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La ministre Weil prévoit un «soulagement» des centres d'hébergement

À Montréal, 2388 demandeurs d'asile se trouvent actuellement dans ces sites.
PC/Ryan Remiorz

La ministre de l'Immigration du Québec, Kathleen Weil, soutient que les centres d'hébergement pour les demandeurs d'asile qui affluent à la frontière canado-américaine se désengorgeront sous peu.

En entrevue avec La Presse canadienne, la ministre Weil a expliqué que les autorités fédérales dirigeront dorénavant les demandeurs du statut de réfugié vers la province où ils souhaitent ultimement s'établir.

Selon les estimations du Syndicat des douanes et de l'immigration, entre 450 et 700 migrants, pour la plupart d'origine haïtienne, entrent au pays chaque semaine.

Mme Weil ne croit pas qu'ils aient tous le Québec pour destination.

«On me dit qu'il y a quand même un nombre assez élevé de gens qui pourraient vouloir s'installer en Ontario parce qu'ils ont de la famille là aussi», a-t-elle précisé.

La députée de Notre-Dame-de-Grâce estime que ce triage à la frontière apportera un «soulagement» aux centres d'hébergement temporaire, où «la pression se sent».

À Montréal, 2388 demandeurs d'asile se trouvent actuellement dans de tels sites, dont 700 au Stade olympique, selon le gouvernement du Québec.

Dimanche, l'édifice des Sœurs de la providence, dans le quartier Ahunstic-Cartierville, a été converti en centre d'accueil et d'autres bâtiments pourraient bientôt suivre.

La ministre Weil précise que les grandes villes comme Montréal devront absorber ce flot de nouveaux arrivants, car ces derniers doivent demeurer à proximité des bureaux d'immigration pour le traitement de leur demande.

Elle estime que l'effet des ressources supplémentaires octroyées tant sur le plan fédéral que provincial se fera sentir sous peu.

«On devrait commencer à sentir que les choses vont plus vite, a-t-elle indiqué. Bientôt, on devrait avoir des gens qui vont déménager du Stade, du YMCA ou d'autres sites vers des logements permanents.»

Des organismes sous l'égide de son ministère accompagnent les demandeurs d'asile dans leur quête de logement, dont ils paieront le loyer grâce à leurs chèques d'aide sociale dans l'attente d'un permis de travail.

La ministre Weil dit avoir demandé à Ottawa d'accélérer le traitement des dossiers, processus au bout duquel les réfugiés jugés recevables pourront obtenir un emploi.

«Une fois que tout est en règle, que les demandeurs d'asile sont reconnus comme admissibles, ils peuvent travailler. Dans l'expérience que nous on a et que le gouvernement fédéral a, la plupart qui sont capables de travailler veulent travailler», a-t-elle tenu à souligner.

La porte-parole du Parti québécois en matière d'immigration, Carole Poirier, dit juger inacceptables les conditions dans lesquelles sont accueillis les centaines de demandeurs d'asile au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle.

En point de presse à la permanence du PQ, mardi, à Montréal, Mme Poirier a dit croire que des permis de travail d'une durée déterminée et des certificats d'acceptation du Québec devaient être accordés aux demandeurs.

«Il faut faire en sorte que ces personnes-là, dans la dignité, puissent se chercher un travail, se chercher un logement, et compléter leurs procédures avec Immigration Canada en vue d'avoir une acceptation, si acceptation il y a, de leur statut de réfugié», a-t-elle fait valoir.

«Les personnes que j'ai vues aujourd'hui — au Stade olympique, où quelque 700 demandeurs sont établis temporairement — sont tout à fait capables de se trouver un travail. Et bien, il faut leur en donner les moyens. Ce n'est pas en leur donnant un chèque de derniers recours qu'on leur permet de se trouver un travail», a soutenu Mme Poirier.

Selon la députée, il y a une nécessité de mettre en place une équipe spéciale entre les ministères de l'Immigration du Québec et du Canada et Emploi Québec. Elle appelle aussi à l'envoi de fonctionnaires fédéraux des autres provinces au Québec pour traiter le grand nombre de dossiers.

Le bureau du ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Ahmed Hussen, n'avait pas répondu à la demande d'entrevue de La Presse canadienne, mardi.

La ministre Weil refuse de qualifier la situation de «crise».

«On a un réseau public et communautaire très fort, des ministères qui ont l'habitude de travailler ensemble dans des situations semblables», a-t-elle souligné.

Ce qui est différent cette fois-ci, c'est vraiment la cadence accélérée vers la fin du mois de juillet et d'août, a-t-elle poursuivi. Mais le gouvernement fédéral prévoit qu'on aura à peu près le même nombre de demandes d'asile qu'on a eues en 2008, donc 12 000 pour le Québec, 36 000 pour tout le Canada.»

«Ma responsabilité comme ministre de l'Immigration, c'est de suivre ça à la trace et assurer qu'on a les ressources en place et qu'on soit bien coordonnés et pour finalement offrir à ces personnes une prise en charge sécuritaire et digne, a-t-elle martelé. C'est vraiment ça qui est important.»

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