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Darren Aronofsky fait vivre un enfer à Jennifer Lawrence

Dans «Mother!», le réalisateur semble prendre un malin plaisir à martyriser son actrice principale (et petite amie).
Courtoisie

«Vous n'êtes pas un peu sadique?» C'est la question posée à Darren Aronofsky, par un journaliste Allemand, au Festival du Cinéma Américain de Deauville. De fait, dans son dernier long métrage, le réalisateur de Requiem for a Dream et Black Swan semble prendre un malin plaisir à martyriser - psychologiquement et physiquement - son actrice principale, Jennifer Lawrence, qui se trouve également être sa partenaire dans la vie.

Requiem pour un cauchemar

Mother! débute comme un thriller tout ce qu'il y a de plus classique. Une jeune femme (Jennifer Lawrence) partage son quotidien avec un écrivain plus âgé en panne d'inspiration (Javier Bardem), dans une grande maison isolée qui renferme d'inquiétants secrets. La tension se fait plus lourde encore quand un couple d'intrus aux intentions obscures (les excellents Ed Harris et Michelle Pfeiffer) s'invite sous leur toit. Pour le personnage campé par Jennifer Lawrence, c'est le début d'un long cauchemar et d'une lente descente aux enfers ponctuée d'un final apocalyptique.

Mais cette femme - qui ne porte pas de nom - est surtout un moyen pour Aronofsky de développer une allégorie sur la façon dont les hommes - au sens large - se comportent avec la nature. «Ce film parle de la mère que nous avons toutes et tous», a confié le réalisateur de 48 ans face à la presse, à Deauville. «C'est un film sur la façon dont nous maltraitons mère nature. On lui fait beaucoup de mal. On ne respecte pas notre planète. On la viole. On lui prend tout ce qu'on peut. Et tout ça suscite en moi une grande colère.»

Il n'empêche que Darren Aronofsky aime mettre ses personnages féminins à rude épreuve, comme ça avait été le cas pour Natalie Portman à l'époque de Black Swan. Pour Jennifer Lawrence, le tournage n'en a pas été moins intense. Dans une entrevue au magazine Vogue, l'actrice a raconté s'être fêlée une côte à force d'hyperventiler. Sur le plateau, l'équipe du film a également fait installer une «happy place» où l'interprète de Mother! pouvait regarder des extraits de Keeping Up With the Kardashians pour se vider la tête entre les prises et échapper à la pression du tournage...

«Ce rôle lui a permis d'explorer quelque chose de très différent par rapport à tout ce qu'elle avait pu faire avant, a confié Aronofsky. Honnêtement, je ne pensais pas qu'elle accepterait de faire ce film. Mais elle était très excitée à l'idée de jouer ce personnage.» Dans Mother!, Jennifer Lawrence est quasiment de toutes les scènes, filmée de très près ou de dos, caméra à l'épaule. Une omniprésence qui ferait presque oublier l'absence de musique à laquelle Aronofsky a toujours accordé une place essentielle dans son œuvre. «Jennifer Lawrence est la bande sonore de Mother!», a souligné le réalisateur. «Il faut un certain talent pour porter un film comme ça, avec son seul visage. Peu de personnes en sont capables.»

Un film qui divise

Le réalisateur n'est pas le seul à avoir salué la performance de l'actrice. Après la première de Mother!, à la Mostra de Venise, la presse dans son ensemble n'a pas manqué de tresser des louanges à Jennifer Lawrence. Ce qui n'a pas empêché le film de récolter quelques huées et de diviser profondément les critiques, certains reprochant à Aronofsky d'avoir voulu trop en faire dans le symbolisme et les références ésotériques.

Des réactions qui ne semblent pas le déranger plus que ça... «On l'oublie peut-être, mais ça m'était déjà arrivé pour Requiem for a Dream. Le film avait suscité beaucoup de haine à l'époque. Comme je l'ai toujours dit, je préfère que les gens me huent ou me portent aux nues, plutôt qu'ils se retrouvent entre les deux. Je préfère aussi que les gens se battent autour d'un film plutôt qu'autre chose. Mes films cherchent toujours à sortir les spectateurs de leur zone de confort. Et forcément, il y en a certains qui trouvent ça formidable, et d'autres pour qui c'est plus difficile.»

Mother! met en vedette Jennifer Lawrence, Javier Bardem, Ed Harris et Michelle Pfeiffer. Sortie en salles le 15 septembre.

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