CINÉMA - C'est au tour de d'Isabelle Adjani de partager son expérience. Dans le Journal du Dimanche, l'actrice française écrit une tribune en réaction à l'affaire Harvey Weinstein, dans laquelle elle exprime sa colère et dévoile les coulisses du cinéma français.
"Dans les maisons de production ou chez les décideurs, j'ai souvent entendu: 'Toutes des salopes, toutes des putes de toute façon, ces actrices!'" écrit-elle. Isabelle Adjani dénonce aussi la notion de culture du viol en France: "Pour la plupart des gens, si une actrice doit coucher pour y arriver, ça reste naturel, voire normal. (...) De ceux qui prétendent que ces femmes ne sont pas si innocentes, car elles-mêmes se prêtent au jeu, fait partie de notre culture".
Elle s'indigne aussi aussi de la réaction de Donna Karan, fondatrice de DKNY, qui a défendu le producteur américain en déclarant le 8 octobre dernier: "Je pense aussi à l'image que nous renvoyons, comment nous nous présentons en tant que femmes. Est-ce qu'on peut en demander autant alors que nous sommes dans la sensualité et dans la sexualité? (...) Je pense que nous devons nous regarder nous-mêmes". Une affirmation "sordide", qui a "abasourdi" Isabelle Adjani.
"En France, il y a les trois G: galanterie, grivoiserie, goujaterie", analyse-t-elle, en précisant que "glisser de l'une à l'autre en prétextant le jeu de la séduction" fait partie des "armes de l'arsenal de défense des prédateurs et des harceleurs".
Elle conclut: "Laissons savoir à ces messieurs que les actrices, tout comme les ouvrières, les agricultrices, ou les ingénieures, les commerciales, les institutrices, les mamans ou les putains sont toutes libres de baiser, libres d'avorter. Et libres de parler!".
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