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Les conservateurs ramèneront Khadr sur le tapis dès la rentrée parlementaire

Ils veulent que les libéraux rendent des comptes à la population.
Dan Riedlhuber / Reuters

Les conservateurs donneront le coup d'envoi aux travaux parlementaires de la session automnale en déposant à la première occasion une motion sur l'entente conclue entre le gouvernement et Omar Khadr afin de forcer l'ensemble de la députation libérale à prendre position.

Députés, sénateurs et militants de la formation ont multiplié les sorties dans les médias et sur les réseaux sociaux depuis qu'Ottawa a offert ses excuses et une compensation de plusieurs millions à l'ancien détenu de la prison de Guantanamo, vendredi dernier.

Et lorsqu'ils rentreront à Ottawa pour le début de la session parlementaire, à la mi-septembre, les députés ne lâcheront pas le morceau: ils consacreront la première journée d'opposition conservatrice à l'affaire Khadr, a signalé dans un discours à Calgary le chef Andrew Scheer.

Un porte-parole de la formation, Jake Enright, a expliqué lundi en entrevue téléphonique que l'objectif du vote sur la motion qui s'ensuivra était que tous les libéraux de la Chambre, incluant le premier ministre, rendent des comptes à la population.

Le gouvernement libéral a présenté vendredi dernier des excuses officielles et confirmé le versement d'une compensation financière au citoyen canadien dont les droits garantis par la Charte canadienne des droits et libertés ont été bafoués.

En marge du sommet du G20 à Hambourg, samedi, le premier ministre Justin Trudeau a plaidé que l'entente n'avait «rien à voir avec ce que Khadr a fait, ou non» sur le champ de bataille en Afghanistan il y a une quinzaine d'années.

«La Charte protège tous les Canadiens, chacun d'entre nous, même quand c'est inconfortable», et «lorsque le gouvernement viole les droits d'un Canadien, nous finissons tous par payer», a-t-il fait valoir en conférence de presse à l'issue de la rencontre internationale.

Le chef Andrew Scheer avait qualifié la veille de «gifle en pleine figure pour les hommes et les femmes en uniforme» cette entente, disant croire «fermement» que le «rapatriement d'Omar Khadr au Canada est sa compensation pour ce qui lui est arrivé».

Le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, avait peu auparavant reproché au précédent gouvernement conservateur de Stephen Harper d'avoir «ignoré la Cour suprême du Canada», qui l'a débouté en concluant que les droits du citoyen canadien ont été violés.

Ainsi, Ottawa n'avait aucune chance de remporter la poursuite de 20 millions $ intentée par l'ex-prisonnier de Guantanamo, a soutenu le ministre. Les détails de l'entente n'ont pas été divulgués, mais plusieurs médias, dont La Presse canadienne, ont appris qu'Omar Khadr a reçu 10,5 millions $.

L'ex-premier ministre Stephen Harper a réagi à l'annonce vendredi soir sur sa page Facebook en accusant les libéraux de «passer le blâme concernant sa décision de conclure une entente secrète avec Omar Khadr».

Celui-ci était âgé de 15 ans lorsqu'il a été capturé par les troupes américaines lors de la guerre en Afghanistan. Accusé de crimes de guerre pour le rôle qu'il aurait joué dans la mort du soldat américain Christopher Speer, il a passé 10 ans à Guantanamo Bay.

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