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«Retour en Bourgogne» de Cédric Klapisch, le vin comme métaphore de la vie

«Je ne regrette pas le temps passé, mais je suis par contre sensible au temps qui passe...»
MK2-Mile End

Le retour à la maison d'un fils prodigue en quête d'un nouveau départ. Caméra plantée au cœur des vignes de la Bourgogne, Cédric Klapisch signe une chronique rurale mélancolique et touchante sur les caprices du temps qui passe. À consommer sans modération.

Désertant les ruelles brouillantes des cités urbaines comme Barcelone, Paris ou New York, c'est en pleine nature bucolique que le nouveau film de Cédric Klapisch nous convie. En salle depuis vendredi, Retour en Bourgogne narre l'arrivée en terre natale d'un héritier d'un vignoble entretenu en son absence par son frère et sa sœur.

«L'idée de ce film est liée à mon amour pour le vin, raconte en entrevue le réalisateur français. Je savais que le vin était un produit intéressant puisqu'au-delà de la viticulture, de la vinification ou même de l'agriculture moderne, le vin amène invariablement vers d'autres thèmes comme le vieillissement.»

L'histoire d'une fratrie qui se retrouve après la mort du paternel fait resurgir chez les protagonistes les souvenirs d'un temps marqué par l'insouciance. «Je ne suis pas un nostalgique, précise Klapisch. Je ne regrette pas le temps passé, mais je suis par contre sensible au temps qui passe. Le vin est l'un des rares ingrédients qui se bonifie avec le temps. À 55 ans savoir cela me réconforte.»

L'âge des possibles

Le cinéaste a choisi la Bourgogne, régions qu'il connaît bien. Au fil des quatre saisons, les images d'un terroir millénaire défilent à travers des préoccupations très contemporaines. «Il y a du vin dans tous les endroits de France, mais cette région représente pour moi le centre de la viticulture française. Il existe un passé du vin mythique avec ses histoires de moines, d'abbayes et de monastères. Et puis, en matière d'ensoleillement ou de pluviométrie, la Bourgogne rassemble tout ce dont le raisin a besoin.»

Il est aussi question d'héritage. La fratrie doit prendre des décisions importantes au risque de briser les liens. «Les membres d'une même famille sont tous différents. Malgré les conflits ou les engueulades, il subsiste un lien très fort entre eux. Mon film est un peu là pour rappeler qu'il existe des choses qui restent immuables comme les valeurs.»

À une époque où tout semble défiler à vive allure, Retour en Bourgogne dresse le portrait d'une jeunesse toujours liée à ses racines. «Déjà, dans ma trilogie (L'auberge espagnole, Les poupées russes, Casse-tête chinois), je racontais cette génération qui a embrassé la mobilité avec l'arrivée du téléphone portable, d'internet et des voyages à bas prix», raconte le réalisateur.

Cette jeunesse qui a accaparé la filmographie de Cédric Klapisch s'interroge ici sur son avenir. «La jeunesse est un bel âge, car c'est l'âge du changement. Pour paraphraser le magnifique titre de film de Pascale Ferran, c'est l'âge des possibles. Les jeunes ont tous les chemins devant eux. Les vies de gens de mon âge sont moins intéressantes à raconter, même si j'adore être un cinquantenaire», a-t-il conclu.

Retour en Bourgogne (Ce qui nous lie) – Drame – MK2 Mile End – 114 minutes – Sortie en salles le 29 octobre 2017 – France.

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