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Place aux jeunes au volet HAHA-ART de Juste pour rire

Un vaste appel à tous a été lancé dans les derniers mois pour trouver de petits artistes en herbe!
Courtoisie Juste pour rire

Le Festival Juste pour rire célèbre en 2017 ses 35 ans, et les réjouissances s'étendent jusqu'à son volet d'arts visuels, HAHA-ART. Contrairement aux quatre dernières années, alors que les expositions prenaient la forme d'un concours international et s'exhibaient à l'extérieur, dans d'immenses conteneurs, cet été ce sont les talents locaux qui sont mis en évidence, à l'Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts.

L'actuelle présentation se décline en deux temps : d'abord, on peut y admirer les créations gagnantes d'un concours qui s'adressait aux jeunes de 18 ans et moins. Via les réseaux sociaux, et par l'entremise du porte-parole de l'événement, Billy Tellier, un vaste appel à tous a été lancé dans les derniers mois pour trouver de petits artistes en herbe. Ceux-ci devaient concocter une œuvre sur le support de leur choix (dessins, peintures, photos, sculptures, collages, montages multimédias, etc.) en respectant le thème imposé, celui de la fête. Le dernier mot revenait ensuite au public, qui devait se prononcer en ligne pour déterminer ses bricolages favoris.

Les lauréats dans les catégories 0 à 4 ans (James Nguyen, Montréal), 5 à 8 ans (Alexandre Thibault, Terrebonne), 9 à 12 ans (Evan Loranger, Lasalle), 13 à 15 ans (groupe d'élèves de deuxième secondaire de l'école Fradette de Saint-Hyacinthe) et 16 à 18 ans (Jessica Corbeil, Saint-Jérôme) voient aujourd'hui leur contribution à la compétition exposée à la Place des Arts. On peut miser sur chacune d'elles à l'encan silencieux au profit de la Fondation Rêves d'enfants. Une autre fillette sélectionnée, Roxane Rousseau, 6 ans, de Sainte-Catherine, élue par un jury multidisciplinaire, est récipiendaire d'une distinction bien spéciale : l'image sortie de son imagination a été reproduite sur une carte de souhaits géante érigée devant la Scène Loto-Québec du Festival Juste pour rire, sur la rue Sainte-Catherine, dans le Quartier des spectacles. Les passants ont le loisir d'y écrire leurs vœux à l'occasion du 35 anniversaire de la grande foire de l'humour d'ici.

L'oeuvre réalisée par le jeune Alexandre Thibault
Alexandre Thibault
L'oeuvre réalisée par le jeune Alexandre Thibault

Invité à être l'ambassadeur de la tranche jeune public de HAHA-ART en raison de sa proximité avec les adolescents, Billy Tellier a même fait s'exécuter son bébé de neuf mois, Edouard, aux pinceaux. La toile «abstraite» peut aussi être admirée avec les autres pendant toute la durée du rendez-vous artistique.

«Les jeunes ont parfois l'impression que l'art est froid ou plus ou moins accessible, a relevé l'humoriste à propos de son implication. Un concept comme HAHA-ART a un côté le fun, parce qu'il peut nous pousser à nous intéresser à d'autres peintres par la suite.»

Billy Tellier s'est également dit particulièrement sensible à la cause défendue par l'organisation de Juste pour rire cette année, celle de Rêves d'enfants, surtout en raison de son statut de jeune papa. La Fondation Rêves d'enfants est un organisme qui soutient les bambins gravement malades dans la réalisation de leur rêve le plus cher.

Œuvres détournées

Les oeuvres détournées d'Emmanuel Laflamme pour Juste pour rire

Deuxième branche intéressante de HAHA-ART 2017 : cette parcelle de la collection du Musée des Beaux-Arts (MBAM) imprimée sur des affiches et «détournée» du sceau de Juste pour rire, qui lui confère un aspect ludique et moderne. C'est le créateur Emmanuel Laflamme qui a été responsable de réinventer les œuvres tout à fait sérieuses de la collection permanente du MBAM en leur accolant un petit côté coquin et amusant.

Ayant évolué dans l'univers du dessin animé pendant une dizaine d'années, Emmanuel Laflamme vit depuis maintenant un an de sa passion de «trafiquer» des œuvres existantes, pour y transmettre des messages sociaux ou politiques. Il est un habitué du concours d'arts visuels de Juste pour rire ; en 2013, il y recevait le troisième prix, en 2014, le prix du public et, en 2015 et 2016, il était finaliste.

Ana Marinescu, productrice de HAHA-ART, était donc familière avec son style et lui a confié la mission de «retravailler» un brin les joyaux du Musée des Beaux-Arts pour les rendre festifs et joyeux. Le résultat, qui agrémente des représentations de figures de l'époque de la Renaissance de bassins de balles colorées, de lunettes de clown, de fausses moustaches, de seaux de pop-corn, de pinatas, de guirlandes et de jeux de twister, est particulièrement réussi.

«Cette approche est naturelle pour moi, avance Emmanuel Laflamme. J'aime prendre des choses qui datent, les sortir de leur contexte et les manipuler pour leur faire dire autre chose. Je me vois un peu comme un DJ qui échantillonne de vieilles chansons sur des vinyles pour les combiner avec des paroles contemporaines, ce qui donne de nouvelles pièces, tout en adressant un clin d'œil au passé.»

«C'est toujours fait avec une bonne intention, souvent dans le but de faire rire ou réfléchir. Je n'ai pas envie de choquer. Sur le thème de la fête, c'est un peu plus loufoque ou absurde, il y a moins de messages sociaux, mais ça passe bien quand même», ajoute l'artiste professionnel, dont l'un des amalgames, une affiche de Jaws assemblée à une envolée d'ovnis, a fait le tour des réseaux sociaux. Celui qui s'est déjà produit à C2 Montréal donne entre autres des ateliers dans les écoles pour partager son engouement.

Toutes les œuvres de HAHA-ART 2017, celles d'Emmanuel Laflamme comme celles des enfants gagnants du concours, peuvent être admirées tous les jours à l'Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts, jusqu'au 30 juillet, de 9 h à 23 h, gratuitement. Plus d'informations sont disponibles sur le site officiel.

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