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Gala «Juste Sketchs» : en dents de scie

Un gala avec quelques bons numéros, mais sans grandes surprises...
Léane Labrèche-Dor
Juste pour rire
Léane Labrèche-Dor

Familiers avec le sketch sous toutes ses formes, Antoine Vézina (qui a joué dans LOL, Ça décolle, VRAK la vie, etc),Virginie Fortin et Léane Labrèche-Dor (têtes d'affiche de SNL Québec et Le nouveau show) étaient les visages tout indiqués pour piloter le Gala «Juste Sketchs» de Juste pour rire, qu'on présentait dimanche à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.

Rappelons qu'à l'origine, Juste pour rire avait programmé un spectacle à thématique «Juste féminin» comme sixième Gala de sa série de sept, mais les récriminations d'un groupe de femmes humoristes - dont Virginie Fortin est un peu devenue la porte-parole – ont convaincu Gilbert Rozon et ses acolytes de modifier leur proposition.

Sous le dénominateur commun de «l'ADN de l'humour», fil conducteur des Galas 2017, après des rendez-vous consacrés aux personnages, à l'humour engagé et absurde, au stand up et aux raconteurs, on a donc misé sur les sketchs pour créer un nouveau concept. Une très bonne idée, considérant l'engouement des Québécois pour ce type de comédie ; on n'a qu'à penser à notre loyauté envers le Bye Bye.

Et quel bonheur de constater que Juste pour rire a – de plus en plus – l'audace de confier l'animation d'un de ses traditionnels happenings à des talents montants de la trempe de Virginie Fortin et Léane Labrèche-Dor, et à un Antoine Vézina, si talentueux, qu'on ne se lasse jamais de voir.

Maintenant, ce serait malheureusement mentir que d'affirmer que le résultat valait pleinement le détour. À l'image des Galas des derniers jours, l'événement «Juste Sketchs» a été moyen, sans grandes surprises, sans moment mémorable, avec quelques numéros bons, sans plus, mais aussi plusieurs très fades. On ne doute pas des bonnes intentions de toute l'équipe derrière ce collage qui mélangeait parodies, gags absurdes mais, peu importe le contexte, il ne s'agit pas de montrer dessketchs pour faire crouler de rire. Si le Bye Bye a toujours la cote après 50 ans, n'oublions pas queVotre beau programme s'y est aussi cassé les dents...

Crues, les Grandes Crues

Le duo Les Grandes Crues, composé de Marie-Lyne Joncas et Ève Côté, a été la révélation de la soirée. Vulgaires à souhait, les deux filles causent garçons et relations sexuelles avec une vérité qui a peut-être été choquante pour les uns, mais rafraichissante pour les autres. Elles n'ont pas la langue dans leur poche, c'est le moins qu'on puisse dire. Un tel langage décomplexé passera peut-être moins bien la rampe sur les ondes de TVA lors de la diffusion télévisée du Gala, mais dimanche, leurs propos salés ont fait mouche.

Sur fond de décor de maison hantée, Medhi Bousaidan et Yannick De Martino se sont livrés à un très amusant jeu de ping-pong de répliques absurdes, où il a notamment été question du Subway de Trois-Rivières (le premier d'une lignée, semble-t-il?), de Frankenstein et de l'expression «au pied de la lettre». C'était franchement réussi. Leur segment s'est un peu étiré, mais le public les a beaucoup aimés.

En ouverture, on a été séduits par cette mise en scène de gala célébrant... les galas. Le «gala des galas», bref. Venus à l'avant pour remettre un trophée à Virginie Fortin, Léane Labrèche-Dor et Antoine Vézina (pour leur gala... qu'ils n'avaient pas encore animé), Katherine Levac et Joël Legendre ont été très efficaces, et les (faux) remerciements qui ont suivi l'ont été tout autant. Virginie Fortin a défilé une interminable liste de prénoms à saluer, Antoine Vézina a feint les niais, tandis que Léane Labrèche-Dor a joué les émotives ressassant un insignifiant souvenir d'enfance en guise de message d'espoir. La chute (au propre comme au figuré, Joël Legendre ayant fini littéralement par terre) de ce pastiche paraissait un peu bâclée, mais dans l'ensemble, cette mise en bouche atteignait la cible.

Enfin, la caricature de La voix, avec une Isabelle Boulay (excellente Katherine Levac) philosophe et trop enthousiaste et des jumelles siamoises en désaccord (Fortin et Labrèche-Dor) en aspirantes-chanteuses, nous a bien divertis. On y a entre autres décrit Éric Lapointe comme «le gars que sa face a l'air de son prochain coat de cuir»...

En revanche, il vaudra mieux oublier la saynète finale, cette fausse comédie musicale, Skats, où tous les artistes étaient déguisés en chats, clin d'œil à Cats, avec ses blagues de «péteux» et autres mièvreries sans grand intérêt. Les sketchs sur Noël (avec Jacques L'Heureux, Olivier Martineau et Cathy Gauthier), sur Denis Lévesque, sur Des squelettes dans le placard, l'apparition de Ben et Jarrod et la moquerie du Beachclub ne passeront pas dans les annales non plus.

En guise de numéro-souvenir, coup de chapeau aux 35 ans du Festival Juste pour rire, Réal Béland a redonné vie à l'un de ses délires les plus acclamés, celui où prendre place dans un pouf mou tient de la haute voltige.

Le dernier Gala Juste pour rire 2017, celui en hommage à Michel Côté, animé par François Morency, aura lieu ce lundi, 24 juillet. Le 35 Festival Juste pour rire se poursuit jusqu'au 30 juillet.

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