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Philippe Couillard choisit son « camp »

« C’est celui de s’opposer au racisme et à la xénophobie. »
AFP/Getty Images

QUÉBEC – Le premier ministre Philippe Couillard a choisi son «camp». Il est déterminé à lutter contre le racisme et la xénophobie, une position qui se rapproche à celle de la «majorité des Québécois» à son avis.

«Dans ce conflit-là ou dans cet affrontement entre des gens qui prônent – subtilement ou non – le racisme et la xénophobie et ceux qui s'opposent au racisme et à la xénophobie, il faut choisir son camp. Moi, j'ai choisi le mien. C'est celui de s'opposer au racisme et à la xénophobie», a insisté M. Couillard lors d'un point de presse dans sa circonscription de Roberval.

Le premier ministre a dénoncé la violence qui a émané de la manifestation opposée à La Meute, dimanche. Des manifestants cagoulés ont fait du grabuge dans les rues de Québec et s'en sont pris à des passants, avant d'être repoussés par l'escouade policière anti-émeute. Les membres du groupe d'extrême droite ont donc pu manifester en toute tranquillité.

On ne peut pas mettre au même niveau le racisme, la xénophobie et ceux qui luttent contre le racisme et la xénophobie.

Mais le bon comportement de La Meute ne rend pas son message anti-immigration plus légitime, croit M. Couillard. «Quand on dit que les nouveaux arrivants vont détruire la communauté d'accueil, c'est une horreur de dire ça. C'est une erreur et une horreur. Ce n'est pas vrai. Moi, je vais continuer à combattre par la parole et recommander à tout le monde de ne pas utiliser la violence des deux côtés.»

«On ne peut pas mettre au même niveau le racisme, la xénophobie et ceux qui luttent contre le racisme et la xénophobie. Ce n'est pas la même chose, il faut choisir son camp clairement, a-t-il poursuivi. Cependant, pour ce qui est de l'acceptation, la tolérance envers la violence, il n'y en a pas de tolérance pour ça, quel que soit le côté d'où ça vient.»

L'opposition blâme le PM

Du côté de l'opposition, on accuse M. Couillard de jeter de l'huile sur le feu en évitant de reconnaître qu'il y a un réel problème avec l'augmentation des demandeurs d'asile à la frontière. Les chefs de partis ont tour à tour expliqué leur position en entrevue avec l'animateur Patrice Roy à RDI.

«Honnêtement, je comprends les inquiétudes de certaines personnes. M. Couillard refuse de voir la vérité en face, de mettre des balises, de rassurer la population, a répliqué François Legault, chef de la CAQ. Il aime mieux insulter, il donne des leçons à la CAQ et au PQ. Qu'il arrête d'être arrogant et qu'il dise la vérité à tout le monde.»

Jean-François Lisée, le chef du Parti québécois, pense quant à lui que le «refus» de M. Couillard de «s'attaquer» à des sujets sensibles alimente des «réactions extrêmes» comme la création de La Meute et d'autres groupes hostiles à l'immigration.

«C'est quand même un symptôme, explique M. Lisée. La montée de l'extrême droite, en Europe, dans des pays avancés, c'est souvent le symptôme du refus du gouvernement d'accepter des réalités difficiles. La montée de l'insécurité dans les banlieues, le malaise créé par l'immigration mal contrôlée, ce sont des vrais sujets auxquels il faut vraiment s'attaquer avec un sens mesuré des responsabilités.»

Des causes plus profondes

Le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, veut éviter de pointer qui que ce soit du doigt. Il pense qu'une réflexion approfondie sur l'augmentation des demandeurs d'asile à la frontière s'impose au lieu de se blâmer les uns les autres.

«Il faut le rappeler: ces gens-là ne viennent pas ici par tourisme, ils ne viennent pas ici par plaisir. Ce sont des hommes et des femmes qui fuient la misère, qui cherchent une meilleure vie. Une fois qu'ils cognent à notre porte, il faut les écouter, il faut les accueillir avec compassion, mais il faut également réfléchir aux causes beaucoup plus profondes de la situation actuelle.»

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