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Au pouvoir depuis 2013, Marc Demers dresse le bilan de son administration.
Olivier Robichaud

Le maire de Laval, Marc Demers, a dressé un premier bilan de son administration vendredi, à quelques semaines du déclenchement des élections municipales au Québec. Il estime avoir instauré un changement de culture profond au sein de l'administration municipale.

Investissements au centre-ville, plan d'urbanisme mieux structuré, boisés protégés: M. Demers et son équipe en avaient long à dire dans ce bilan, qui portait essentiellement sur les quartiers du centre et du sud de la Ville.

Mais un autre élément majeur différencie la campagne électorale de 2017 de celle qui a porté M. Demers au pouvoir en 2013: la corruption n'est plus l'enjeu central.

«Nous avons établi une crédibilité en matière d'intégrité qui n'existait pas en 2013, affirme le maire en entrevue au HuffPost Québec. On a mis sur pied des systèmes qui sont la preuve de notre honnêteté et de notre créativité.»

Le chef du Mouvement lavallois cite en exemple le Bureau de l'intégrité et de l'éthique de Laval (BIEL), qui relève de la police et agit en complémentarité avec l'Unité permanente anticorruption (UPAC). La mesure a été reprise à Saint-Jérôme.

La Ville a notamment mis fin à deux contrats déneigement, dont un qui a mené à des accusations criminelles.

«Nous avons reconstruit l'administration municipale. L'organigramme changé, la culture de la Ville aussi. Les 40 postes les plus élevés de la fonction publique ont été changés», ajoute M. Demers

Des mesures de transparence ont aussi été mises en place, notamment la multiplication des consultations publiques.

Urbanisation structurée

Une des promesses majeures du maire Demers était l'instauration de politiques d'urbanisme mieux structurées. Ce long processus a finalement abouti la semaine dernière, lorsque la Ville a adopté son premier schéma d'aménagement en près de 30 ans.

Le schéma instaure notamment des hauteurs maximales en dehors du centre-ville afin de favoriser la densification des quartiers centraux.

De nombreux boisés ont aussi été protégés, notamment le boisé du Souvenir. La Ville prévoyait y faire passer le prolongement du boulevard du même nom, avant de se raviser.

Manque de vision, dit l'opposition

Les opposants de M. Demers pour la mairie de Laval estiment toutefois que le maire manque de vision.

«Tout ça, c'est uniquement pour se donner une image de justicier. Il se pose en shérif. Ce n'est pas une administration qui est basée sur l'amélioration des services aux citoyens», décrie Jean-Claude Gobé, chef d'Action Laval.

«Les grands projets de M. Demers, ce sont des projets de Gilles Vaillancourt. Le centre-ville, la Place Bell, le schéma d'aménagement, tout ça a été commencé sous Vaillancourt», ajoute le chef du Parti Laval, Michel Trottier, qui estime que Laval pourrait se passer d'un centre-ville.

Tous deux estiment que le BIEL a donné peu de résultats, contrairement au Bureau de l'inspecteur général (BIG) de Montréal.

M. Gobé, ex-député libéral, estime aussi que le nouveau schéma d'aménagement ne va pas assez loin.

«Ça consacre la bétonisation des berges, affirme-t-il. On devrait exproprier les propriétaires pour créer des parcs et des sites de villégiature pour mettre les berges en valeur. C'est notre patrimoine.»

M. Gobé n'était pas en mesure, vendredi, de chiffrer le coût d'une telle mesure.

Michel Trottier ajoute pour sa part que le compte de taxes des Lavallois ait augmenté de 6,5% au cours des quatre dernières années, soit le double de l'inflation. La Ville a d'ailleurs été la cible de critiques de la part de la vérificatrice générale, qui ne pouvait expliquer l'augmentation de 3,2% des taxes en 2015.

Les élections municipales seront déclenchées le 22 septembre dans l'ensemble des municipalités du Québec. En plus de M. Gobé, Marc Demers fera face à Michel Trottier (Parti Laval), Alain Lecompte (Alliance des conseillers autonomes) et Sonia Baudelot (Avenir Laval).

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