Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La première «playmate» transgenre de l'histoire de «Playboy» est une Française

Les réactions sont mitigées: certains ont annulé leur abonnement au magazine.

Si l'emblématique magazine a déjà mis une mannequin transgenre à l'honneur, c'est la première fois qu'une d'entre elles a le statut officiel de "Playmate".

Dans son édition de novembre/décembre 2017, Playboy consacre sa célèbre double page centrale à la mannequin transgenre Inès Rau. La mannequin française de 26 ans a déjà posé pour le magazine Vogue et les marques Balmain ou Hood By Hair. Elle était déjà apparue dans la revue en mai 2014.

"Etre une femme, c'est juste être une femme. Rencontre avec la Playmate de novembre 2017 Inès Rau, la première Playmate transgenre"

La première femme transgenre à avoir posé pour les pages de Playboy était la mannequin anglaise Caroline Cossey en 1991.

Aujourd'hui âgée de 63 ans, elle évoquait ces clichés auprès du HuffPost américain après la mort de Hugh Hefner, le fondateur de la marque: "La portée mondiale des photos et des reportages a eu un impact significatif pour changer les idées préconçues et erronées que beaucoup de gens avaient sur la communauté trans. L'impact a été énorme pour notre acceptation".

"RIP Hugh Hefner. Merci de m'avoir permis de partager mon histoire et pour ton soutien qui a aidé ma campagne pour les droits des personnes transgenres"

De multiples réactions sur les réseaux sociaux

Cité par le New York Times, Cooper Hefner, le fils de Hugh Hefner, justifie le choix de mettre Inès Rau à l'honneur, décidé il y a deux mois déjà: "Sa sélection correspond à la philosophie de la marque. Elle est très belle et possède une personnalité remarquable. C'est la bonne chose à faire. Nous sommes à un moment où les rôles des genres évoluent. "

Les réactions des internautes sont mitigées. Si certains relèvent la beauté du modèle et soutiennent l'initiative, d'autres tancent ce choix en évoquant leur "dégoût". Le compte Twitter du magazine partage notamment les commentaires de lecteurs, indiquant que certains abandonnent leur abonnement.

"J'ai pu voir beaucoup de commentaire haineux. Je n'aurais jamais pensé qu'il y ait autant de transphobes", explique à ce titre Inès Rau au NYT. Et la jeune femme d'avouer que ces réactions accentuent sa détermination: "Cela me rend encore plus fière et heureuse d'avoir fait cela, parce que nous avons besoin d'un changement de mentalité".

"Il ne s'agit pas d'être aimé par les autres mais de s'aimer"

Dans une interview accordée au magazine pour accompagner ses photos, Inès Rau revient aussi sur son parcours personnel: "J'ai vécu longtemps sans dire que j'étais transgenre. J'étais terrifiée de ne jamais trouver de petit copain et d'être vue comme étant bizarre (...) C'est salutaire de dire la vérité sur soi-même, que ce soit votre genre, votre sexualité, peu importe. Les gens qui vous rejettent ne valent pas la peine. Il ne s'agit pas d'être aimé par les autres mais de s'aimer."

Dans cet entretien, celle qui apprécie les sports de combat et le milieu de la nuit revient sur la question du genre et ses engagements: "Etre une femme ne signifie pas être extrêmement féminine tout le temps. Etre une femme, c'est juste être une femme. Je me battrai toujours pour les droits des personnes LGBT et les droits des femmes. Mais par-dessus tout, mon engagement en faveur de l'environnement (...) Si je deviens célèbre, ce sera ma première bataille."

Inès Rau n'aura en revanche pas l'honneur de la couverture, consacrée à Hugh Hefner après sa disparition.

In honor of Hugh M. Hefner, our November/December issue celebrates the life of an American icon. pic.twitter.com/FNa4aYOpfA

— Playboy (@Playboy) 19 octobre 2017

Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

Voir aussi:

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.