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Denis Coderre rencontre les réfugiés au Stade olympique

Selon le maire, plus de 200 demandeurs d’asile ont franchi la frontière mercredi.
PC/Ryan Remiorz

Le maire de Montréal, Denis Coderre, est parti à la rencontre des demandeurs d'asile haïtiens hébergés temporairement au Stade olympique, jeudi.

Depuis quelques jours, le Québec connaît un flot de migrants accru en provenance des États-Unis, principalement des ressortissants d'Haïti. Plusieurs d'entre eux craindraient d'être renvoyés dans leur pays parce que le président américain Donald Trump menace de retirer le statut de protection temporaire instauré par son prédécesseur Barack Obama à la suite du tremblement de terre de 2010.

Une décision «odieuse» selon le maire Coderre, qui parle créole et qui a rencontré les familles hébergées au Stade.

Le nombre de demandeurs d'asile a dépassé les capacités d'accueil du YMCA, normalement responsable de les héberger en attendant que les autorités trouvent des logements plus permanents. Une dizaine d'établissements, dont le Stade olympique, ont été ouverts afin de répondre aux besoins.

«Il faut accueillir les gens et s'assurer qu'ils ont ce qu'il faut. Par la suite, on va les envoyer dans d'autres endroits», affirme M. Coderre.

Selon la Ville, le Bureau d'intégration des nouveaux arrivants à Montréal, un organisme municipal, s'affaire à trouver des lieux adéquats pour héberger les familles sur le plus long terme en attendant le traitement de leurs demandes d'asile.

Plus de ressources demandées

Ce matin, une centaine de personnes étaient logées au Stade, mais d'autres sont arrivés en cours de journée et encore d'autres sont attendus sous peu. Le CIUSSS de l'Est-de-l'île-de-Montréal, qui coordonne les services d'accueil, a demandé à la Croix rouge d'assurer une capacité maximale de 600 personnes. Ce chiffre pourrait augmenter, selon les besoins.

Le maire de Montréal a d'ailleurs réclamé davantage de ressources pour répondre à la situation. Il fait ainsi écho à la ministre québécoise de l'Immigration, Kathleen Weil, qui a demandé l'aide du fédéral jeudi matin.

Selon le maire, plus de 200 demandeurs d'asile ont franchi la frontière seulement mercredi.

Revoir l'entente du tiers pays sûr?

Selon divers reportages, les migrants qui arrivent des États-Unis évitent les postes frontaliers. Ils traversent généralement la frontière américaine près de Saint-Bernard-de-Lacolle et se font intercepter par la Gendarmerie royale du Canada.

Une entente signée en 2002 entre le Canada et les États-Unis prévoit qu'un demandeur d'asile qui arrive au Canada par la frontière américaine doit faire sa demande aux États-Unis. La règle ne s'applique toutefois qu'aux postes frontaliers. Un immigrant qui se fait intercepter en territoire canadien peut donc faire sa demande ici.

Selon le maire Coderre, qui a signé l'entente alors qu'il était ministre fédéral de l'Immigration, il n'y a pas lieu de revoir cette règle.

«Pour moi c'est un faux débat, lance-t-il. La raison pour laquelle j'ai signé l'entente du tiers pays sûr est parce qu'elle contient des exceptions. Ce n'est pas du one size fits all.»

Une vague semblable a frappé le Québec cet hiver. Les demandeurs d'asile étaient alors généralement des ressortissants de Syrie ou d'autres pays musulmans qui réagissaient aux politiques migratoires de Donald Trump.

Le Québec connaît une année record en ce qui concerne le nombre de demandes d'asile. En seulement six mois, la province a enregistré plus de demandes que pour toute l'année 2016.

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