Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Couillard accuse l'opposition d'alimenter la mobilisation de l'extrême droite

Un groupe a notamment affiché une bannière haineuse à Québec au-dessus d'une autoroute.
La Presse canadienne/Jacques Boissinot

Le premier ministre Philippe Couillard accuse les partis d'opposition d'encourager la mobilisation des groupes d'extrême droite.

Il réagit ainsi à la présence de plus en plus visible de certains regroupements qui s'identifient notamment à des mouvements extrémistes américains. Un groupe notamment affiché une bannière haineuse à Québec au-dessus d'une autoroute.

n point de presse à Québec, mardi matin, M. Couillard a reproché aux partis d'opposition de nourrir "l'inquiétude" et les "préjugés" des Québécois avec leur position sur l'immigration qualifiée "d'illégale".

"On n'a pas dit dans certains partis la vérité aux Québécois sur ce que ça veut dire un immigrant illégal par rapport à un demandeur d'asile, sur la Convention de Genève (sur le droit humanitaire et le traitement des civils), sur le statut exact des lois qui existent actuellement."

Philippe Couillard a rappelé que les Haïtiens qui se présentaient

à la frontière n'étaient pas des immigrants illégaux, mais bien des personnes qui demandent l'asile et qui ne peuvent être refoulées, en vertu de cette requête qui doit être préalablement traitée par les autorités.

"C'est pour ça que les leaders politiques doivent être très prudents lorsqu'on qualifie les gens d'illégaux alors qu'ils ne sont pas, lorsqu'on laisse penser aux gens qu'on peut régler une situation en claquant des doigts, on inquiète la population et on suscite ce genre de chose."

Le chef libéral a condamné la mobilisation des groupes d'extrême droite québécois, mais a refusé de leur porter une attention qu'ils ne méritent pas, selon lui.

"Malheureusement ces groupes font partie de la société comme de toutes les sociétés (...). Ils sont sur le terrain des préjugés, de l'inquiétude des gens. Ce phénomène existe partout et je ne leur donnerai pas plus d'importance qu'ils n'en méritent", a dit M. Couillard lors d'une conférence de presse qui visait à présenter le candidat libéral dans la circonscription de Louis-Hébert. Éric Tétrault, président de Manufacturiers et Exportateurs du Québec, défendra les couleurs du PLQ dans cette circonscription qui était représentée par Sam Hamad.

Depuis plusieurs jours déjà, le gouvernement libéral ainsi que le Parti québécois et la Coalition avenir Québec (CAQ) s'affrontent à coups de messages sur les réseaux sociaux concernant l'afflux au Québec de demandeurs d'asile d'origine haïtienne en provenance des États-Unis.

Ils avaient été accueillis temporairement par la précédente administration Obama à la suite du tremblement de terre de 2011, mais Washington veut maintenant les expulser.

La semaine dernière, le chef caquiste François Legault avait lancé les hostilités en affirmant que le Québec ne devait "pas devenir une passoire" et que "les libéraux lancent un très mauvais signal aux migrants illégaux en ouvrant grands les bras". Il appelait les autorités à refouler les personnes qui ne se présentent pas aux postes frontières.

Le chef péquiste Jean-François Lisée avait pour sa part demandé aux premiers ministres Philippe Couillard et Justin Trudeau de suspendre l'entente sur les tiers pays sûrs conclue avec les États-Unis, tenus pour responsable de ce problème d'afflux hors des postes frontaliers.

Lundi, M. Lisée a rappelé sur Twitter que les "Québécois sont contre qu'on régularise un passage illégal", faisant écho au sondage SOM commandé par Cogeco suggérant qu'environ la moitié des Québécois estiment que les autorités devraient empêcher les migrants d'entrer au pays directement à la frontière canado-américaine.

En vertu de l'Entente sur les tiers pays sûrs, les réfugiés doivent demander l'asile au premier des deux pays où ils arrivent. Pour plusieurs migrants, il s'agit des États-Unis. S'ils essaient de se rendre ensuite au Canada légalement, ils sont refoulés dans le premier pays où ils ont demandé l'asile. Mais s'ils franchissent illégalement la frontière, il est possible pour eux de demander le statut de réfugié au Canada.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.