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Les accusations de maltraitance portées contre Marineland sont abandonnées

La Couronne estimait que les «chances raisonnables» de succès au procès étaient trop minces.
Eric Gaillard / Reuters

La Couronne a abandonné jeudi les onze accusations de maltraitance portées par la SPCA contre le parc animalier Marineland, de Niagara Falls, en Ontario, estimant que les "chances raisonnables" de succès au procès étaient trop minces.

Lors d'une brève audience, jeudi matin, la Couronne a indiqué qu'elle aurait pu procéder sur trois des chefs d'accusation - concernant le mauvais traitement d'un paon, de pintades et d'un cerf -, mais elle ne croyait plus que l'intérêt du public serait assuré, compte tenu de la faiblesse du dossier et des frais éventuels. La Couronne disposait de preuves circonstancielles (photos, vidéos) mais pas de preuves directes, comme des examens vétérinaires indépendants et concluants.

Le procureur Stephen Galbraith a indiqué au tribunal qu'il avait plutôt proposé une solution qui prévoit la surveillance externe et indépendante du zoo et du parc d'attractions.

Les onze chefs d'accusation avaient été portés à la suite d'une enquête de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de l'Ontario, amorcée en novembre à la suite de la plainte d'un groupe californien de défense des droits des animaux, "Last Chance for Animals".

Marineland avait d'abord été accusé, à la fin de 2016, de cinq chefs de cruauté envers un animal, en lien avec le mauvais traitement présumé d'un paon, de pintades et d'ours noirs. En janvier, la SPCA a déposé six nouveaux chefs liés au traitement réservé à un wapiti, à un cerf et à un daim.

Les inspecteurs de la SPCA sont responsables de faire appliquer les dispositions du Code criminel et des lois provinciales portant sur la maltraitance envers les animaux.

Réputation entachée

Dans un communiqué publié jeudi après l'audience, Marineland soutient que les accusations de la SPCA, maintenant retirées par la Couronne, ont "entaché sa réputation". Le parc estime toujours que la SPCA a déposé les accusations pour faire taire les organismes de défense des droits des animaux qui l'accusaient de laxisme.

La SPCA, de son côté, est étonnée et déçue du retrait des accusations. "Nous estimons que cette affaire était d'intérêt public, puisque ces animaux dépendent des humains pour obtenir les soins appropriés à leur bien-être, comme l'exige la population", a soutenu jeudi l'inspectrice en chef de la SPCA de l'Ontario, Connie Mallory. Elle encourage les citoyens à dénoncer tout mauvais traitement qui serait observé au parc Marineland.

La plainte de 35 pages qui avait donné naissance à l'enquête de la SPCA contenait des photos et des vidéos qui auraient été prises par un ancien employé de Marineland. La Presse canadienne avait pu consulter la plainte et les images, dont les métadonnées indiquent qu'elles avaient été prises à Marineland l'été dernier.

Marineland plaidait à l'époque qu'il s'agissait d'un acte de vengeance d'un employé limogé pour incompétence et comportement inapproprié. Le parc animalier suggérait aussi que les images avaient pu être trafiquées.

L'ancien employé, qui souhaite conserver l'anonymat par crainte d'être poursuivi, a indiqué à La Presse canadienne qu'il avait quitté son emploi en bons termes, qu'il n'est pas un fervent militant des droits des animaux, et qu'il ne souhaite pas la fermeture du parc animalier.

L'organisme "Last Chance for Animals" assure lui aussi qu'il ne souhaite pas la fermeture de Marineland, même s'il croit que les animaux sauvages ne devraient pas vivre en captivité.

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