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«Stronger», Jake Gyllenhall incarne le courage d'un survivant de l'attentat de Boston

«Stronger» est présentement à l'affiche dans les salles du Québec.

Stronger raconte les épreuves de Jeff Bauman, un homme qui s'est retrouvé au cœur de l'attentat de Boston, en 2013, à la suite duquel il a perdu ses deux jambes. Jake Gyllenhall tient le rôle principal.

Le Tapis rose a pu rencontrer les deux hommes, lors de leur passage au Festival du film de Toronto (TIFF).

Jake, comment avez vous transformé votre apparence physique et votre poids pour le rôle de Jeff Bauman? Vous sembliez plus mince?

JB : Il n'était pas plus mince (rire).

JG : C'était une préparation qui a été très longue. Le fait d'être producteur sur ce film a fait que j'ai été présent tout au long du processus de pré-production et de production. Je me suis rendu à Boston régulièrement pour rencontrer Jeff, pour voir sa famille, mais aussi pour trouver des archives à son propos et pour l'observer. Je n'ai jamais vu Jeff avant quand il se soit remis à marcher avec ses prothèses. D'ailleurs, je ne l'ai jamais vu sur sa chaise roulante, non plus.

JB : Effectivement, elle ne quitte pas la maison.

JG : Il ne me l'a montrée qu'une seule fois.

JB : Oui, parce qu'instinctivement le corps veut être confortable et les prothèses ne le sont pas du tout, cela peut être problématique quand vous voulez remarcher, on va vers la facilité. C'a été un très long périple de me remettre à marcher et ma physiothérapeute a décidé de me retirer ma chaise roulante en la cachant. Elle est vraiment sévère!

Elle l'a été avec Jake aussi?

JG : Oui, elle est venue nous voir travailler sur le plateau. Elle nous a dit : «ça semble vrai ce que vous faites». On a décidé de l'inclure dans une des scènes du film.

D'ailleurs, on a utilisé plein de professionnels de la santé qui travaillaient vraiment à l'hôpital. On entend la voix du vrai chirurgien qui a opéré Jeff et plusieurs autres.

Jusqu'à quel point les scènes physiques ont été difficiles psychologiquement?

JG : La totalité de ce film a été un bouleversement! On tournait dans la ville où cet attentat s'est passé avec les gens qui en ont vraiment fait partie comme les premiers répondants, les médecins, les infirmières. Il n'y a pas eu une journée qui n'a pas été émotive. On a essayé de faire le plus réel possible en sachant très bien, au fond de nous, qu'on ne vivrait jamais vraiment ce que ces gens ont vécu.

Mais il fallait faire ce film, il fallait le faire pour Jeff pour les gens qui ont vécu ce drame.

Pendant le tournage, je n'arrêtais pas de me demander ce que Jeff aurait fait à ce moment précis, comment il aurait réfléchi. J'ai été obsédé par Jeff à chaque minute.

Jeff, le film vous traite comme un héros, comment vous sentez-vous, ne serait-ce que de revoir votre histoire et l'explosion au cinéma?

JB : Je trouve ça fou et, en même temps, je suis chanceux, je suis béni des dieux. C'est difficile de séparer ma vie personnelle de tout ça. Il y a quelques temps, j'ai expliqué à ma fille de trois ans que je partais loin quelques semaines. Elle m'a demandé où j'allais. C'était irréel de lui raconter que je partais en promo pour un film qu'on avait fait sur moi en compagnie d'une vedette de cinéma.

JG : La petite Norah ne s'intéresse aucunement à moi. Elle se dit... CE GARS ! Mais qu'est-ce qu'il a ce gars de si extraordinaire? (Rire)

Jeff, vous êtes très connu dans la ville où vous habitez et avec ce film, vous serez connu à l'échelle mondiale. Êtes-vous prêt?

JB : On verra! Pour l'instant, je sens que les gens qui m'abordent ont ma cause, mon histoire, à coeur. On vient souvent me dire : «Votre famille ressemble à la mienne». Ça me faire sourire. Je trouve ça extraordinaire.

Comment a t-on travaillé pour camoufler les jambes de Jake pendant le tournage?

JG : C'est un travail d'équipe. Beaucoup d'effets spéciaux, du maquillage, il y a parfois des bas verts, des trous dans les meubles, parfois je cachais mes jambes sous moi, sur la chaise roulante... Je me souviens d'une scène qui se déroule à une partie de hockey au TD Garden, avec les Bruins de Boston. C'était hyper important que le public ne voit pas la magie du cinéma, parce que ce qui était le plus intéressant, c'était de comprendre comment Jeff se sentait et non comment les trucages étaient faits. Alors on y a tous travaillé très fort, le réalisateur, le scénariste, le monteur, moi... Il fallait trouver les moments stratégiques pour montrer les jambes coupées ou tout simplement ne pas les voir du tout.

JB : C'est vraiment bien fait! Je suis impressionné, Jake bouge comme moi.

Le film est dramatique, mais Jeff, vous semblez avoir beaucoup d'humour...

JB : Oui! C'est comme ça que je suis fait. Le rire, ça détend. Quand ont rit, on oublie tous nos soucis. Hier, j'ai vu le film avec 2800 personnes, j'ai beaucoup pleuré et à un certain moment, j'ai senti que j'étais en train de perdre le contrôle, trop ému, et ça a fait rire les gens, donc les pleurs sont devenus des éclats de rire... J'adore ça!

Est-ce que c'est encore difficile de voir ces scènes?

JB : Oui... Pour moi et tout le monde qui voit le film... C'est vraiment difficile.

QSentez-vous que vous avez marqué l'histoire?

JB : Je ne pense pas à ça, ce genre d'épisode arrive à plein de gens, partout à travers le monde. Il y a des bombes qui sautent partout, qu'on pense à Londres ou ailleurs.

Sauf que votre histoire laisse une trace indélébile, un film. Vous êtes en train de marquer l'histoire!

JB : Vous savez, ce que j'aime de mon histoire c'est que j'apprends beaucoup sur la physiothérapie, la science, les prothèses, la technologie. Ça évolue constamment. Je suis en train de voir ce que sera ma vie dans les prochaines années. C'est un défi de vivre avec ces nouvelles jambes. Ce qui est incroyable, c'est que présentement, j'essaie une nouvelle paire de genoux, les logiciels deviennent de plus en plus performants. Ça, c'est vraiment marquer l'histoire!

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