations de rodage sont inscrites à son horaire, partout au Québec.

Bellefeuille a dévoilé son rigolo concept en conférence de presse, au cabaret Le Bordel, dont il est l'un des actionnaires, mercredi après-midi. Dans une courte allocution, il a annoncé – ou plutôt, gueulé – du ton criard de son personnage de scène, que c'est lorsque son petit garçon, Milo, a balbutié «papa plus fort monde», que l'inspiration divine lui est venue. Il a remis en cause la «proposition» pendant quelques minutes («Ça reste l'idée de quelqu'un qui mange du sable», a-t-il philosophé), mais puisque la vérité sort de la bouche des enfants...

En entrevue, il a nuancé l'anecdote, maintenant toutefois que sa réalité de chef de clan de deux chérubins l'avait véritablement propulsé dans cette direction. Ce qu'il nous avait d'ailleurs confié la semaine dernière, lors du Premier Gala de l'ADISQ.

«À travers le regard de mon fils qui a deux ans, je suis l'homme le plus extraordinaire, le plus fort, le plus magnifique. Je le vois très bien, il n'en peut plus. Je suis tellement extraordinaire! Mais je sais qu'à partir de maintenant, ça va juste se dégrader jusqu'à l'adolescence. Je suis au summum de l'appréciation de mon fils envers moi», a détaillé Bellefeuille, qui dit aimer la sonorité et les possibilités, au niveau marketing, que lui apporte l'appellation Le plus fort au monde. Son premier spectacle, lancé en 2014 et dont 300 000 billets ont trouvé preneurs, était éponyme.

Dessins d'enfance

L'enfance occupera donc une place prépondérante dans cette nouvelle offre de François Bellefeuille. Celle de Miro et Dali, sa fillette de six mois, mais aussi la sienne, puisque l'humoriste a pigé dans ses propres dessins, esquissés à l'âge de huit ans, pour dérider la foule et se taper une petite séance d'autodérision. Un segment qui cartonne déjà énormément dans ses soirées de rodage, assure-t-il.

«Ça n'a pas de bon sens, s'est-il amusé. Ce sont de vrais dessins, promis, juré!»

Puis, Le plus fort au monde générera peut-être de la controverse en ces temps de rectitude politique prononcée, alors que sa voix principale s'attaquera à des notions délicates telles les courges, le fromage, les bonnes manières, les jeans, les bibelots et l'araignée banane... Voyez le genre. Du pur François Bellefeuille, quoi!

Celui-ci a fait gagner un peu de maturité, de sagesse et de contrôle à son alter ego scénique, sans toutefois le dénaturer complètement. Le personnage conservera sa dégaine décalée et hérissée, avec un peu plus d'équilibre.

«Il est encore soupe au lait, dépendamment du sujet. Je maîtrise mieux l'énergie sur scène, maintenant. Je pense que ça s'écoute encore mieux.»

Ne comptez toutefois pas sur Bellefeuille pour en dévoiler davantage sur le contenu de ses différents numéros.

«Je me sers de ce que je vis. Il y a des choses que je dis sur scène qui sont totalement vraies, d'autres qui sont inspirées de sentiments que j'ai à l'intérieur. C'est un show très personnel, je me suis basé sur tout ce que je vis en ce moment. Et, comme un peintre qui va prendre ces émotions-là et faire quelque chose de beau avec, moi, j'essaie de faire quelque chose de drôle. Des fois, ça ne me dérange pas de mentir sur scène pour que ça soit plus drôle. Quand c'est vrai, je le dis dans le show», se contente-t-il d'avancer.

Le comique signe lui-même la mise en scène de Le plus fort au monde, assisté de Marie-Christine Lachance. Cette dernière avait secondé Martin Petit dans les mêmes fonctions pour le premier one man show de Bellefeuille. Le duo avait remporté l'Olivier de la Mise en scène de l'année en 2015.

«C'est une fille avec qui je suis allé à l'École nationale de l'humour, elle a fait plusieurs mises en scène depuis, a indiqué François Bellefeuille. On s'entend très bien. J'aime son regard. Pour moi, c'est impossible d'avoir un regard extérieur sur moi-même, et elle m'aide, elle est comme mon super spectateur».

À l'écriture des textes, Bellefeuille fait équipe avec Olivier Thivierge, un complice de toujours, et Simon Cohen.

«Avec deux enfants en bas âge, j'avais peur d'être zombie et de manquer d'idées, mais finalement, ça marche très bien. Je suis content de ce qu'on a. Je n'ai pas été si zombie que ça, j'ai été capable d'écrire plein d'affaires. Je suis obligé de le dire, je trippe sur mon show, je l'aime vraiment beaucoup», s'est enorgueilli l'artiste.

Perfectionniste

Désormais une valeur sûre dans le paysage humoristique québécois, François Bellefeuille est l'un des rares privilégiés qui n'a besoin de faire rien d'autre que des spectacles pour combler son agenda. Hormis les galas Juste pour rire pilotés dans le passé, l'homme n'anime ni à la télévision, ni à la radio, et ne s'éparpille pas en activités de promotion.

«Moi, c'est la scène que j'aime le plus. J'aime ce rythme de vie-là. Depuis que j'ai des enfants, je suis obligé de passer tout mon temps libre avec eux, et je n'ai pas le goût d'être le père stressé, qui n'est pas là pour ses enfants. Je suis déjà assez à l'extérieur à cause de mes shows que, quand je suis à la maison, je veux être là. Je suis un perfectionniste qui n'arrête pas de tout le temps retravailler ses trucs. C'est parfait pour moi d'avoir un projet à la fois.»

François Bellefeuille avait donné 437 représentations de son premier spectacle, qu'il a tourné pendant près de trois ans. Il compte conserver la même cadence avec Le plus fort au monde.

«Je dois avouer que je l'adore, mon show, en ce moment. Juste de penser d'arrêter de le faire dans un an et demi ou deux ans, ça me fait de la peine. Je me vois peut-être le faire trois ans. Je vais donner ça à mes enfants, un père un peu moins stressé dans les trois prochaines années. Mais on ne sait jamais...»

Pour toutes les dates de tournée de François Bellefeuille, on consulte son site officiel. Notons que du 8 au 20 janvier, sept spectacles seront présentés au profit de l'organisme Les Impatients, à la Maison des arts de Laval.

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