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Denis Coderre et Régis Labeaume ne sont pas d'accord sur la question du visage voilé en public, mais ne s'en offusquent pas

Les deux maires se rencontraient se rencontraient pour inaugurer le legs de la Ville de Québec à Montréal pour son 375e anniversaire.
La Presse canadienne/Clement Allard

Les maires de Montréal et de Québec s'entendent pour ne pas tout à fait s'entendre sur la question du visage voilé dans l'espace public.

Mercredi matin à Québec, le maire de Québec, Régis Labeaume, a fait une sortie contre le manque de directives claires de la part des dirigeants politiques en matière d'immigration et de l'acceptation du visage voilé dans l'espace public. Selon lui, leur discours politique ambigu a contribué à la montée de l'extrême-droite.

Le maire Labeaume a également déploré le fait que certains hommes politiques font «de l'aveuglement», refusent d'aborder «des sujets tabous», «détournent les yeux», se «déconnectent» de la population, la regardent de haut, ne comprennent pas des craintes que plusieurs ont.

Il a dénoncé «la bien-pensance morale» de certains, mais ne les a pas nommés.

Il n'est pas raciste, a dit M. Labeaume, de se questionner sur la place du visage caché dans l'espace public. «Cessons de regarder tout le monde de haut» et de traiter ceux qui s'interrogent de xénophobes ou de racistes, a-t-il soutenu.

En après-midi, le maire Labeaume rencontrait son homologue de Montréal, Denis Coderre, pour inaugurer le legs de la Ville de Québec à Montréal pour son 375e anniversaire. L'oeuvre de quatre colonnes qui soutiennent un personnage de bronze portant un chandail de baseball a été dévoilée à la Promenade de la ville de Québec, à l'angle de Pie IX et Sherbrooke.

Questionné sur les déclarations du maire Labeaume, le maire de Montréal a convenu qu'il ne partageait pas son opinion sur certains points. «Je n'étais pas d'accord avec la finalité des propos de Régis - que je respecte par ailleurs.»

Le maire Coderre a toutefois tenté d'atténuer le désaccord, en affirmant que tous deux avaient à coeur le vivre ensemble et voulaient préserver la paix sociale.

«La seule différence qu'il faut dire ici, c'est la chose suivante: c'est comment on définit la place publique. Nous, on a toujours dit qu'au niveau de l'État, il faut toujours avoir le visage découvert. On peut avoir des opinions opposées par rapport aux services donnés et par rapport aux services reçus. Moi je pense que quand on parle de service reçu, on ne peut pas commencer à embarquer dans ce genre de choses-là sur l'habillement», a expliqué le maire Coderre.

Il a redonné l'exemple d'une femme qui porterait le niqab et qui voudrait monter dans l'autobus municipal. Il ne voit pas comment un chauffeur pourrait lui interdire de monter à bord parce qu'elle a le visage voilé.

Le maire Coderre a par ailleurs confirmé que les «casseurs» de la manifestation à Québec, dimanche dernier, provenaient bel et bien de Montréal, comme l'avait affirmé le maire Labeaume, qui les avait qualifiés de «crétins» de Montréal.

«Il n'y a pas de guerre Montréal-Québec; ça n'a rien à voir», a corrigé le maire Coderre, aux côtés du maire Labeaume.

Il n'a pas voulu blâmer les dirigeants politiques fédéraux, provinciaux ou municipaux. «Moi je ne me suis pas senti visé. À chaque fois qu'il va y avoir un désarroi, nous serons toujours accueillants. Être accueillant, ça ne veut pas dire que tout le monde entre» au pays, a souligné le maire Coderre.

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