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(Re)voir Metallica en découvrant un nouveau site

Metallica, Avenged Sevenfold et Volbeat étaient de passage dans la métropole, le 19 juillet.
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À l'été 2003, Metallica a attiré 42 000 spectateurs au parc Jean-Drapeau, faisant miroiter aux promoteurs les immenses possibilités du site en plein air de l'île Sainte-Hélène. On connaît la suite : les festivals Osheaga, Heavy Montréal et ÎleSoniq ont vu le jour.

Il était donc symbolique, mercredi, que Metallica soit la tête d'affiche du premier événement musical d'importance à être présenté sur I'île Notre-Dame pour les deux prochaines années, en raison des travaux de réaménagement majeurs entrepris sur l'île Sainte-Hélène.

Donc, programme triple de métal au menu avec Metallica, Avenged Sevenfold et Volbeat, le tout, accompagné d'un petit programme de mise en forme...

Marche de santé

Dans l'ancienne configuration d'Osheaga, il fallait compter une dizaine de minutes en sortant de la bouche du métro Jean-Drapeau pour se rendre au-devant des scènes principales. Hier, il en fallait plus du triple pour atteindre son but, sans compter l'attente aux grilles.

On prend le départ du métro – après tout, on va sur le circuit Gilles-Villeneuve – dans l'autre direction que d'habitude, soit vers la biosphère que l'on dépasse pour marcher quelques centaines de mètres avant une bifurcation. On monte et on redescend ensuite des volées de marches qui nous permettent de franchir une voie réservée aux véhicules.

Nous franchissons ensuite le pont qui relie l'île Sainte-Hélène à l'île Notre-Dame, on fait quelques zigzags dans le gazon, et puis c'est la longue marche en ligne droite sur l'asphalte vers l'entrée qui est située un peu avant les paddocks utilisés pour la Formule 1. J'ai mis 35 minutes, avec un sac à dos, pour franchir la distance. Les amateurs du même âge que les gars de Metallica – mais en moins bonne forme qu'eux – ont peiné quelque peu, tout comme les gens qui ont des problèmes de mobilité et les enfants qui accompagnaient des adultes. Sinon, la marche fut fort agréable.

Il importe ici de préciser que le site aménagé pour Metallica ne sera pas celui d'Osheaga, du 4 au 6 août. Les scènes principales seront situées de l'autre côté de l'île. Mais la configuration du spectacle de Guns N' Roses, prévu le 19 août, elle, sera identique. Il y aura donc des entrées distinctes selon les types de billets (plateforme, ainsi que zones 1, 2 et 3).

Les clivages

Ces distinctions selon le coût des billets ont toute leur importance. Rien à redire pour les spectateurs qui prennent place sur la plateforme située à gauche (similaire à celle érigée à Osheaga) et pour les amateurs dans la zone 1. Point de vue excellent, dans tous les cas, et plaisir garanti, comme on l'a constaté lors de la prestation dynamique des Danois de Volbeat.

C'est aussi le cas pour les premiers arrivés de la zone 2 – les mieux placés derrière la clôture –, mais nettement moins pour les milliers de spectateurs qui sont dans la zone 3, la plus vaste et la plus éloignée.

Il est difficile de voir les groupes sur la scène de cet endroit, en partie en raison de la présence des consoles et des grandes tours de lumières, mais surtout en raison de l'absence de dénivellation. Nous ne sommes plus au parc Jean-Drapeau où la dénivellation naturelle du terrain permettait même aux spectateurs les plus éloignés d'avoir une vue spectaculaire. Le circuit Gilles-Villeneuve, il est plat... À la nuit tombée, toutefois, aucun problème. Les cinq écrans géants de l'immense structure permettaient de voir les gars de Metallica à des kilomètres.

Autre problème par rapport au parc Jean-Drapeau : l'absence totale de couvert. En plein soleil, comme à la fin du spectacle de Volbeat, nous étions comme sur une poêle à frire. Mais quand c'est le déluge, comme ce fut le cas durant la prestation de Avenged Svenfold, il n'y a nulle part où s'abriter. C'était un peu comme si nous avions tous plongé dans une piscine. Heureusement, Avenged Svenflod s'est servi à profusion des lance-flammes et le groupe a interprété les bombes de son répertoire.

Metallica, cru 2017

Lors de cette soirée où nous avions un peu perdu nos repères, Metallica n'a pas fait dans la redite non plus. Contrairement à leur passage à Heavy Montréal en 2014, quand James Hetfield, Lars Ulrich, Kirk Hammett et Robert Trujillo se produisaient en festival, cette fois, c'est la tournée d'un album, Hardwired... to self-destruct qui était à l'honneur.

Après l'habituel The Ecstasy of Gold d'Ennio Morricone en amuse-gueule, Metallica a ouvert le bal avec Hardwired et Atlas, Rise! La seconde prestation a été particulièrement satisfaisante. Du Metallica pur métal. Parmi les nouveautés, Now That We're Dead a été un moment fort, avec les quatre membres du groupe qui ont fait des rythmiques à l'aide de tambours géants. Ça faisait tout drôle de voir Metallica se prendre pour Imagine Dragons... N'empêche, ce fut efficace.

Moth Into Flame, avec des images de flammes hautes de six étages sur les écrans, et Halo On Fire, avec la vidéo de la jeune boxeuse, étaient aussi de la partie. Avec The Memory Remains, qui remonte à Reload, on a eu droit à une prestation avec beaucoup de nouveautés et des chansons plus rares. Un spectacle peut-être moins fédérateur que celui d'il y a trois ans.

Hetfield l'a bien senti. Il a demandé plusieurs fois à la foule si elle était toujours là, bien après lui avoir dit que tous allaient «célébrer la vie!» Les spectacles de tournées d'album s'adressent aux fans de longue date, pas vraiment aux amateurs occasionnels. Quand Hetfield a demandé aux spectateurs qui voyaient Metallica pour une première fois de lever la main, j'ai failli tomber à la renverse. Le nombre était considérable.

Mais Metallica a, comme toujours, son lot d'hymnes qui unissent toutes les générations : For Whom The Bell Tolls, Wherever I May Roam, Sad But True et Master of Puppets – foudroyante! – ont ralié tout le monde.

Un billet de Metallica remontant au Spectrum de Montréal (1985) est apparu sur l'écran durant Seek and Destroy, qui a tout balayé sur son passage. Près de la scène ou à un kilomètre de distance, la même onde fédératrice a fait vibrer les quelque 36 000 spectateurs. Un ami qui réside à Saint-Lambert a souligné sur les réseaux sociaux que la qualité d'écoute était impeccable dans son quartier.

Quand Metallica a bouclé deux heures et quinze minutes de prestation en illuminant le ciel opaque avec un trio irrésistible (Fight Fire with Fire, Nothing Else Matters, Enter Sandman) accompagné de feux d'artifices, lance-flammes, lasers, etc., je me suis dit que le bouchon allait être monstrueux à la sortie (le petit pont).

Curieusement, pas du tout. J'ai mis moins de temps à revenir au métro que pour me rendre sur le site. Mais bon, il y avait encore 20 000 personnes derrière moi quand j'ai franchi le fleuve. N'empêche, j'ai l'impression que des milliers d'amateurs de musique ont déjà commencé à apprivoiser le nouvel environnement estival. C'est aussi bien ainsi. On va le reprendre souvent ce chemin, au cours des deux prochaines années.

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