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Montréal comptera ses itinérants... encore

La ville procédera à un deuxième recensement au printemps.
Trevor Norman

La Ville de Montréal procédera à un deuxième recensement de sa population itinérante au printemps, dans le cadre de la stratégie fédérale de lutte contre l'itinérance. La manoeuvre se prêterait toutefois aux mêmes critiques que la première fois.

Montréal a accordé un contrat au Centre de recherche de l'hôpital Douglas cette semaine. C'est le même centre qui a procédé au premier recensement, en mars 2015. L'organisme a dénombré environ 3000 itinérants sur l'île de Montréal.

«Dès le premier dénombrement [...] nous envisagions de refaire l'exercice dans le futur de manière à vérifier la croissance ou la décroissance du phénomène de l'itinérance et d'adapter en conséquence les actions de la Ville et de ses partenaires. Nul doute que ce qui ressortira du deuxième dénombrement en 2018 sera une source de réflexion sur les meilleures pratiques en matière d'itinérance», a indiqué le maire Denis Coderre.

Une soixantaine de municipalités canadiennes participeraient simultanément à ce nouveau recensement. Le gouvernement provincial souhaite que dix municipalités québécoises en fassent autant.

Les résultats du premier recensement ont été bien accueillis par certains, mais ont été la cible de quelques critiques. Divers organismes ont répliqué que le chiffre de 3000 itinérants ne montrerait que la face la plus visible de l'itinérance, soit l'itinérance chronique. Certains d'entre eux, notamment le Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), avancent plutôt le chiffre de 30 000.

Selon Pierre Gaudreau, directeur du RAPSIM, ce chiffre serait plus représentatif et inclurait les personnes qui logent chez des amis et des membres de la famille entre deux périodes de logement plus ou moins stable. Ce phénomène est souvent décrit comme le couch-surfing.

Il semblerait que ce nouveau dénombrement souffrirait de la même lacune, si on se fie aux commentaires du protecteur des itinérants, Serge Lareault.

«Un dénombrement est un outil qui nous permet de mieux évaluer l'itinérance visible, la répartition des personnes sur le territoire et leurs conditions d'hébergement temporaire, explique M. Lareault. D'autres études doivent compléter les dénombrements, car nous savons que certaines personnes sont difficiles à retracer et que l'itinérance cachée ou temporaire existe, notamment chez les femmes et les jeunes. Mieux évaluer l'itinérance visible, lors d'une journée, nous permet cependant de planifier plus adéquatement les besoins en matière d'hébergement d'urgence et de soins à prodiguer dans l'espace public.»

Au moment d'écrire ces lignes, le Centre de recherche de l'hôpital Douglas n'avait pas retourné l'appel du HuffPost Québec.

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