Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Cette PDG blonde de la Silicon Valley se teint les cheveux pour être plus crédible au travail

L'histoire se répète encore malheureusement.
Instagram

Une PDG blonde de Silicon Valley a révélé qu'elle a teint ses cheveux blonds, a porté des vêtements amples et a troqué ses verres de contact pour des lunettes afin d'être prise au sérieux dans son lieu de travail.

Eileen Carey, qui est à la tête de l'entreprise de logiciels Glassbreakers, a dit à BBC News: «La première fois que je me suis teint les cheveux, c'était parce que je me suis fait conseiller par une femme en capital de risque. Je me suis fait dire que pour cette augmentation [qu'elle essayait d'avoir des investisseurs], ce serait favorable de teindre mes cheveux en brun parce qu'il y a une meilleure reconnaissance des PDG aux cheveux bruns. Être brune m'a aidée à avoir l'air un peu plus vieille et j'avais besoin de ça, j'ai senti, pour être prise au sérieux.»

Tandis que des gens sur Twitter s'insurgent à propos d'une femme qui change son apparence pour son travail, des femmes en STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) ont dit à HuffPost Royaume-Uni que Carey n'est pas la seule à ressentir ce genre de pression et que tristement, ce n'est rien de nouveau.

🦊🦊🦊🦊

Une publication partagée par eileen carey (@eileenmcarey) le

Charlotte Attwood, directrice du marketing numérique à Women In Tech, dit que «ça ne la surprend pas que les femmes en technologie ressentent le besoin de changer leur apparence pour être prises au sérieux.»

«Je pense qu'en général, les femmes se battent pour être prises au sérieux dans le secteur de la technologie de l'information et que ça a toujours été vu comme un secteur dominé par les hommes» a-t-elle expliqué à Huffington Post UK.

«L'égalité des genres en technologie s'est définitivement améliorée dans les dernières années parce qu'il y a beaucoup plus de femmes dans des positions plus importantes, comme des directrices et des PDG. Ceci dit, c'est encore une énorme problématique qui doit être résolue.»

Helen Wollaston, directrice générale de WISE, qui fait campagne pour un équilibre entre les sexes en science, en technologie et en ingénierie, convient qu'une femme qui ressent de la pression pour changer son apparence pour un emploi est «triste», mais pas surprenant.

«Je sais à travers les histoires qu'on entend à WISE qu'elle n'est pas la seule» a expliqué Wollaston à HuffPost Royaume-Uni.

«Il y a des femmes brillantes, qu'elles aient les cheveux blonds, bruns ou noirs. Leur donner plus de visibilité dans les médias, dans les entreprises et dans les écoles et universités aide à changer les perceptions, mais les vieux stéréotypes disparaissent trop lentement.»

Anne-Marie Imafidon, cofondatrice de Stemettes, a ajouté: «Malheureusement, l'apparence de quelqu'un affecte toujours comment ils sont traités et donc, dans ce cas-ci, elle a décidé de se soumettre et de teindre ses cheveux. Jusqu'à temps que la norme sociale change, les groupes sous-représentés vont toujours ressentir de la pression à changer pour avancer dans leur carrière.»

Therese Stowell, gestionnaire des produits à la compagnie de logiciels Pivotal, a déjà blogué à propos du besoin d'encourager la diversité des genres en technologie. Elle dit ne pas être surprise du tout de savoir qu'une PDG de l'industrie a ressenti de la pression pour changer son apparence.

«Si certaines compagnies de technologie ont adressé l'égalité du genre, les préjugés sociaux peuvent être difficiles à changer. Les humains sont programmés pour juger rapidement, donc c'est un défi même pour les gens qui travaillent fort pour être inclusifs,» a-t-elle dit à HuffPost Royaume-Uni.

Ces commentaires viennent après un reportage du New York Times qui a découvert à quel point les femmes en technologie font face à du harcèlement sexuel dans leur lieu de travail.

Dans le reportage, deux douzaines de femmes dans l'industrie ont raconté leurs expériences d'agression par des mentors, des investisseurs et par d'autres collègues masculins.

Back from #summitatsea Game Face On!

Une publication partagée par eileen carey (@eileenmcarey) le

Si les choses se sont améliorées pour les femmes en STIM dans les dernières années, il y a plus à faire pour que les femmes en technologie aient les opportunités et le respect qu'elles méritent.

«A bout du compte, on a besoin d'un équilibre entre les sexes en technologie et ce, de la classe au bureau. Quand les femmes ne sortiront plus du lot parce qu'on est une minorité, nous pourrons être nous-même - et ce, se basant sur nos compétences plutôt que la couleur de nos cheveux» a dit Helen Wollaston.

«J'aimerais voir plus d'hommes interpeller des commentaires sexistes et des comportements inappropriés, surtout des hommes dans des positions de pouvoir et d'influence. Nous pouvons travailler ensemble pour créer une culture où on peut tous faire notre meilleur travail et prospérer.»

Pendant ce temps, selon Attwood, l'écart salarial entre les hommes et les femmes est au centre des problématiques d'égalité des genres en technologie.

«Ceci doit être résolu de façon urgente pour que l'égalité entre les genres s'améliore dans le milieu de travail. Ça revient aussi aux stéréotypes des gens qui travaillent en technologie, et ceci commence à l'école» dit-elle «Si on encourage les enfants dans les écoles que la technologie est aussi pertinente pour les femmes que pour les hommes, ça va donner aux filles la confiance de choisir la technologie pour leurs études et leurs carrières.»

Pour Stowell, l'égalité des genres doit commencer avec du leadership. «On doit contrebalancer le biais implicite avec des initiatives comme le parrainage qui encourage les femmes de rester et d'avancer en technologie» dit-elle.

«À Pivotal, nous travaillons fort pour créer une atmosphère saine et accessible. Nous avons fréquemment des conversations avec notre équipe de diversité, et nous parlons d'un code de conduite potentiel pour l'industrie: un qui est ouvert, solidaire et qui fait la promotion du respect mutuel.»

Ce texte initialement publié sur le HuffPost Royaume-Uni a été traduit et adapté de l'anglais.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.