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Maryse Letarte enchantera vos enfants (et vous aussi) avec ses comptines

«Si ma fille réagissait très fort en écoutant un extrait, je savais que je tenais quelque chose!»
Michel Parent

Après avoir réussi le pari quasi impossible de séduire les Québécois avec de nouvelles compositions pour le temps des Fêtes et vendu 30 000 copies de son album Des pas dans la neige, Maryse Letarte revisite les airs qui ont marqué l'enfance de plusieurs générations avec son deuxième livre-disque Mes petites comptines à écouter, qui paraît ces jours-ci au Québec, avant d'être lancé en France l'an prochain.

Quelle place occupait les comptines avant que les éditions Auzou t'approche pour ce projet?

Quand la maison d'édition m'a approchée, ça tombait à point dans ma vie : ma fille était à la prématernelle, on apprenait des comptines et on les chantait ensemble. Il y a 10 ans, j'aurais probablement dit non à la proposition. Mais là, ça me parlait beaucoup. Je voulais prendre le temps de mettre ma couleur sur les chansons très connues pour que ça traverse le temps et que ça plaise aux enfants, sans être désagréable pour les parents.

Comment as-tu sélectionné les chansons des deux tomes?

Pour le premier, toutes les pièces étaient déjà choisies, mais on m'a laissé carte blanche pour le deuxième. J'ai choisi celles que j'avais chantées spontanément à ma fille, de mémoire. Là-dedans, certaines était un peu trop nounounes pour se trouver sur une œuvre que je voulais endisquer. Je préférais des pièces qui ont quelque chose pour traverser les époques, comme «À la claire fontaine», «Frère Jacques», «Pomme de reinette et pomme d'api» ou «Les petits poissons dans l'eau».

Il y a aussi deux chansons qui ne sont pas à proprement parler des comptines.

«Do, le do, il a bon dos» de la Mélodie du bonheur a une grande signification pour moi. C'est la pièce qui m'a fait tomber en amour avec la musique. Quand je l'ai entendue, enfant, j'ai essayé de la jouer au piano le lendemain matin. C'est une pièce très attirante pour les petits et c'est une bonne façon d'apprendre les notes. J'ai aussi choisi «Le loup, la biche et le chevalier» d'Henri Salvador, en version écourtée, parce que c'est une berceuse extraordinaire.

Comment les as-tu rafraichies?

Il faut dire qu'il n'y a pas d'arrangements officiels de ces comptines. Ce sont des chansons transmises oralement. Moi, je les ai apprises de ma grand-mère et de ma mère, qui les chantaient en faussant juste comme il faut et en changeant constamment de tonalité. Sur YouTube, on retrouve surtout des horreurs. Alors, je n'avais aucun arrangement en tête. Je voulais simplement les faire à ma façon et mettre en lumière le côté dansant, léger ou délicat de certaines pièces. Si une pièce portait à la rêverie, je me faisais un plaisir de rendre ça féérique avec des sonorités planantes et dénuées de percussions. Et si ma fille réagissait très fort en écoutant un extrait, je savais que je tenais quelque chose!

Tu l'as d'ailleurs fait chanter sur quelques chansons. Comment ça s'est passé?

Elle a embarqué tout de suite! Quand j'ai enregistré le premier album, elle voulait tellement participer. Elle était toujours dans mon studio. On faisait des séances d'enregistrement de cinq ou dix minutes et je m'assurais que ce ne soit jamais de l'ouvrage pour elle. Je pesais sur «record», j'allais avec elle dans la pièce d'enregistrement elle me donnait des bisous entre les prises. C'est vraiment précieux de pouvoir enregistrer sa voix à cet âge. C'est comme un album audio de l'évolution de sa voix. Et c'était une belle façon pour moi de concilier travail et famille, avec mon studio à la maison.

Pourquoi ne pas avoir inclus de compositions originales?

Depuis toujours, mes albums sont constitués à 100 % de chansons originales et j'ai toujours produit mes albums en tant qu'artiste indépendante. Mais, comme c'est une commande qu'on m'a passée, j'ai vu le travail sur les comptines comme un projet à part. Je me disais que j'avais été engagée comme arrangeuse et non auteure-compositrice.

Dans le 2e livre-disque, chaque chanson est illustrée par le travail de Nathalie Taylor. Qu'est-ce que son travail apporte à l'ensemble?

Elle raconte sa vision de la chanson avec ses couleurs. Nous avons fait notre travail chacune de notre côté, et quand j'ai terminé la musique, j'ai été transportée en voyant ses images. Elle racontait tout à sa façon. Par exemple, dans «Do, le do, il a bon dos», on pourrait spontanément imaginer une portée avec des notes, mais elle a plutôt dessiné le jeu de mots associé à chaque note dans l'illustration. Son travail est plein de subtilités. Je suis ravie de l'avoir choisie. À mon sens, elle s'est surpassée!

Les deux livres-disques seront lancés en France en 2018 et en 2019. Quel effet ça te fait?

Mes albums ont déjà traversé l'océan, en étant distribués aux États-Unis, en Suisse, en Allemagne, en Autriche et à Hong Kong, mais jamais en France. C'est un rêve que j'ai depuis longtemps de sortir un album là-bas. Alors, avec le livre-disque de comptines, c'est une belle façon d'aller y faire mon tour musicalement.

Penses-tu présenter un spectacle de comptines?

Je n'ai pas vu le projet comme ça. Je suis toujours plus intéressée par le travail d'artisan en studio. Mais ce n'est pas fou de penser que je pourrais chanter ça sur scène. C'est une idée qui pourrait faire son chemin...

Courtoisie

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