ÉDUCATION - La rentrée s'annonce plus pop au Danemark qu'en France. La chanteuse Beyoncé devient un sujet d'étude à part entière à l'université de Copenhague. Sous la houlette du très sérieux professeur de musicologie Erik Steinskog, les cours débuteront jeudi 7 septembre.
Ce spécialiste de musique afro-américaine et africaine enseigne au département art et culture de l'établissement depuis vingt ans. Il nous raconte avoir choisi Beyoncé parce qu'elle "permet de faire un focus sur le féminisme afro-américain qu'elle distille dans tous ses albums, ses deux derniers notamment. Nous allons décortiquer ses performances, ses vidéos et autres, à travers une lecture analytique, afin de conduire nos étudiants sur les rives de l'afro-féminisme, un thème peu étudié au Danemark."
Sacrée icône féministe par les médias, malgré quelques voix dissonnantes, la chanteuse de R'n'b a clairement affiché son positionnement sur son dernier album, Lemonade. "C'est un chef-d'œuvre en la matière, affirme Erik Steinskog au HuffPost. L'album aborde les thématiques de la prise du pouvoir par les femmes et il met en scène de nombreuses collaboratrices."
"Elle est bien plus qu'un produit du capitalisme"
Soumis à quelques critiques depuis que l'annonce de ce cursus est devenue viral au Danemark, le professeur se défend: "Vous pouvez bien sûr envisager Beyoncé sous l'angle du capitalisme, du fait que la chanteuse aux 200 millions d'albums ne serait que le produit d'un système financier bien rôdé, mais elle est bien plus intéressante que cela. Elle fait référence en permanence à ses racines culturelles, à la Louisiane, au Texas, à la Nouvelle Orléans. Elle évoque la culture des autres femmes qui ne sont pas dans la même condition. Elle ne s'est pas laissée manger par son nouveau statut, elle continue à parler aux classes populaires en sachant précisément de quoi leur vie est faite."
"Un journal danois 'satirique' demande 'Beyoncé ou réductions d'impôts?' La réponse est évidemment #Beyoncé."
Le professeur qui enseigne habituellement la musique et la culture afro, jazz, hip-hop et funk n'a pas oublié de dire au HuffPost qu'il comptait parmi ses fans. Il n'est pas le seul. Depuis que le cursus a été rendu public, soixante-quinze étudiants se sont inscrits, soit bien plus que les trente attendus. L'objectif initial voulu par le professeur et ses collègues était de redonner un peu de pep's à la matière et d'attirer de nouveaux étudiants.
En janvier 2014, déjà, l'université américaine Rutgers dispensait un cursus sur le féminisme de Beyoncé, d'autres lui ont emboîté le pas.
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