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Cette machine sait reconnaître le sarcasme sur les réseaux sociaux mieux qu'un humain

L'algorithme développé par le MIT a appris à reconnaître le sens des messages en utilisant des millions d'émojis.

Les machines s'insèrent de plus en plus dans nos conversations. Elles essayent parfois de nous parler et surtout de nous comprendre, grâce aux progrès de l'intelligence artificielle. Mais ça ne marche pas toujours très bien.

Un nouvel algorithme, présenté par le MIT ce jeudi 3 août, va encore plus loin, en arrivant à mieux déceler le sarcasme que l'homme dans des messages postés sur les réseaux sociaux. Baptisé DeepMoji, le programme fonctionne également mieux que les algorithmes déjà existant.

Pour comprendre son fonctionnement, il faut décortiquer son nom. Deep pour "deep learning", la technique d'apprentissage profond où la machine est nourrie de millions d'exemples pour apprendre une tâche. C'est elle qui a permis à l'intelligence artificielle de l'emporter sur l'homme au jeu de go. Moji pour "emoji", les smileys qui ont envahi nos discussions en ligne.

¯\_(ツ)_/¯

A l'origine, les chercheurs voulaient trouver un moyen de détecter les messages racistes sur Twitter, raconte la MIT Technology Review. Tâche impossible sans comprendre si l'utilisateur est sarcastique ou ironique.

Pour ce faire, ils ont eu l'idée d'utiliser ce qui symbolise le mieux notre état d'esprit à l'écrit: des smileys. "Comme nous ne pouvons pas mettre d'intonation dans notre voix ou utiliser le langage corporel pour contextualiser ce que nous disons, l'emoji est notre manière de le faire en ligne", explique Iyad Rahwan, co-auteur de l'algorithme.

DeepMoji a donc commencé par analyser 1,2 milliard de messages sur Twitter contenant au moins un emoji (parmi 64 smileys populaires choisis arbitrairement par les chercheurs). L'intelligence artificielle a d'abord dû apprendre à prédire quel émoji était associé à quel message en fonction du sens de la phrase (triste, heureux, sarcastique, etc). Puis, l'algorithme a appris à comprendre le sarcasme en utilisant un corpus regroupant des discussions de forums sarcastiques ou méchants, précise le MIT Technology Review.

Une question de nuance

Le résultat est disponible sur un site dédié. Il est possible de taper une phrase (en anglais) et de demander à DeepMoji de l'analyser. Le résultat est présenté sous la forme de 5 émojis symbolisant l'émotion portée par le message, le tout pondéré par une barre bleue représentant la confiance de l'algorithme dans son jugement.

MIT

Si le programme n'est pas parfait, il est tout de même très pertinent. Sur 2000 tweets, DeepMoji a eu bon dans plus de 82% des cas, précisent les chercheurs dans leur article. Mieux que fastText, le concurrent développé par Facebook (71%), mais surtout mieux que des testeurs humains (76%).

Le site DeepMoji permet aux utilisateurs de préciser quand l'algorithme identifie mal une phrase, ce qui lui permet de continuer à s'améliorer. Le code source devrait être disponible sous peu, les deux auteurs espérant que "d'autres chercheurs trouveront une bonne utilité" à DeepMoji.

Cet article a été publié originalement sur Le HuffPost France.

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