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Le premier Championnat de chute libre intérieure en Amérique du Nord s'amène à Laval cette fin de semaine

Un sport pas comme les autres
SkyVenture

À 14 ans, Coralie Boudreault, trois fois médaillée d'or aux championnats canadiens, a raflé trois premières places lors de compétitions internationales. Elle fait partie des dix meilleurs athlètes juniors sélectionnés parmi ceux de sept pays pour participer à un camp d'entraînement à Madrid l'été dernier et peut se vanter d'être la plus jeune championne canadienne d'un sport pas comme les autres.

Sa discipline? Le freestyle, une branche de la chute libre intérieure. Son prochain défi? Participer au premier Championnat du monde de chute libre intérieure en Amérique du Nord (et deuxième Championnat du monde de l'histoire) qui se tiendra du 20 au 22 octobre prochains chez SkyVenture Montréal, situé à Laval.

Coralie Boudreault

Un véritable sport

« La chute libre intérieure découle du parachutisme, explique Catherine Carignan-Levasseur, coordonnatrice marketing chez SkyVenture Montréal et directrice de compétition. Lorsque la technologie a vu le jour, ce sont les parachutistes qui utilisaient les simulateurs de chute libre pour s'entraîner à faire de la compétition dans le ciel. Puis, plus la technologie de ce qu'on appelle « le tunnel » a évolué, plus l'activité est devenue sécuritaire pour monsieur et madame Tout-le-Monde. Aujourd'hui, les enfants peuvent y voler dès l'âge de 4 ans. »

« Les parachutistes ont continué à s'entraîner dans le tunnel et les disciplines qui se pratiquaient dans le ciel ont commencé à se faire également dans le tunnel, ajoute-t-elle. Les compétitions de parachutisme ont été répliquées dans le tunnel également. Plus le temps a passé, plus le sport a évolué. Des disciplines qui sont seulement faites dans le tunnel se sont alors créées. »

La chute libre intérieure regroupe aujourd'hui deux catégories de disciplines sportives : une dite de formation (au niveau compétitif international) qui se déroule en équipe de quatre et qui se veut une discipline de vitesse, puis un ensemble de disciplines artistiques (développées dans le tunnel) dont le fameux freestyle que pratique et maîtrise la jeune Coralie.

« J'ai commencé à pratiquer ce sport à cause de mes parents qui, eux, pratiquaient le parachutisme, explique celle qui, malgré son jeune âge, a accumulé plus de 100 heures de pratique en tunnel. En fait, ce sport simule la portion chute libre d'un saut en parachute. Comme tout le monde, je n'étais pas super bonne la première fois. C'est un sport qui est super difficile, même si cela peut sembler facile pour les gens qui ne connaissent pas cela. Ça a l'air facile parce qu'on se contrôle super bien, mais ça ne l'est vraiment pas. »

« J'ai vraiment hâte au Championnat du monde de ce week-end, poursuit-elle. Ça va être ma première compétition mondiale sur place, où je n'aurai pas à envoyer une vidéo dans un autre pays pour participer. Comme l'événement se tiendra chez nous, il y aura beaucoup de monde qui viendra m'y encourager. »

Si le freestyle est la discipline qui a contribué à faire connaître et à démocratiser la chute libre intérieure en tant que sport, c'est en grande partie parce que ce ballet aérien met en scène des athlètes développant de magnifiques chorégraphies jugées selon la difficulté, la créativité et l'exécution.

Bientôt les Jeux olympiques?

SkyVenture

« Depuis 2014, la chute libre intérieure est devenue un sport officiel chapeauté par la FAI (la Fédération aéronautique internationale), explique Catherine Carignan-Levasseur. D'ailleurs, la chute libre intérieure - ou body flight - est aujourd'hui en lice pour devenir l'un des prochains sports olympiques officiels. »

Cela tombe bien, car depuis qu'elle est haute comme cela, Coralie rêve de participer aux Jeux olympiques. « Quand j'étais petite, je disais à mes parents que je voulais aller aux Olympiques, mais je ne savais pas encore dans quel sport. Ce serait super le fun d'aller aux Olympiques en tunnel. »

« Les athlètes de body flight sont de vrais athlètes, explique la directrice de compétition. C'est un sport demandant, physiquement et mentalement. C'est un sport qui peut autant se faire individuellement qu'en équipe. C'est aussi le fun à regarder, c'est impressionnant. C'est ce que le comité olympique recherche, un sport intéressant à regarder pour les gens. »

Le Championnat du monde de ce week-end sera ainsi diffusé sur les ondes du Olympic Channel; la première étape importante dans le but de se hisser dans la liste des disciplines olympiques officielles.

« Ça nous fait chaud au cœur d'être l'hôte de cette compétition et d'être les premiers à avoir réellement intéressé le comité olympique, nous qui souhaitons tellement que le body flight devienne un sport olympique, dit Catherine Carignan-Levasseur. Cet événement a demandé deux ans de planification, une préparation de candidature qui a pris plusieurs mois et qui s'est conclue à Francfort devant la Fédération aéronautique internationale. Nous avons été choisis parmi cinq autres tunnels, soit ceux de la Belgique, de l'Allemagne, de la Slovaquie et de la République tchèque. C'est une belle fierté pour nous. Nous sommes très fébriles. »

Suivre le Championnat et ses athlètes

Plus de 200 athlètes internationaux provenant de 23 pays à travers le monde participeront au Championnat du monde de chute libre intérieure présenté chez SkyVenture Montréal ce week-end. Les gens du public souhaitant assister aux compétitions pourront le faire de différentes manières : en se rendant sur place où des tentes, des salles et des écrans géants seront spécialement aménagés pour l'occasion, en suivant le tout en ligne, sur le site Internet du Championnat, sur la page Facebook de l'événement et sur les ondes du Olympic Channel.

Le tout sera décrit par des commentateurs sportifs venus spécialement de Dubaï et d'Angleterre pour participer à la compétition.

« Je ne pensais pas que je ferais un jour des compétitions internationales, ajoute sagement la jeune Coralie. Le freestyle est un sport qui n'est pas commun et qu'on ne peut pas vraiment comparer à autre chose. C'est une sensation différente, celle de voler. Quand on vole, on se sent vraiment libre, on pense juste à notre corps, à ce qu'on a à faire, à nos mouvements. On est concentré et on oublie tout le reste. Je pourrais dire que c'est l'endroit où je me sens le mieux au monde. »

Des images du championnat canadien de chute libre intérieure 2016:

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