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L’année extraordinaire de Christian Bégin

Pour Christian Bégin, 2017 est l'année où tout ce qu'il touche se transforme en or et brille avec éclat.
Radio-Canada/Karine Dufour

Y'a du monde à messe a été l'un des rendez-vous télévisuels les plus courus de l'été et on a salué son animation un peu partout. Le film Le problème d'infiltration, de Robert Morin, lui a permis de montrer de nouvelles couleurs de sa palette d'acteur au grand écran et d'être encensé sur toutes les tribunes. Curieux Bégin entame sa 10 saison, et il marquera le coup cette semaine en lançant une gamme de produits alimentaires préparés à son effigie composés, comme le veulent ses valeurs, d'ingrédients presque uniquement québécois. Pour Christian Bégin, 2017 est l'année où tout ce qu'il touche se transforme en or et brille avec éclat.

«C'est un peu fou, concède le principal intéressé d'un ton enthousiaste. Dans ce métier, on dirait, parfois, que les étoiles s'alignent en même temps. C'est vrai qu'en ce moment, je suis dans une période, professionnellement parlant, qui est foisonnante. Et gratifiante, aussi, je dois dire, parce que je reçois plein de beaux commentaires. Ça me dépasse un peu, mais je trouve ça fantastique.»

31 ans de métier

Christian Bégin ne savait pas, il y a quelques mois, que sa série de Curieux Produits, sur laquelle il travaille depuis plus de deux ans, aboutirait dans les magasins IGA après ses triomphes à Y'a du monde à messe et dans Le problème d'infiltration. La mise en marché de ses tourtières, ragoûts de boulettes, pains de viande, polpettes de porc et autres boulettes de poulet devient ainsi la fierté supplémentaire qui vient couronner son effervescente 31 année de métier.

«Il y a des concours de circonstances, estime Bégin. Pour Y'a du monde à messe, j'ai auditionné, on ne m'a pas offert directement l'émission. Robert Morin, au départ, n'avait pas du tout pensé à moi pour Le problème d'infiltration. Il avait quelqu'un d'autre en tête, qui n'a pas pu le faire, et c'est une personne de son équipe, à la Coop Vidéo, qui a suggéré mon nom. Et Robert Morin, lui, n'y avait jamais pensé, et a trouvé que c'était une bonne idée. Ce sont des choses qui m'échappent, parce qu'effectivement, j'exerce ce métier depuis 31 ans, cette année.»

«En même temps, je me dis que ça fait 31 ans que je garnis mon coffre à outils. Quand j'ai passé l'audition pour Y'a du monde à messe, je n'avais jamais animé de talk-show, mais j'avais 10 ans de Curieux Bégin derrière la cravate, et cinq ans de Télé-Pirate, aussi. À mes débuts, j'ai commencé comme animateur. Ç'a été mon premier métier, avant même d'être comédien. Mais je n'ai jamais arrêté d'être comédien non plus ; j'ai une compagnie de théâtre depuis 20 ans. Quand je n'ai pas de job, je m'en crée. Je me suis écrit des shows en solo, que j'ai produits moi-même.»

L'homme ne croit toutefois pas que les acclamations qu'il reçoit aujourd'hui lui amèneront plus de contrats demain. Son parcours, jusqu'ici, le lui a bien enseigné : les «saveurs du jour», les «buzz du moment», ce sont des cycles.

«Ce qui m'arrive avec le film de Robert, c'est extraordinaire, mais ça ne veut pas dire que les offres vont se mettre à pleuvoir. Moi, je ne crois pas à ça. Mon expérience, dans la vie, dans ce métier-là, me dit que l'équation ne se fait pas comme ça. Pas dans ma trajectoire à moi, en tout cas. On n'est pas aux États. En 30 ans de métier, j'en ai fait, des bons coups. Malgré ce qui m'arrive présentement, je peux, l'an prochain, ne plus avoir de boulot. J'ai plein d'amis comédiens et comédiennes, à qui c'est arrivé, qui étaient en pleine ascension, et tout à coup ça arrête, on ne sait pas trop pourquoi. Il y a un peu, aussi, la peur d'écoeurer le monde avec sa propre face, d'être surexposé. En ce moment, je ne crois pas que ça soit le cas pour moi, mais... Chaque expérience est unique, mais n'entraîne pas nécessairement une autre expérience.»

