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En Gaspésie, il filme un requin à partir de son balcon

Des images d'un impressionnant requin pèlerin.
Facebook / Charles Grenier

Un visiteur inattendu d'environ 6 tonnes et 10 mètres de long fait remarquer sa présence dans les eaux de la Gaspésie, depuis quelques semaines.

Des images d'un impressionnant requin pèlerin qui nage à proximité d'une plage publique sont rapidement devenues virales sur les réseaux sociaux.

Captées sur le vif par un photographe amateur, ces images, qui à première vue semblent terrifiantes, montrent l'aileron du requin qui dépasse de la surface de l'eau et qui se déplace tranquillement alors qu'il se trouve à moins de 200 pieds du rivage; un poteau de téléphone démontre bien la distance qu'il y a entre le squale et la terre ferme.

C'est Charles Grenier, un résident de Chandler, en Gaspésie, qui s'est empressé de filmer le mastodonte qui se distingue des autres requins par sa grande taille fusiforme.

«J'étais sur mon balcon à moins de deux minutes de marches de la mer. Je n'ai pas eu le temps de prendre un trépied, ça bouge, il fallait faire vite car je ne voulais pas manquer le spectacle. C'est la première fois que j'observais un tel animal à partir de chez moi», indique-t-il au Huff Post Québec.

Un requin inoffensif

Le directeur scientifique de l'Observatoire des requins du Québec, Jeffrey Gallant, est catégorique: «Il n'y a aucune attaque répertoriée au Canada qui impliquait un requin pèlerin sur des humains.»

Même s'il se déplace la bouche très grande ouverte, elle qui occupe presque toute la largeur de sa tête, même si ses yeux sont situés latéralement et derrière la bouche et même s'il est considéré comme le second plus grand poisson vivant actuellement sur Terre après le requin-baleine, le requin pèlerin est dénué d'agressivité. «S'il se trouvait près du rivage, c'est uniquement parce que sa nourriture s'y trouvait, lui qui mange principalement des planctons qui sont plus facile à attraper en eau peu profonde», assure le chercheur.

Dans le monde entier, on dénombrerait annuellement une centaine d'incidents où des gens sont mordus et seulement 10 % des morsures sont fatales. Aucun décès ne serait attribuable à une attaque d'un requin pèlerin.

Jeffrey Gallant souligne que depuis plusieurs années des requins de plusieurs espèces rôdent dans le golfe du Saint-Laurent.

«Il n'y a rien d'exceptionnel. La différence c'est qu'aujourd'hui, les gens sont plus nombreux à filmer la présence des requins pour ensuite partager leurs découvertes sur les réseaux sociaux».

Le spécialiste estime qu'il y aurait au moins sept espèces différentes au Québec. «Des requins sont aperçus chaque année sur la Côte-Nord, dans la Baie-des-Chaleurs et en Gaspésie, notamment. La majorité des requins ne remontent pas à la surface ou rarement, alors que le requin pèlerin a l'habitude, au plus chaud de la journée, de se reposer à la surface soit en ne laissant dépasser que l'aileron dorsal, soit en se couchant sur le flanc comme le poisson-lune. De cette particularité, est né son surnom de celui qui aime se faire bronzer au soleil», mentionne M. Gallant, précisant que le requin pèlerin est classé comme vulnérable par l'Union internationale pour la conservation de la nature.

Ce spécialiste des mammifères marins ne croit pas que le réchauffement de la planète ne soit la raison de la présence de ces requins. «La chaleur de l'eau explique l'arrivée plus hâtive en été et le départ plus tardif en automne. Plusieurs de ces requins seront rendus dans les Caraïbes cet hiver», explique-t-il.

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