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Un parti politique de Laval souhaite se défaire des partis politiques

On souhaite aussi créer un poste de « co-mairesse » pour contrebalancer les pouvoirs du maire.
Alain Lecompte et Cynthia Leblanc, candidats comme maire et
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Alain Lecompte et Cynthia Leblanc, candidats comme maire et

Un parti politique bien particulier vient de voir le jour à Laval. L'Alliance des conseillers autonomes souhaite non seulement éliminer les lignes de parti, elle veut créer un poste de « co-mairesse » pour contrebalancer les pouvoirs du maire.

L'Alliance lancera sa campagne lors d'un événement prévu demain. Le chef et fondateur du parti, Alain Lecompte, est conseiller municipal de l'Orée-des-bois. Il a claqué la porte du parti du Mouvement lavallois, dirigé par le maire Marc Demers, en 2014 parce qu'il trouvait que M. Demers instaurait un climat de « méfiance » envers les conseillers de l'opposition. Il souhaitait une plus grande indépendance pour les conseillers municipaux.

« On nous dit que les autres conseillers travaillent contre nous, affirmait-il à l'époque à Radio-Canada. On était émasculés, on était relégués aux oubliettes au profit de gens qui arrivaient dans le parti, ce que j'appelle des renvois d'ascenseur de l'entourage du maire. »

Deux autres conseillers ont aussi claqué la porte du Mouvement lavallois depuis les élections de 2013. Ils ont rejoint le Parti Laval du conseiller municipal Michel Trottier.

L'exemple canadien

L'Alliance des conseillers autonomes souhaite éliminer les lignes de parti au conseil municipal. Chaque élu serait donc libre de voter contre les propositions du maire.

« [Nous avons] importé le modèle de 100 % des villes canadiennes et 65 % des villes québécoises, qui n'ont pas de partis politiques pour diriger les villes, ou qui tombent en sommeil une fois élu si elles en ont », affirme M. Lecompte dans un communiqué. Il poursuit en disant que l'Europe et les États-Unis ne connaissent pas non plus la partisanerie au niveau municipal.

Ces affirmations ne sont pas tout à fait exactes. De nombreuses villes canadiennes ne comptent aucun parti politique et l'Ontario interdit les partis municipaux. Vancouver est toutefois représenté par trois partis politiques. Aux États-Unis et en France, les maires des principales villes s'affichent comme étant membres d'un ou l'autre des grands partis nationaux.

Le HuffPost Québec a tenté de joindre M. Lecompte pour une entrevue, sans succès. Sa future « co-mairesse », Cynthia Leblanc, croit toutefois que l'Alliance fera cavalière seule sur la question des lignes de parti.

« Je ne pense pas que les autres vont abandonner la ligne de parti. Ce n'est pas dans leur culture », affirme-t-elle.

Recrutée... par Facebook

Mme Leblanc se présente comme éventuelle « co-mairesse » de Laval, un poste qui n'a aucun fondement dans la législation québécoise. Elle est en fait candidate pour le district Laval-les-îles.

« Si on est élus, je serai présidente du conseil exécutif. Le terme "co-mairesse", c'est pour faire comprendre que toutes les décisions se prendront à deux », explique-t-elle en entrevue.

Mme Leblanc aurait donc d'importantes responsabilités. Elle n'a toutefois aucune expérience en politique. Sur son profil Facebook, elle indique être commis dans une entreprise de matériaux de construction. C'est d'ailleurs par Facebook que Mme Leblanc a été recrutée.

« On ne se connaissait pas avant. Selon ce que M. Lecompte m'a dit, il a vu ma page et il trouvait que j'avais l'air bien, que je ne mettais pas des choses tout croche. »

Sur sa page Facebook, on trouve plusieurs photos de poses sexy, dont une en monokini.

Cynthia Leblanc, aspirante "co-mairesse" de Laval.
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Cynthia Leblanc, aspirante "co-mairesse" de Laval.
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