«S'il y a plus de gens qui ont le goût de me voir au théâtre ou au cinéma, tant mieux, mais Le problème d'infiltration aura été pour moi une expérience unique, singulière, satisfaisante. Je trouve que c'est un christie de beau film. Je suis content pour Robert Morin, en plus, parce que, tout à coup, il a une reconnaissance, non seulement critique, mais aussi du public. Quand le film est sorti, il était dans cinq salles seulement et, à chaque semaine, on ajoute des salles, partout à travers la province, pour que le film puisse aller à la rencontre du public à l'extérieur des grands centres. Moi, je vis chaque expérience comme étant unique. Il y a quelque chose que je sais, c'est que ce métier est très volatile.»

Le succès du Problème d'infiltration réjouit par ailleurs grandement son principal créateur, informe Christian Bégin. On sait que Robert Morin n'est pas particulièrement porté sur les effusions et les mondanités.

«Robert, il joue les ours mal léchés, comme s'il était au-dessus de tout ça, mais je sais de source sûre qu'il est content de ce qui se passe. Avec raison, vraiment. Il a fait un film très maîtrisé. Il signe la direction photo, en plus d'avoir écrit le scénario et réalisé. C'est un film d'une grande maîtrise, je trouve, au niveau cinématographique. C'est un film dur - d'une grande beauté dans l'horreur, mettons -, mais c'est un beau film. On voit rarement une telle unanimité critique autour d'un film québécois. Il n'y a pas eu de mauvaise critique du Problème d'infiltration

Comme à la maison

En ce qui a trait à ses Curieux Produits, Christian Bégin les a conçus pour valoriser les préceptes qu'il préconise à Curieux Bégin: le plaisir de cuisiner, l'importance d'appuyer les producteurs locaux, manger des plats les plus authentiques possible.

«Depuis 10 ans, je dis aux gens de faire à manger chez eux, explique-t-il. Mais la réalité veut que, même si les gens écoutent de plus en plus les émissions de cuisine, achètent des livres de cuisine, il reste que notre vie n'est pas organisée, ou est mal organisée, pour qu'on se fasse à manger tous les jours. L'heure des repas, pour les gens, est un moment de la journée qui devient une source de stress ou de contraintes. Alors, je me suis dit : tant qu'à proposer des produits transformés, je vais essayer que ça goûte le plus possible comme si on l'avait fait à la maison. Ce sont toutes des recettes originales que j'ai retravaillées. On est passés 10 ou 15 fois sur chaque produit pour arriver au résultat que je voulais obtenir. Pour être fiers, pour que ça goûte bon, pour que ça donne vraiment l'impression d'être un produit fait maison. C'est ce qu'on est arrivés à faire, envers et contre tous!»

Outre les retours, à Télé-Québec, de Curieux Bégin, cet automne, et de Y'a du monde à messe, au printemps prochain, qui occuperont Christian Bégin dans les prochains mois, celui-ci se dit actuellement concentré sur l'écriture d'un roman. Un projet qu'il affectionne, dit-il, en raison de la liberté qu'il lui octroie. Puis, une deuxième collection de Curieux Produits sera lancée en janvier 2018.

«Je remercie la vie de ce qui m'arrive, mais à un moment donné, la poussière va retomber, et je vais aller m'enfermer pour continuer d'écrire, parce que j'aime écrire et j'en ai besoin, termine Christian Bégin. Au mois de novembre, je vais regagner ma grotte à Kamouraska, et me calmer le boulot un peu!»

Christian Bégin sera l'un des invités à Tout le monde en parle, ce dimanche, 24 septembre, à 20h, à Radio-Canada.

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