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Médicaments génériques : Barrette attend une réponse de l'industrie aujourd'hui

Le ministre est tout de même toujours disposé à aller de l'avant avec son appel d'offres.
Gaétan Barrette, ministre de la Santé du Québec
Radio-Canada
Gaétan Barrette, ministre de la Santé du Québec

Québec est sur le point de recevoir de l'industrie pharmaceutique une nouvelle proposition sur le coût des médicaments génériques, qui s'annonce « intéressante », selon le ministre de la Santé, Gaétan Barrette. « L'échéance, c'est aujourd'hui », a-t-il précisé à son entrée au conseil des ministres.

Il y a une semaine, le ministre Barrette avait menacé de déposer un appel d'offres pour faire baisser le coût des médicaments. L'industrie a répliqué en proposant une baisse de 304 millions de dollars sur les 800 millions payés annuellement. Mais elle a ensuite retiré son offre.

« Économiser 304 millions sur 800 millions, je pense que c'est une bonne négociation de ma part, et là, ils l'ont retirée, a-t-il relaté mardi avant-midi. Et ils sont revenus avec une proposition nettement inférieure que j'ai évidemment refusée, parce qu'à un moment donné, il y a des limites à tout. »

Là, ils arrivent avec une proposition qui est intéressante, mais qui n'est pas finale. J'attends d'avoir une proposition en bonne et due forme, avec un document écrit et des signatures en bas de la feuille. Gaétan Barrette, ministre de la Santé

L'appel d'offres n'est pas écarté

Le ministre a ajouté que l'appel qui devait initialement être lancé en fin de semaine demeure dans les cartes.

« Moi, je suis tout à fait disposé à aller de l'avant avec mon appel d'offres. Il est écrit, il était censé être publié le 1er juillet, il ne l'a pas été parce que le 30 au soir, on a eu un appel nous demandant d'y surseoir en fonction d'une proposition qui n'était pas recevable, mais qui a été modulée en fin de semaine. »

Il y a un an, l'Assemblée nationale avait adopté une loi visant à réduire le coût de certains médicaments couverts par le régime général d'assurance de la province. En vertu de cette loi, le gouvernement peut procéder par appels d'offres pour les médicaments génériques d'ordonnance et ainsi retenir la proposition du plus bas soumissionnaire.

Mais opter pour un tel processus pourrait s'avérer un pari risqué. Des quelques provinces qui ont tenté l'expérience, aucune n'a connu de succès.

« Regardez : on va le voir aller », a dit M. Barrette au sujet de l'appel qu'il pourrait lancer, s'estimant capable de réussir là où les autres ont échoué.

L'appel d'offres qu'il ne faut pas reproduire, c'est un appel d'offres sur une ou deux ou trois molécules. Ça, c'est sûr que c'est obligatoirement destiné à l'échec. Ça m'a beaucoup surpris quand ça a été fait. C'est sûr que ça ne peut pas marcher.Gaétan Barrette, ministre de la Santé

Des risques de pénuries?

Quand le ministre de la Santé a annoncé son intention de procéder par appel d'offres, mercredi dernier, l'ACMG avait évoqué dans un communiqué « un processus risqué [...] pour lequel les économies réelles sont inconnues, et qui perturberait l'approvisionnement actuel et futur en médicaments génériques moins chers », laissant croire à la possibilité pour le Québec de se retrouver avec des pénuries.

L'ACMG avait aussi affirmé qu'un tel processus pourrait « fragiliser les emplois et les investissements importants de cette industrie au Québec ».

L'Ordre des pharmaciens du Québec a pour sa part appelé le ministre Barrette à utiliser la procédure d'appel d'offres « de manière prudente et ordonnée », sans quoi il pourrait s'ensuivre des conséquences fâcheuses pour les patients, d'après son président Bertrand Bolduc.

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