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L'artiste de 53 ans insuffle à ses chansons une juste dose d'«authenticité» et de romantisme.
FIJM

Le très respecté auteur-compositeur-interprète ontarien Ron Sexsmith a partagé près de 25 belles chansons au Club Soda, dimanche, dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal.

«Adoré par Paul McCartney, Chris Martin (Coldplay), Feist et Elvis Costello, repris par Diana Krall et Rod Stewart, l'architalentueux crooner canadien a publié un 13e album, The Last Rider. Une collection de petites pépites, sous grande influence des artistes de la british invasion, combinant pop-rock, folk et country duveteux, rehaussé de la voix emblématique.»

Voilà comment est présenté Ron Sexsmith par les responsables de la programmation du FIJM.

Sans conteste, le chanteur-guitariste a un répertoire incroyable de chansons mélodiques, dont quelques succulentes ballades. Pourant, Sexsmith n'a jamais atteint un niveau de succès populaire comparable à plusieurs de ses admirateurs comme Elton John, Radiohead ou encore Bob Dylan.

La classe

Avec sa bonne bouille (particulière), son élégant humour et sa belle voix posée, Ron Sexsmith est capable sur les planches de vous faire croire qu'il est lui-même l'un des derniers de son espèce, une sorte de last rider. Rien n'est compliqué et rien n'est superflu dans sa présentation. Il a le sens de la chanson, voilà tout. Sur scène tout comme sur ses albums, il a ce don d'insuffler à ses paroles et à ses musiques une juste dose d'«authenticité» et de romantisme. Oui, c'est un ultra romantique ce Sexsmith, à la limite de la candeur. Bien entendu, rien n'est mièvre ou innocent dans son approche. Âgé de 53 ans, c'est depuis longuement assumé. C'est un choix de vie délibéré qui donne à son art une dimension franchement séduisante. Et au final, le rendu est vraiment sans artifice.

De bonnes histoires et une guitare

Au Club Soda, Ron Sexsmith était accompagné d'un batteur, d'un bassiste, d'un guitariste et d'un pianiste (celui-ci a aussi utilisé un petit clavier au besoin). Guitare acoustique au cou, il a commencé le concert avec la pièce It Won't Last for Long, issue de son plus récent disque.

«Everything in life is passing through it seems / And what you're feeling now will fade away / Like some forgotten dream / The sun will kiss your eyelids open / You'll wake to find your heart unbroken / You may not see it now / But just hold on / Because it won't last for long»

Peu de temps après, Sexsmith a proposé une autre chanson de l'album The Last Rider, à savoir la belle Breakfast Ethereal, dont le refrain a été chanté en harmonie avec deux autres musiciens. Et quand on croyait qu'elle resterait dans son nid douillet, la chanson s'est envolée, guidée par une énergique guitare électrique. Très cool finale.

Proposée après Thinking Out Loud, The Idiot Boy est un exemple parfait de l'ingéniosité du compositeur. Cette pièce, teintée de country-folk, a changé de rythme à de nombreuses reprises durant son interprétation. Or, les musiciens ont gardé le cap sur le thème principal durant toute la durée de la chanson, comme si de rien n'était...

Par la suite, on a notamment entendu Secret Heart (popularisé par Rod Stewart), Our Way, Whatever It Takes, Shoreline, Dandelion Wine, toutes des chansons qui d'une manière ou d'une autre sont empreintes de romantisme.

Bien entendu, l'homme ne se contente pas de chanter l'amour. Il a livré plusieurs morceaux traitant de bien d'autres thèmes : Strawberry Blonde aborde la dépression, Man at the Gate est inspirée de sa ville adorée, Toronto, Saint-Bernard réfère à l'histoire d'un chien que le chanteur n'a jamais eu et Radio évoque le bon vieux temps.

Certains pourraient reprocher à Sexsmith d'offrir des morceaux relativement calmes. Mais en même temps, le chanteur-musicien et ses acolytes semblent toujours trouver le moyen sur scène de mettre un peu de mordant dans les arrangements. Pas toujours, mais régulièrement.

En plus, Sexsmith a ponctué la soirée de savoureuses anecdotes entourant sa vie personnelle et la création de ses chansons. Un autre point positif à ce spectacle qui coule trèes bien. À vrai dire, Ron Sexsmith n'est pas seulement un bon musicien-chanteur, c'est bon raconteur.

Note pour le plaisir du lecteur :

Romantisme = 1. Ensemble des mouvements intellectuels qui, à partir de la fin du XVIIIe siècle, firent prévaloir le sentiment sur la raison et l'imagination sur l'analyse critique. 2. Ensemble de traits ou de caractères propres au mouvement romantique ou, par comparaison, à d'autres mouvements, à d'autres artistes. 3. Comportement, caractère de quelqu'un qui se laisse dominer par l'imagination et se passionne pour les entreprises généreuses, mais utopiques. - Le Larousse

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