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La série photo «The Atlas of Beauty» célèbre la diversité des femmes à travers le monde

Un ouvrage magnifique.
MIHAELA NOROC

Quand on parle beauté, on parle plus souvent qu'autrement d'une approche universelle: on pense à une femme blanche, jeune, mince, valide et cisgenre.

La photographe Mihaela Noroc offre une pause rafraîchissante de cette norme en célébrant la beauté diverse de femmes des quatre coins du monde dans le cadre de son projet The Atlas of Beauty.

Le projet a commencé en 2013 en ligne et est devenu populaire sur les médias sociaux, amassant des millions de fans à travers Facebook et Instagram. Les images sont maintenant réunies pour former un magnifique livre comprenant 500 portraits, certaines de ces photos sont inédites.

La Havane, Cuba, par Mihaela Noroc
MIHAELA NOROC
La Havane, Cuba, par Mihaela Noroc

Atlas of Beauty est un projet inclusif mettant en vedette des femmes de différents âges, ethnies, religions, sexualités, identités de genre et aussi des femmes avec des handicaps.

Ce n'est pas surprenant donc que Noroc ne souscrive pas à la notion traditionnelle de la beauté féminine.

«Je pense que la beauté ne devrait pas avoir de définition», dit-elle au HuffPost UK. «Comme je le vois, la beauté c'est être soi-même, naturel et authentique. C'est dans nos différences qu'elle réside, mais il faut ouvrir les yeux pour la voir.»

Famille syrienne, par Mihaela Novoc
MIHAELA NOROC
Famille syrienne, par Mihaela Novoc

Noroc a voyagé à travers le monde pour photographier des femmes dans les dernières années, et a réalisé que la beauté, c'est tellement plus que ce que nous voyons dans les médias de masse.

«Si vous mettez les mots ''belle femme'' dans Google, vous verrez surtout des images similaires de femmes séductrices. Mais dans les rues du monde, la beauté a plus de facettes et j'aime les capturer», explique-t-elle.

Pour Noroc, capturer la beauté de cette façon n'est pas simplement à propos de l'esthétisme mais est aussi crucial pour transformer la façon dont nous voyons d'autres cultures et communautés.

«Nous vivons dans une époque de haine et d'intolérance, et il était important pour moi d'envoyer un message à propos de l'amour et de la diversité. J'ai créé plusieurs juxtapositions dans le livre pour montrer que même si nous sommes différents, nous faisons tous partie d'une belle famille», dit-elle. «La beauté n'a pas de frontières, donc la gentillesse et la tolérance ne devrait pas en avoir non plus.»

Autoportrait par Mihaela Noroc
MIHAELA NOROC
Autoportrait par Mihaela Noroc

Pour trouver ses modèles, Noroc approche les femmes la plupart du temps dans la rue, mais elle a aussi été contactée par des gens sur les médias sociaux lui proposant des femmes à photographier.

Lorsqu'on lui demande ce qui fait un bon sujet, elle explique que la sélection se fait de façon instinctive.

«Je marche presque continuellement à travers le monde. Et dans ces endroits bondés, je n'ai pas le temps de réfléchir. Tout est instinctif, comme quand on conduit une voiture», dit-elle. «La grosse différence c'est que dans la photographie, outre l'instinct, on met beaucoup d'âme dans le processus.»

Un exemple parfait est la femme qui fait la couverture du livre. Noroc marchait à côté du Gange, le fameux fleuve, à Varanasi, en Inde. C'est un site saint pour l'hindouisme, et il est visité par des milliers de personnes à chaque jour.

Noroc a été attirée par une jeune femme qui se préparait à faire une offrande.

La couverture d'Atlas of Beauty par Mihaela Noroc
MIHAELA NOROC
La couverture d'Atlas of Beauty par Mihaela Noroc

«Son expression sereine semblait venir d'un autre monde, et la lumière du matin était formidable. J'étais tellement fascinée par ce moment magique que je suis entrée franchement dans le fleuve et j'ai oublié que mon téléphone était dans ma poche. Dans des moments comme ceux-là, les objets ne veulent rien dire. Je lui ai demandé la permission de prendre sa photo et ensuite je l'ai laissée continuer son rituel», se rappelle-t-elle.

«D'habitude, j'essaie de passer plus de temps avec les femmes que je photographie. Je prend quelques photos et j'écoute leurs histoires. Mais cette fois-là, je n'en ai pas eu la chance, donc nous avons passé seulement quelques secondes ensemble.»

Si plusieurs femmes sont heureuses d'être approchées pour le projet, Noroc note qu'il y en a quelques-unes qui ont refusé d'être photographiées.

«Je me suis fait refuser par des femmes qui vivent dans des environnement conservateurs, qui étaient préoccupées par ce que les autres membres de la communauté allaient dire à propos du fait qu'elles se font photographier. Aussi, certaines femmes habitant dans des endroits dangereux ont refusé parce qu'elles ne se sentaient pas en sécurité», dit-elle.

«Tous ces refus m'ont fait réaliser que de nombreuses femmes dans le monde ressentent beaucoup de pression. Ça m'a convaincue encore plus que notre monde a besoin d'un Atlas of Beauty pour montrer les luttes et les rêves des femmes à travers le monde.»

Vous pouvez commander le livre sur le site web d'Atlas of Beauty (sortie le 28 septembre).

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