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«J’ai été victime d’un coup monté», dit Guy Ouellette

«J’ai été, je suis et je serai toujours un ardent défenseur de la justice sociale, des valeurs démocratiques, de la liberté d’expression et de la vérité.»

QUÉBEC – Le député de Chomedey, Guy Ouellette, a pris la parole à l'Assemblée nationale pour la première fois depuis son arrestation pour déclarer qu'il avait été «victime d'un coup monté» de l'Unité permanente anticorruption (UPAC) au moment même où des «irrégularités» avaient été portées à l'attention de la Commission des institutions dont il était le président.

«Empêcher les membres de l'Assemblée nationale d'exercer le mandat qui leur a été confié par la population est une attaque extrêmement grave au processus démocratique. Les entraîner dans un piège pour les empêcher de bien faire leur travail doit être condamné de façon non équivoque», a affirmé M. Ouellette, qui siège maintenant comme député indépendant.

«Si les méthodes utilisées la semaine dernière dépassent l'entendement, elles s'inscrivent dans une suite d'événements qui incarnent une nouvelle façon de faire qui risque d'ébranler les fondements mêmes de notre société.»

M. Ouellette, un ex-enquêteur de la Sûreté du Québec, maintient que les faits qui lui sont reprochés n'ont «aucun fondement». La Presse avait rapporté, le soir de son arrestation, qu'il était la présumée taupe qui avait coulé des documents concernant l'enquête Mâchurer aux médias de Québecor.

La Presse Canadienne/Jacques Boissinot

«J'ai été, je suis et je serai toujours un ardent défenseur de la justice sociale, des valeurs démocratiques, de la liberté d'expression et de la vérité», a martelé le député de Chomedey, qui demande à ses collègues et à la population du Québec de «demeurer extrêmement vigilants» à la lumière de cet épisode.

«La société ne peut permettre à quiconque de se substituer au pouvoir législatif en tentant d'intimider indûment ceux qui ont été désignés par la population pour les représenter. Si les élus sont imputables devant le peuple, il doit en être de même pour ceux qui occupent un poste de direction au sein de nos grandes institutions. Ils ont l'obligation de rendre des comptes à la population.»

«Qu'on accuse ou qu'on s'excuse»

Le président de l'Assemblée nationale, Jacques Chagnon, qui a autorisé M. Ouellette à prendre la parole dans ces circonstances exceptionnelles, a dit qu'il lui était «intolérable» qu'un citoyen ou un élu soit arrêté sans qu'aucune accusation n'ait été portée une semaine plus tard.

«Un parlementaire doit jouir de sa pleine liberté pour faire son travail, quel que soit le sujet qui le préoccupe et dont il fait le suivi, y compris le travail policier. Il doit être capable de le faire sereinement et en toute tranquillité d'esprit. Les corps policiers et leurs unités doivent être redevables à leurs responsables politiques et au Parlement. Sinon, on accroît de beaucoup les risques d'une dérive totalitaire.»

Jacques Chagnon
La Presse canadienne/Jacques Boissinot
Jacques Chagnon

«Aujourd'hui, un député a perdu une charge importante et sa réputation a été entachée, a poursuivi M. Chagnon dans son discours. Je pense que nous devons exiger que la clarté sur cette situation soit établie de façon urgente, que des accusations soient portées ou que des excuses publiques soient faites.»

«Qu'on accuse ou qu'on s'excuse. Sinon, cette Assemblée devra prendre les moyens pour défendre les fondements mêmes de son existence, soit la liberté, la justice et la démocratie», a-t-il dit en conclusion, avant que tous les députés se lèvent pour l'applaudir.

L'UPAC, de son côté, persiste et signe. Le commissaire Robert Lafrenière dit que ce sera au Directeur des poursuites criminelles et pénales de décider si des accusations sont portées contre M. Ouellette.

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