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Mondes oniriques au Centre Phi: un kaléidoscope d’émotions

L'exposition immersive semble défier le temps présent en plongeant un peu plus profondément vers le futur.
Centre Phi

Aujourd'hui, je me suis transformée en arbre géant, témoin du meilleur et du pire de l'humanité. J'ai réparé un bris depuis ma navette spatiale, en plein cœur de l'espace. Je suis devenue détective sur la piste d'un enlèvement. Je me suis transformé en divers animaux, dont un gorille, un poisson et un oiseau. J'ai plongé dans les souvenirs terrifiants d'un homme ébranlé psychologiquement et je suis devenue daltonienne, le temps de créer une œuvre aux couleurs inconnues. Ce kaléidoscope d'émotions, je l'ai vécu en parcourant la nouvelle exposition du Centre Phi baptisée, à juste titre, « Mondes oniriques ».

Plonger à pieds joints dans une autre réalité

C'est un voyage à travers les rêves et les souvenirs (beaux ou mauvais) que nous propose de vivre cette année le Centre Phi avec son exposition « Mondes oniriques ». Une exposition immersive comme pas une qui semble défier le temps présent en plongeant un peu plus profondément vers le futur. Une troisième exposition exploitant le genre numérique en autant d'années (« Mondes oniriques » se veut la troisième édition de l'exposition « Sensory Stories » présentée en 2015 et 2016), qui peut se vanter d'aller un peu plus haut, un peu plus loin.

« On est arrivé à une autre étape remplie de nouvelles technologies et de technologies de pointe, explique avec enthousiasme Myriam Achard, directrice des relations publiques et du développement des affaires du Centre Phi. C'est une exposition dont on est très fiers car les douze œuvres qu'elle présente sont ce qui se fait de mieux en ce moment en réalité virtuelle, en immersif, en interactif et en "gaming" ».

« Plusieurs de ces œuvres ont vécu leur première mondiale dans de gros festivals tels Sundance, Tribeca ou South by Southwest, poursuit-elle. Le fait que ces artistes de renom acceptent de nous laisser présenter leur œuvre ici pendant cinq mois veut dire beaucoup pour le Centre Phi. Deux des œuvres sont d'ailleurs canadiennes : "Vaysha l'aveugle" qui a été créée par l'ONF d'après un film de Theodore Ushev et "Transference" une œuvre d'Ubisoft. Les autres œuvres sont le travail d'artistes américains et européens. Il s'agit d'une sélection très variée. »

Douze œuvres immersives forment, pour le moment, l'étonnante exposition « Mondes oniriques ». « Pour le moment », car dès la fin du mois d'août, d'autres œuvres viendront s'ajouter à l'exposition ainsi vouée à se transformer au fil du temps.

La grande différence de cette 3e édition avec le duo précédent? « Le nombre plus élevé d'œuvres offertes permettant des interactions entre les gens, affirme Myriam Achard. L'œuvre intitulée « Flock » permet, par exemple, à deux personnes de se voir et d'interagir dans le monde virtuel. « Life of Us » regroupe quant à elle plusieurs participants à la fois. Vous venez voir l'exposition seul? Aucun problème; celle-ci a aussi pour but d'encourager les gens à se parler et se rencontrer afin de vivre l'expérience ensemble. »

Broken Night

Mondes oniriques au Centre Phi

Des œuvres qui bouleversent

« Mondes oniriques » propose 2 h 30 de contenu. Par contre, et comme on s'en doutait, l'exposition est si courue que l'on suggère aux visiteurs de prévoir un minimum de trois heures afin de pouvoir tout voir et tout essayer. Afin de réduire le temps d'attente (inévitable, mais qui en vaut amplement la peine!), un système de liste d'attente et d'appels par messagerie texte a été mis sur pied pour les œuvres phares de l'exposition « Tree », « Frangments » et « Home : Immersive Spacewalk Experience ».

« Tree » est l'une des œuvres incontournables de l'exposition, m'a expliqué la directrice à mon arrivée. Tu te transformes en arbre géant, tu bouges, tes bras sont des branches, tu grandis, tu sens le vent dans tes branches, tu t'imprègnes des odeurs; tous tes sens sont sollicités. »

Elle aurait plutôt dû me prévenir que « Tree » — un splendide témoignage sensibilisant à la sauvegarde de la nature et de la planète — allait à la fois me bouleverser, me faire rêver, me donner le vertige, me fasciner, m'enraciner, me faire sentir infiniment petite puis infiniment grande, me gaver de beauté, me laisser sans voix, me donner des sueurs froides, me faire frémir et me laisser abasourdie, fascinée, choquée, triste, mais étrangement heureuse à la fois...

Ce fut aussi le cas pour l'œuvre « The Island of the Colorblind » qui malgré son installation toute simple (aucune réalité virtuelle ici, que des effets sonores et lumineux), fait réfléchir sur la réalité de ces gens voyant la vie d'une tout autre manière. Une œuvre poétique à souhait dont le point de départ est une île véritablement plantée dans le Pacifique où 80 % des habitants sont daltoniens.

Alors que « Transference » se veut le thriller psychologique imaginé par Ubisoft et versant vers le jeu vidéo, « RIOT » est une œuvre immersive utilisant la reconnaissance faciale — donc réactive aux émotions du participant — dont le but est de sortir vivant d'une émeute simulée numériquement.

De son côté, « Fragments » offre la rencontre — lors d'une enquête dont le participant devient le détective — et l'interaction avec des personnages holographiques grandeur nature. À l'aide d'un casque utilisant la réalité mixte, la vie réelle et la vie virtuelle se fondent pour ne plus faire qu'une. Et c'est là la meilleure définition de cette fascinante exposition.

L'exposition immersive « Mondes oniriques » se poursuit jusqu'au 16 décembre 2017 au Centre Phi. Pour plus d'informations, c'est par ici.

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