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Malgré la loi spéciale, les négociations en construction avancent à pas de tortue

Il reste de moins en moins de temps pour s'entendre.
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Malgré la loi spéciale qui donnait aux parties cinq mois pour s'entendre, les négociations dans l'industrie de la construction avancent à pas de tortue dans les secteurs institutionnel, commercial et industriel.

Dans ces importants secteurs de l'industrie, une seule rencontre entre les parties a eu lieu depuis l'adoption de la loi spéciale, a appris La Presse canadienne.

Le 30 mai dernier, le gouvernement du Québec avait adopté une loi spéciale pour forcer le retour au travail des ouvriers de la construction en grève. Il avait alors donné à l'Alliance syndicale et aux parties patronales cinq mois pour conclure une entente quant au renouvellement des conventions collectives, qui concernent quelque 165 000 ouvriers dans l'ensemble du Québec.

Une entente est bel et bien intervenue en juillet, mais seulement pour le secteur du génie civil et voirie et seulement pour les clauses générales de la convention collective. Les clauses propres à chaque métier n'ont pas encore fait l'objet d'une entente.

Il ne reste donc aux parties que deux mois pour s'entendre, d'ici le 30 octobre.

"Ça n'a pas avancé du tout, en fait, depuis la loi spéciale. La rencontre du 13 juillet a permis aux deux parties de s'asseoir ensemble. On n'a pas réussi, même, à déterminer un calendrier de rencontres et des objectifs au niveau des enjeux à aborder. Il n'y a pas eu de progrès depuis la loi spéciale" dans les secteurs institutionnel, commercial et industriel (IC-I), a résumé au cours d'une entrevue Éric Côté, responsable des relations publiques à l'Association de la construction du Québec, l'association patronale qui négocie pour ces secteurs.

D'ailleurs, il y a eu changement de médiateur, puisque le 21 juillet, la médiatrice Lise Lavallée a annoncé qu'elle se retirait du dossier. Le ministère du Travail a ensuite nommé François Corriveau comme médiateur - celui-là même qui avait réussi à faire conclure une entente entre les parties dans le secteur du génie civil et voirie.

Du côté syndical, on a confirmé mercredi l'absence réelle de négociation dans ces secteurs jusqu'ici.

L'Alliance syndicale n'a toutefois pas souhaité commenter plus avant, disant vouloir donner une chance à la négociation. Elle dit toutefois garder espoir d'en arriver à une entente quant au renouvellement des conventions collectives.

Une rencontre doit avoir lieu à la fin du mois avec le nouveau médiateur.

La loi spéciale prévoit que si la médiation a échoué, le 30 octobre, il y aura arbitrage. Cette sentence arbitrale devra être rendue d'ici le 30 avril prochain et elle liera les parties jusqu'au 30 avril 2021.

Et l'arbitre devra trancher dans un cadre précis, déterminé par la loi spéciale. Il devra ainsi tenir compte de "la capacité de payer des donneurs d'ouvrage, des conditions de travail et de l'évolution des taux de salaire de corps d'emploi comparables au Québec et ailleurs au Canada, du maintien du pouvoir d'achat des travailleurs de l'industrie de la construction, de l'équilibre entre le besoin de flexibilité dans l'organisation du travail et des contraintes occasionnées par des horaires variables".

"L'arbitrage, c'est un coup de dés; c'est une situation dont on ne connaît pas l'issue", a rappelé M. Côté, de l'Association de la construction.

L'ACQ mène présentement une tournée de ses entrepreneurs membres, dans les régions, afin d'établir des priorités dans ses demandes patronales.

L'ACQ représente 17 000 entrepreneurs en construction.

L'Alliance syndicale regroupe toutes les organisations syndicales de la construction, à savoir la FTQ-Construction, le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), le Syndicat québécois de la construction, la CSD-Construction et la CSN-Construction.

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