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«Pieds nus dans l’aube» de Francis Leclerc: deux amis pour la vie

Le cinéaste québécois dresse le portrait d'une amitié sincère entre deux destins que tout sépare.

Dans son nouveau film, Pieds nus dans l'aube, Francis Leclerc adapte librement le roman autobiographique de son célèbre père Félix Leclerc publié en 1948. Plus qu'un biopic classique retraçant la jeunesse du grand chansonnier disparu il y a bientôt trente ans, le cinéaste québécois dresse le portrait d'une amitié sincère entre deux destins que tout sépare.

On est en 1927. Le film, en salle depuis vendredi, nous plonge dans le temps de l'enfance où le garçon Félix se lie d'amitié avec l'étrange Fidor, un ado énigmatique qui vie dans la pauvreté. Devenus inséparables, ces deux gamins vivent mille et une aventures.

Mais le temps de l'insouciance tire à sa fin. En effet, doué dans les arts, le brillant Félix est sur le point de quitter son village de La Tuque pour entreprendre des études au collège d'Ottawa. Il devra donc bientôt faire ses adieux à sa famille et à son cher ami qu'il a connu par hasard en livrant du bois avec son père et ses frères.

Production d'époque, dont la reconstitution vaut à elle seule le détour, Pieds nus dans l'aube narre avec finesse une période révolue. Co-scénarisé par Francis Leclerc et le conteur Fred Pellerin, l'œuvre qui prend son temps à travers la succession des quatre saisons, raconte le passage à l'âge adulte. Il est bien sûr question d'amitié, mais aussi des premiers émois amoureux et de la perte d'innocence au fur et à mesure que les souvenirs d'enfance se retirent dans la mémoire.

Nostalgique et émouvant

Les paysages bucoliques, les décors majestueux et l'atmosphère idyllique font de ce long métrage un miroir idéalisé et rustique sur un passé nostalgique empli de bonnes intentions. On pourrait d'ailleurs reprocher à l'ensemble une approche un peu trop magnifiée, toutefois, on demeure attendri et ému par la proposition.

Parmi les qualités du film, signalons les interprétations. Bien que n'ayant presque aucune expérience devant la caméra, Justin Leyrolles-Bouchard interprète un jeune Félix incarné et lumineux. Cet acteur est à surveiller. De son côté, en père aimant, Roy Dupuis exprime la force et la bienveillance du paternel.

Par sa facture intimiste, le quatrième long métrage de Francis Leclerc semble hors du temps. Les personnages, certains pittoresques comme celui joué par Robert Lepage, constituent les archétypes d'une existence vécue dans la joie et le bonheur. Même si une terrible guerre gronde à nouveau de l'autre côté de l'Atlantique, la nonchalance demeure au cœur de cette chronique construite tel un doux et élégant récit initiatique.

Pieds nus dans l'aube – Francis Leclerc – Chronique – Les films Séville – 114 minutes – Sortie en salles le 27 octobre 2017 – Canada, Québec.

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