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Un Français lance un site pour apprendre le français québécois

«Le but est plus de faire découvrir les différences et il n'y a de ma part aucun jugement de valeur.»

Apprendre à parler le français du Québec est tout un art... Pour donner un coup de pouce aux nouveaux arrivants ou aux simples curieux, ce Français a lancé le site internet J'apprends le Québécois.

Pari risqué pour ce jeune breton de 32 ans car au Québec, on ne plaisante pas avec la langue. Et la pire personne pour en parler, c'est généralement un Français. « C'est vrai que c'est un sujet assez sensible, parfois même relié à certaines aspirations politiques... Dès qu'un Français en parle, beaucoup de Québécois s'insurgent et se sentent attaqués », concède Pierre Moreau, créateur de deux sites internet sur le sujet qui déchire les deux nations depuis toujours.

Car avant de mettre en ligne J'apprends le Québécois, ce développeur web a créé Je parle Québécois.

Lorsqu'il arrive en 2010 au Québec, Pierre se rend rapidement compte que des différences fondamentales existent entre le « français de France » et le « français du Québec », entraînant parfois quelques quiproquos... «La première fois qu'on m'a dit d'aller au dépanneur, j'ai cherché un garagiste... Comme j'étais dans une colocation avec des Québécois, je ne comprenais pas toujours ce qu'ils disaient», confie-t-il.

Il se souvient des unités de mesure totalement incompréhensibles pour n'importe quel Européen et les soirées passées à regarder des vidéos d'humoristes québécois lors desquelles tout le monde riait sauf lui... « Je n'avais parfois pas compris la blague », lance-t-il.

Ce n'est que trois ans après avoir appris la différence entre les gosses du Québec et les gosses de France que le Breton pense à créer un site pour casser les idées reçues et faire découvrir le vocabulaire coloré des Québécois aux Français.

« On trouve sur le site des extraits vidéos de films, de séries, très connus au Québec. Il y a aussi un lexique. Peu à peu, le projet a pris de l'ampleur, car même des Québécois y allaient. Ça avait une valeur sentimentale pour eux, de revoir des vieilles scènes de films. Beaucoup se sont rendu compte, grâce aux sous-titres des vidéos, que malgré tout ce qu'ils pouvaient croire, ils utilisent bien plus d'anglicismes que les Français », explique Pierre.

Même des anglophones ou des Latinos-Américains s'y sont mis : « ce sont des gens qui ont des notions de français international et qui ne comprennent pas toujours le français du Québec », détaille-t-il.

Avec son ami québécois, Alexandre Coutu, il décide d'aller encore plus loin face à un tel engouement. « Alexandre est traducteur et il avait déjà publié un livre sur le Québécois. Nous avons mis un an et demi à créer le site J'apprends le Québécois sous la forme de leçons », détaille le développeur.

Depuis le début de l'année, pour 29,99 $, dix leçons associées à des vidéos et des enregistrements sonores pour comprendre les subtilités québécoises sont accessibles. Si Alexandre Coutu s'est occupé du contenu, Pierre Moreau quant à lui s'est attaqué à l'interface et au design.

Il souhaite distinguer ce projet de son premier site internet qu'il estime être plus divertissant, tandis que celui-ci a une portée plus pédagogique. « Mais attention, je n'ai jamais été dans l'optique d'apprendre l'accent. Le but est plus de faire découvrir les différences et il n'y a de ma part aucun jugement de valeur », poursuit-il.

Pour l'instant, Pierre assure ne pas avoir reçu de mauvaises critiques et prend soin d'éviter « les polémiques ». Lucide, il concède : « mais de temps en temps, il y aura forcément un troll qui viendra me faire part de ses revendications politiques...»

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